Fon (titre)

Le fon Angwafo III de Mankon.

Le fon[1] est le chef suprême dans plusieurs sociétés traditionnelles du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l'Ouest du Cameroun, notamment chez les Bali, les Tikar, les Bamilékés et les Bamoun des Grassfields[2]. Il détient l'autorité territoriale, civile et militaire.

À l'ère coloniale, le statut des fons a varié : reconnus par les Britanniques dans le cadre de leur politique d'indirect rule, ils étaient considérés avec plus de méfiance par les Allemands et les Français. Leur rôle a évolué après l'indépendance. Ils sont désormais rattachés au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation du Cameroun (MINAT)[2].

Au vu de la diversité linguistique et ethnique de ce territoire, on retrouve diverses variantes de cette appellation[3] : Fo, Fo’o, Fouo, Mfon, Nfon, Nfor, etc.

Appellation Bamiléké

Selon les chefferies Bamilékés, des variantes de la dénomination du chef sont retrouvées : Fé, Feu, Feu-fo, Feuh, Fo, Fo’o, Foh, Fouo, Keuh-fo.

Bandenkop, Bapa, Bana.

Feu

Bayangam, Fombele, Bahouan

Feu-fo

Fotouni

Feuh

Bandounga, Bameka, Bamena, Bangou

Fo

Babouantou, Bakong, Bamaha (Maha), Bandja, Royaume de La'djo, Bangou, Banka, Batcha, Batoufam, Fondanti, Fotetsa, Foto, Foyemtcha.

Fo’o

Bafoussam, Baham, Bamendjinda, Bamendjou, Bamesso, Bamougoum, Foréké-Dschang et Bafou (Fo'o Ndong).

Foh

Baleng, Bangang-Fokam, Bangoua.

Fouo

Babete, Batcham, Bangang.

Keuh-Fo

Babadjou

Appellation Bamoun

Mfon

Le Mfon est l'appellation du roi Bamoun depuis l'installation de Nchare Yen en 1394 dans l'ancienne capitale Mfomben[source insuffisante][4] du royaume qui est actuellement localisé dans la ville de Foumban. Le Mfon est le souverain, chef du peuple[5]. L'attribution du titre après Nchare Yen est héréditaire. Le plus connu des rois de cette dynastie est le roi Ibrahim Njoya.

Appellation Tikar

Chez les Tikar (peuple), le chef est appelé Fon.

Fon

Mbiame (Mbijaame), Nso (Nsaw), Oku.

Appellation en Région Nord-Ouest et Sud-Ouest

Dans la région du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, les chefs sont appelés soit Fon, Nfon ou Nfor.

Fon

Awing, Babungo (Babessi), Bafut, Balikumbat, Bali-Nyonga, Bambalang, Bambui, Bamenda (Bamenda-Nkwe, Menda-Nkwe), Bamunka, (Bamungo, Vengo), Batibo, Beba, Chomba, Fonfuka (Bum), Kejom, Kedjom Keku (Babanki-Tungaw), Kedjom Ketinguh (Babanki-Tingo), Kedjom' Fondom of Fingye (Bafingye), Kom, Kungi, Lebang, Mankon, Mbot, Ndu, Njirong, Nkar, Talla.

Nfon

Bafaw.

Nfor

Bakossi, Balong et Mokonge, Eyumodjock et Ossing.

Notes et références

  1. Ou fo, fo'o, mfon, nfon
  2. a et b (en) Mark W. DeLancey et Mark Dike DeLancey, Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Lanham (Maryland), The Scarecrow Press, , p. 166
  3. (en) Ben Cahoon WORLDSTATESMEN, « Cameroon Traditional states », sur worldstatesmen.org (consulté le ).
  4. Ogot, page 261
  5. « Royaume Bamoun »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur royaumebamoun.com (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • (en) Mathias Fubah Alubafi, The Art of the Bambui Kingdom (Western Grassfields, Cameroon), Cambridge Scholars Publishing, 2014 (réimpr.), 130 p. (ISBN 9781443858809)
  • (en) Angwafo III (Fon of Mankon), Royalty and Politics: The Story of My Life, African Books Collective, 2009, 140 p. (ISBN 9789956558315)
  • (en) Lotsmart N. Fonjong, The challenges of nongovernmental organisations in anglophone Cameroon, Nova Science Publishers, Inc., New York, 2007, 84 p. (ISBN 978-1-600-21325-0)
  • Peter Geschiere et Piet Konings (dir.), Itinéraires d'accumulation au Cameroun, Karthala, Paris, Afrika-Studiecentrum, Leiden, 1993, 393 p. (ISBN 2-86537-405-X)
  • Louis Perrois et Jean-Paul Notué, Rois et sculpteurs de l'ouest Cameroun : la panthère et la mygale, Karthala, ORSTOM, Paris, 1997, 388 p. (ISBN 2-86537-744-X), [lire en ligne]
  • Jean-Pierre Warnier, Échanges, développement et hiérarchies dans le Bamenda pré-colonial, Cameroun, F. Steiner Verlag Wiesbaden, Stuttgart, 1985, 323 p. (ISBN 3-515-04281-4)
  • Jean-Pierre Warnier, Régner au Cameroun. Le Roi-Pot, Karthala, 2009, 344 p. (ISBN 9782811131203)

Articles connexes

Liens externes