Sa mère, Élisabeth Dehau (1878-1968), fille de Félix Dehau (1846-1934), maire de Bouvines de 1872 à 1934, bienfaiteur de la commune et de Marie Lenglart (1849-1940), issue de la grande bourgeoisie lilloise.
François Philippe grandit dans une famille bourgeoise et catholique profondément religieuse. Il a onze frères et sœurs (dont huit vont entrer dans les ordres) :
Cécile Philippe (1906-1986), religieuse sous le nom de Mère Cécile de Jésus, prieure du monastère dominicain de Bouvines, puis relevée de sa charge et envoyée comme simple sœur au couvent de Langeac, en Haute-Loire, en 1956, à la suite de l'affaire des abus sexuels au sein de l'« Eau Vive »;
Élisabeth Philippe (1908-2003), sœur dominicaine ;
Anne-Marie Philippe (1910-2008), mariée avec Gérard Pattyn (1902-1940), notaire, dont quatre enfants ;
Évrard Philippe (1911-1940), prêtre dominicain sous le nom en religion de père Réginald ;
En mai 1940 lors de la bataille de France, Henri Philippe demande à son beau-frère Thomas Dehau (1870-1956), prêtre dominicain, d’emmener aussi vite que possible ses deux derniers enfants Jeanne et François le plus loin des Allemands. Thomas Dehau, demi-aveugle, part donc, comme des milliers de français, sur les routes de l'exode, avec sa sœur Louise Dehau (1881-1948) et ses deux neveux. François Philippe conduit la vieille Peugeot 402 paternelle parmi la foule des réfugiés mêlés aux convois militaires. Poussés par la ruée allemande, ils aboutissent sur le littoral breton, près de Paimpol[2],[5].
Seconde Guerre mondiale
À son arrivée, François Philippe entend l'appel du général de Gaulle et note dans son « carnet de guerre » : « Discours plein d’espoir de de Gaulle… Le soir même , je me rendais dans les patelins des environs pour examiner si rien n’était préparé. Personne ne sait rien... Et pourtant les Boches avancent vers Brest et de Gaulle réclame des volontaires. Rentré tard, je vais avec Jeannette parlementer avec l’oncle Pierre. Mon départ est fixé pour le lendemain. Le 19 juin à 6 h, j’embrassais tout le monde, Jeannette me reconduit jusqu’au seuil. Bien émue... ». Le lendemain, 19 juin 1940, il décide de rejoindre l'Angleterre et prend la mer[5] ; il note le même jour dans son carnet : « Adieu la France ! On ne part que pour mieux te sauver ! Combien j’ai douce souvenance du joli lieu de ma naissance ! Vraie coque de noix, la Reine Astrid roule et tangue tant qu’elle peut… La nuit, froid glacial, le bateau embarque de l’eau. Je roule dans la flotte, trempé jusqu’aux os, grelottant ; les marins s’attachent aux mâts... »[2].
Débarqué en Italie en avril 1944, il s'illustre dans son rôle d'observateur d'artillerie au sein en fournissant des informations précises permettant la destruction des poches de résistance ennemie[5]. Le 11 juin, à Montefiascone, il est à nouveau blessé mais refuse d'être évacué et continue le combat avec son unité[5]. Une fois la campagne d'Italie terminée, il débarque en Provence avec son unité et est engagé dans la bataille pour la libération de Toulon[6]. Le 26 août 1944 à La Crau, alors qu'il reconnaît des positions pour l'installation d'observatoires, la jeep qu'il conduit est prise sous les tirs de canons de 88mm allemands[4]. François Philippe est tué sur le coup.