La frontière entre occitan et langue d'oïl est une frontière linguistique séparant les régions où l'on parle traditionnellement des dialectes de la langue occitane et celles où ce sont les dialectes d'oïl qui sont historiquement parlés, avant que le français s'impose, lui-même issu du mélange des langues d'oïl et d'autres apports divers, notamment occitans.
La frontière est une zone tampon assez relative, correspondant au concept de « marge linguistique »[1], à la fois « espace de transition » et « entité propre » au sens où une identité et des réalités sociales et culturelles propres émanent de cette position singulière, à la fois de relégation et de contact. Cette zone-frontière se justifie notamment par l'idée que la transition entre parlers occitans et parles d'oïl est souvent sujette à débats. Elle s'incarne dans des dialectes propres constitués d'apports d'une zone linguistique comme de l'autre, tels le marchois.
Le village de Villeneuve, à 6 kilomètres au sud de Blaye, sur la rive gauche de la Gironde, marque l'extrémité occidentale de la frontière linguistique. Cependant, le village du Verdon-sur-Mer, dans le Médoc, est considéré comme étant une enclave de l'aire du saintongeais en zone occitane. La limite isole ensuite le pays Gabay au nord, en laissant en zone occitane une frange de 5 à 10 kilomètres en rive droite de la Dordogne, abritant notamment les villes de Saint-André-de-Cubzac, Libourne, Castillon-la-Bataille. Il existe une autre enclave saintongeaise autour de Monségur, à environ 25 kilomètres au sud-est de Castillon.
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La détermination de la frontière linguistique fait l'objet de travaux nombreux et anciens, dont plusieurs ont visé à proposer une cartographie, dont celle de Charles de Tourtoulon en 1876, sur le secteur limousin, et celle de Walther von Wartburg en 1941 sur la position hypothétique de la frontière entre variété méridionale et septentrionale des parlers gallo-romans, produisant la « Ligne von Wartburg ».
Parmi d'autres recherches, on peut citer celles de Guylaine Brun-Trigaud (1990) [2]et (1992)[3] ou Gábor Tillinger (2013)[4] sur les parlers du Croissant (1992), celle de Jean-René Trochet sur le lien entre frontières linguistiques et pratiques socio-culturelles, notamment juridiques.
Notes et références
↑Alain Viaut, « Marge linguistique territoriale et langues minoritaires », Lengas, 71 | 2012, mis en ligne le 21 août 2013, consulté le 13 octobre 2014.
↑Brun-Trigaud Guylaine, Le Croissant: le concept et le mot. Contribution à l’histoire de la dialectologie française au xixe siècle [thèse], 1990, coll. Série dialectologie, Lyon: Centre d’Études Linguistiques Jacques Goudet
↑Brun Trigaud Guylaine. « Les enquêtes dialectologiques sur les parlers du Croissant : corpus et témoins ». In: Langue française. Vol. 93 N°1. Enquête, corpus et témoin. pp. 23-52.