Les Hawks nécessitant une nouvelle salle pour jouer, le Omni Coliseum est construit. Ce nouvel établissement, propriété de Cousins et du reste du Omni Sports Group Consortium, fait partie de l'offre déposée à la Ligue nationale de hockey pour l'obtention d'une nouvelle franchise de hockey. Il est annoncé en novembre 1971, neuf mois après la fin des travaux de constructions de l'Omni, que la ville d'Atlanta se voit attribuer une équipe pour la saison 1972-1973 et que le hockey s'étendra vers le sud. Plusieurs observateurs qualifient cette décision d'absurde et de loufoque, le hockey sur glace étant un sport nordique et, qui plus est, le bassin de joueurs ayant été fortement dilué par des expansions répétées et par la nouvelle Association mondiale de hockey. Cette expansion n'est pas prévue par les dirigeants de la LNH, mais voulant contrer l'AMH, ils décident d'installer des concessions dans deux villes où des installations adéquates venaient d'ouvrir, Atlanta et Long Island (New York) – il s'agit alors de la création des Islanders de New York.
Malgré son inexpérience en tant qu'équipe, les Flames obtiennent du succès dans la première moitié de la saison avec une fiche de vingt victoires, dix-neuf défaites et huit parties nulles. Malheureusement pour eux, ils perdent dix-neuf de leurs trente dernières rencontres pour terminer la saison avec 65 points, ratant les séries[8]. L'équipe termine à la septième place de la division – sur huit équipes – mais à la douzième place de la LNH sur seize équipes et avec plus de deux fois plus de points que les Islanders, bons derniers avec trente points récoltés en soixante-dix-huit matchs[9].
Le succès de l'équipe sur et hors glace se poursuivit la saison suivante, avec le choix de Tom Lysiak en tant que deuxième joueur du repêchage amateur de 1973, derrière Denis Potvin sélectionné par l'équipe de New York. L'équipe se renforce également en récupérant Eric Vail, lors de la deuxième ronde[10], les deux joueurs devenant rapidement les meilleurs avants du club. En effet, Lysiak finit meilleur pointeur des Flames[11] lors de sa saison rookie[Note 2]. Lysiak est candidat pour recevoir le trophée Calder du meilleur rookie de la saison[4], mais finalement, Potvin remporte le trophée alors que les deux joueurs totalisent le même nombre de points[12]. D'un point de vue collectif, les Flames terminent la saison quatrièmes de la division Ouest, s'assurant une place pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Étant les derniers qualifiés de la division, ils sont opposés aux premiers de leur division, les Flyers de Philadelphie, deuxième meilleure équipe de la saison, juste un point derrière les Bruins de Boston[13]. Bob Murray inscrit le premier but de l'histoire de l'équipe en séries le soir du premier match, le , mais il ne peut rien pour empêcher son équipe de perdre le match, 4-1[14], puis la série en quatre matchs sans appel. Les Flyers remporteront la Coupe Stanley par la suite[15].
La troisième saison des Flames fut décevante, l'équipe ne parvenant pas à se tailler une place en séries. Contrairement au repêchage précédent où Fletcher avait choisi des renforts immédiats, celui de 1974 fut particulièrement décevant (les seuls joueurs notables étant Guy Chouinard, le plus jeune joueur jamais repêché, et Pat Ribble). Les blessures vinrent ralentir les meilleurs vétérans à l'attaque, Leiter et Romanchych, de même que l'ancien choix de première ronde Jacques Richard. Le très populaire Geoffrion se désista de son poste et dut être remplacé par l'entraîneur-chef du club affilié des Flames dans la Central Hockey League, Fred Creighton. La saison ne fut pas entièrement noire pour les Flames cependant, car Lysiak a continué sa progression et Vail a marqué 39 buts à sa saison recrue, établissant un record de concession, pour remporter le trophée Calder.
Le jeu de l'équipe s'améliora d'un cran la saison suivante sous les ordres de l'exigeant Creighton. Les Flames enregistrèrent leur première saison gagnante et se qualifièrent de nouveau pour les séries. Lysiak continua à mener les compteurs de l'équipe tandis que Fletcher amenait de la profondeur à tous les postes en allant chercher le robuste attaquant Bill Clement, Claude Saint-Sauveur, un produit de l'AMH, le marqueur Bill Flett et le pilier de défensive Larry Carrière. La deuxième saison de Vail fut cependant écourtée par les blessures et encore une fois, l'équipe tira rapidement sa révérence en séries, s'inclinant face aux Kings de Los Angeles en première ronde. Les premiers signes de difficulté hors-glace se manifestent, le nombre de spectateurs moyen à l'Omni ayant diminué de 1 000.
La saison 1976-1977 fut marquée par l'addition de jeunes joueurs notables en provenance du club-école de Tulsa. Le talentueux attaquant Guy Chouinard était finalement du calibre de la LNH, et le défenseur Ken Houston et l'avant Willi Plett commencèrent à terroriser l'adversaire par leur jeu physique. Les vieux de l'équipe (Quinn, Manery, Romanchych, Leiter et Kerry Ketter, entre autres) ont tous trouvé preneur ailleurs, laissant toute la place au jeune noyau des Lysiak, Vail, Plett et Chouinard.
Dès 1977, le superbe gardien Daniel Bouchard (hockey sur glace) annonce publiquement qu'il veut être le gardien numéro 1 de l'équipe et refuse de continuer à partager le travail avec Myre. En 1978, Myre est échangé à l'ancien employeur de Fletcher, les Blues de Saint-Louis, avec le prolifique marqueur Curt Bennett et l'arrière Barry Gibbs contre l'avant offensif Bob MacMillan et le défenseur Dick Redmond. L'assistance continue encore à décroître de 1 500 personnes, tandis que les jeunes Flames continuent de se montrer incapables de franchir la première ronde des séries.
1978-1979 commence avec une impressionnante fiche de 12-1-2, dont 10 victoires consécutives, et bien que le rythme ne fut pas conservé toute la saison, les Flames réussissent malgré tout une fiche de 41-31-8, soit 90 points, un record de concession. Bien que Lysiak ait grandement contribué au succès de l'équipe en début de saison, il se blessa pour la première fois de sa carrière, ce qui ralentit sa production offensive. Il fut cédé aux Black Hawks de Chicago dans un échange à sept joueurs qui amena le talentueux centre yougoslaveIvan Boldirev, le rapide Darcy Rota et le fiable défenseur Phil Russell. Chouinard termine la saison avec 50 buts, le premier et seul joueur des Flames d'Atlanta à atteindre ce plateau, tandis que MacMillan remporte le trophée Lady Byng.
1979-1980 s'avèrera la dernière saison à Atlanta. Le manque de succès de l'équipe entraine la fin du règne de Creighton à la barre de l'équipe, alors que Al MacNeil arrive comme remplaçant. Fletcher continue d'ajouter du talent à l'équipe, dont le magnifique attaquant suédois Kent Nilsson, le défenseur recrue Paul Reinhart, le défenseur finlandais Pekka Rautakallio et le vétéran attaquant Don Lever. L'équipe participe de nouveau aux séries, mais l'histoire se répète encore - élimination rapide au tour préliminaire.
Le Omni Sports Group ne pouvant plus soutenir financièrement le club à cause de la baisse des ventes de billets, de la hausse des coûts d'exploitation et de l'absence d'un contrat de télévision majeur, Cousins et le reste de son consortium furent très réceptifs à l'offre faite par un groupe d'hommes d'affaires canadiens mené par l'excentrique entrepreneur américain Nelson Skalbania. Cousins vendit le club pour 16 millions de dollars, un record à l'époque, et la franchise fut installée à Calgary.
Les Flames auront participé aux séries 6 fois à leurs 8 premières saisons, un record amélioré seulement par les Nordiques de Québec, les Oilers d'Edmonton et les Rangers de New York dans toute l'histoire de la ligue, et ils n'affichèrent pas de fiche perdante après 1974. Le succès de l'équipe se poursuivit à la suite du déménagement, et les Flames de Calgary connurent beaucoup de réussite, remportant même la Coupe Stanley en 1989.
Les franchises de la Ligue nationale de hockey ayant un effectif limité par convention, elles sont « affiliées » chaque saison à une ou plusieurs équipes de ligues moins importantes. Ceci leur permet de recruter de jeunes joueurs lors des repêchages annuels tout en leur permettant de continuer leur développement sans les lancer trop tôt dans le « grand bain ». De plus, ces équipes affiliées (aussi nommées clubs-écoles ou farm team en anglais) constituent une réserve de talents pour les franchises de la LNH qui font appel à eux au gré des blessures et/ou méformes des joueurs de l'effectif de départ. À l'exception de quelques équipes propriétaires elles-mêmes de leur club-école, les affiliations sont conclues par une entente contractuelle et ne sont donc pas figées dans le temps. Au cours de leur histoire, les Flames d'Atlanta ont été affiliés aux équipes suivantes[18] :
En plus de ces équipes, les franchises de la LNH possèdent une ou des affiliations dites « secondaires » avec des équipes évoluant dans des ligues mineures. Ces équipes, sont généralement utilisées comme réservoir pour les équipes précédentes en cas d'absence de joueurs blessés ou partis évoluer avec une équipe de la LNH. Au cours de leur histoire, les Flames ont eu les affiliations secondaires suivantes[18] :
94 joueurs ont porté les couleurs des Flames d'Atlanta. Parmi eux, Eric Vail est celui avec le plus grand total de matchs joués pour l'équipe avec 469 parties disputées, une de plus que Rey Comeau tandis que Daniel Bouchard, seul joueur présent durant les huit saisons d'existence de l'équipe, est le gardien le plus utilisé par l'équipe avec 384 rencontres jouées, dont 164 victoires et 20 blanchissages[Note 3]. Vail est également le meilleur buteur de l'histoire du club avec 174 buts. Tom Lysiak est quant à lui le meilleur passeur et pointeur de l'équipe avec 276 et 431 réalisations ; Willi Plett connaît quant à lui 738 minutes de pénalités, plus grand total de l'équipe[19].
En 1978-1979, plusieurs records de franchise sur une saison sont établis : Bob MacMillan inscrit 108 points, dont 71 aides tandis que Guy Chouinard devient le premier et seul joueur d'Atlanta à atteindre la barre des 50 buts sur une saison. L'année suivante, Willi Plett passe 231 minutes sur le banc de pénalité, soit le plus grand total des Flames[20].
Chaque année et depuis 1963, les joueurs des ligues juniors ont la possibilité de signer des contrats avec les franchises de la LNH. Cette section présente par année les premiers choix de repêchage des Flames ainsi que l'équipe mineure dans laquelle ce joueur évoluait la saison précédant le repêchage[22].
Engagé le , Cliff Fletcher est le seul directeur général qu'ont connu les Flames d'Atlanta. Il reste en poste au moment du déménagement de la franchise à Calgary en 1980.
Trophées de la LNH et Temple de la renommée
Au cours des huit saisons des Flames, la LNH récompense trois des joueurs de l'équipe de la Géorgie. Deux reçoivent le Trophée Calder remis à la meilleure recrue[Note 5] de la saison : Eric Vail en 1975 et Willi Plett en 1977. En 1979, Bob MacMillan se voit décerner le Trophée Lady Byng remis au joueur détenant le meilleur esprit sportif tout en conservant des performances remarquables.
Depuis 1947, la LNH organise un Match des étoiles. La liste présente les joueurs des Flames y ayant pris part[24] :
Cliff Fletcher, directeur général de la franchise de son insertion en 1972 et continuant à cette position après le déménagement à Calgary, est la seule personnalité liée aux Flames d'Atlanta à être honoré par le Temple de la renommée du hockey. Il y est intronisé en tant que bâtisseur en 2004.
Notes et références
Notes
↑Le terme « défensive » fait référence aux phases de défense de l'équipe. Dans le même état d'esprit, le terme « offensive » est utilisé pour les phases d'attaques.
↑Le terme anglais rookie désigne un joueur dans sa première saison professionnelle, le terme français utilisé est celui de recrue.
↑Un gardien de but effectue un blanchissage quand il réussit à ne concéder aucun but durant tout le match. Il faut également qu'il soit le seul gardien de l'équipe à avoir joué.
↑Le pourcentage de victoires est calculé en prenant en compte le nombre de points gagnés par match : 2 points pour une victoire, 1 point pour un match nul ou une défaite en prolongation, 0 point pour une défaite en temps réglementaire.
↑Le terme « recrue » désigne un joueur dans sa première saison professionnelle, le terme anglais utilisé est celui de « rookie ».