Des manifestations festives ont toujours eu lieu sur le littoral français. Elles avaient surtout un caractère propitiatoire visant à protéger les marins face à un environnement hostile (bénédiction des bateaux, cérémonie du pardon des terre-neuvas, cérémonie du pardon des Islandais...). Mais elles renforçaient aussi les liens sociaux et pouvaient être parfois l’occasion de compétitions, lors de régates de bateaux de travail (régates de bisquines par exemple).
Une autre forme immémoriale de fêtes maritimes était les parades navales organisées par les escadres de guerre afin de renforcer leur prestige auprès des habitants du littoral. Il arrivait parfois que des bateaux de la Marine nationale apportent leur concours à des manifestations traditionnelles locales.
Avec les débuts du tourisme sur le littoral français, à la fin du XIXe siècle, les municipalités et syndicats d’initiative commencèrent à organiser dans les stations du littoral des fêtes associant la population maritime. À l’exemple du festival des Filets bleus de Concarneau, elles pouvaient avoir été créées au départ pour venir en aide à des pêcheurs en difficulté avant de devenir des manifestations folkloriques.
Dans les années 1950 à 1970 du XXe siècle, le monde maritime subit de fortes mutations avec la disparition progressive d’un patrimoine et d’un savoir-faire maritimes traditionnels.
Alors que ce processus était largement entamé, la prise de conscience de ces pertes va entrainer par contrecoup la création de nouvelles formes de fêtes maritimes[2].
En effet des petits groupes de passionnés, en Bretagne particulièrement, vont s’efforcer de restaurer les bateaux traditionnels subsistants et de recueillir la mémoire concernant les pratiques maritimes de leurs terroirs[3].
Ils seront à l’initiative de petits rassemblements de bateaux en 1982 et 1984 à Pors Beac’h (Finistère), dans le fond de la rade de Brest qui connaitront un succès inattendu.
Les fêtes monteront en puissance avec les rassemblements de Douarnenez (Finistère) en 1986 et 1988.
Enfin des bateaux venus du monde entier se retrouveront à Brest (Finistère) en 1992 pour une semaine de fête avant le transfert de la flotte à Douarnenez. Un million de visiteurs montreront l’ampleur atteinte par la manifestation[4],[5].
On constate une différence entre le Ponant et le Levant : en Bretagne, il ne reste quasiment plus de fêtes maritimes créées avant 1960. Par contre, en Méditerranée les nouvelles formes de fêtes maritimes sont peu nombreuses mais les types traditionnels des rituels maritimes ont été bien préservés. Par exemple, dans beaucoup de petits ports, des « fêtes de la Saint-Pierre » ont été conservées ou recréées.
Les fêtes concernant un type de pêche ou d’activité maritime. Par exemple, la fête du Goémon d’Esquibien (Finistère), la fête de la Sardine de Locquémeau (Côtes d'Armor), la fête du hareng de Fécamp (Seine-Maritime), ...
Manifestations fluviales ou lacustres
Les rassemblements de bateaux traditionnels ne se trouvent pas uniquement sur le rivage maritime.
↑Guillaume Marie et Françoise Péron, « Le patrimoine maritime bâti des littoraux : élément majeur d’identité et de reconstruction culturelle et sociale des territoires côtiers d’aujourd’hui », Festival international de géographie, Saint-Dié-des-Vosges, (lire en ligne)
↑Collectif, Patrimoine et désirs d'identité, Paris, L'Harmattan, coll. « Conférences universitaires de Nîmes », , 286 p. (ISBN978-2-336-00477-8, lire en ligne), p. 107
↑Les régates de belle plaisance, relevant plus de rencontres sportives, ne sont pas développées ici.
Voir aussi
Bibliographie
Annie Le Dem, « La fête maritime contemporaine, moyen de transmission des héritages maritimes », Le Patrimoine maritime, Presses Universitaires de Rennes, , p. 507-513 (ISBN2868475949)
Annie Le Dem, Les fêtes du patrimoine maritime au sein de la reconstruction des territoires littoraux : l'exemple de la Bretagne, Lille, Atelier national de reproduction des thèses, coll. « thèse de doctorat, Université de Bretagne occidentale », , 588 p. (ISSN0294-1767, lire en ligne)