Fernand Benoit nait à Avignon le d'une famille originaire de Valliguières (Gard) près de Remoulins. À la suite du décès précoce de son père, il est envoyé à Paris pour des études, brillantes, qu'il effectue au collège Stanislas.
En 1925, il est nommé conservateur de la bibliothèque et des musées d'Arles, où il demeure trois ans. Détaché pour remplir les fonctions d'attaché culturel à Rabat, il est pressenti pour la direction du service d'ethnographie du Maroc mais refuse[1]. De retour à Arles, il obtient le poste de conservateur des musées et entreprend de développer l'étude des antiquités romaines et paléochrétiennes[1](découverte de la première « industrie » romaine, une meulerie sur le site de Barbegal à Fontvieille (13), fouilles des crypto-portiques sous l'actuelle mairie d'Arles).
Il ouvre en même temps le chantier des fouilles de l'oppidum d'Entremont, près d'Aix-en-Provence et, dans cette métropole des Salyens, met au jour une statuaire d'inspiration gréco-étrusque qui complète les découvertes déjà faites à Roquepertuse[2]. La campagne de fouilles de 1954 lui permet d'exhumer les vestiges d'un sanctuaire où avait été pratiqué le rite des « têtes coupées »[2]. Cette découverte est à l'origine de son ouvrage magistral, Arts et dieux de la Gaule, qui parut après sa mort et qui est considéré comme son testament spirituel[2].
En parallèle, de ces études in situ, il fait des recherches ethnographiques sur la Provence et le Comtat Venaissin et spécialement sur sa branche principale, le folklore[2]. Ce qui lui permet d'écrire de nombreuses monographies qui aboutirent à sa synthèse, La Provence et le Comtat Venaissin, parue en 1949 sous le patronage du musée national des Arts et Traditions populaires[2].
Devenu conservateur du Museon Arlaten, il organise le patrimoine ethnographique réuni par la volonté de Frédéric Mistral.
« Ce qu'il voulait maintenir avant tout, c'était le musée du peuple de Provence, ce musée dans lequel le berger, le marin, le gardian, l'amateur comme le savant, pourront trouver le document qui leur rappellera le pays natal et qui les émouvra par le contact réel et direct avec des objets qui leur sont familiers et des coutumes qui leur parlent au cœur[3]. »
Recueil des actes des comtes de Provence de la maison de Barcelone : Alphonse II et Raymond-Béranger V (1196-1245), T. I et II, Monaco-Paris, 1935, accessible sur Cinumed
Le rôle de l'eau dans la fête du solstice d'été en Provence et en Afrique, Revue anthropologique, 1935.
Les cimetières suburbains d'Arles dans l'Antiquité chrétienne et au Moyen Âge, Rome-Paris, 1935.
Pressoirs d'olives à levier et à contrepoids en Provence et en Afrique, Mémoires de l'Institut historique de Provence, 1936.
Les civilisations anciennes de la Camargue. Les coutumes, l'habitation et les fêtes, Éd. Le Chêne, IV, 1938.
Le Museon Arlaten et la campagne arlésienne, Éd. Faits et Documents, IX, 1938.
L'usine de meunerie hydraulique de Barbegal, Revue archéologique, 1940.
L'Art primitif méditerranéen de la vallée du Rhône, Van Oest, Paris, 1945.
La civilisation de la basse vallée du Rhône, d'après les fables antiques, Éd. La Provence marseillaise et rhodanienne, Nice, 1946.
Carreaux de faïence du Museon Arlaten, Artisans et Paysans de France, T. II, 1947.
La civilisation de la faucille dans le Midi, Artisans et Paysans de France, T. III, 1948.
Sarcophages paléochrétiens d'Arles et de Marseille, supplément à Gallia, C.N.R.S., Paris, 1954.
Entremont, capitale celto-ligure des Salyens de Provence, La Pensée universitaire, Aix-en-Provence, 1957.
[1961] « Fouilles sous-marines. L'épave du Grand-Congloué à Marseille » (monographie), Gallia, no XIV « Supplément », (présentation en ligne).
La Camargue, seconde édition, revue, Paris, Henri Laurens, éditeur, coll. des Memoranda, Les visites d'art, 1961, 64 p.
Musée des docks romains et du commerce antique de Marseille, Imprimerie municipale de Marseille, 1963.
avec Henri Rolland, Pierre Martel, Guy Barruol et Jean Barruol, Les Monuments du haut Moyen Âge, inventaire paléochrétien et préroman de Haute-Provence, Éd. Les Alpes de Lumière, Saint-Michel-de-l'Observatoire, 1964.
Recherches sur l'hellénisation du midi de la Gaule, Publications des annales de la faculté des sciences d’Aix-en-Provence, éditions Orphys, 1965, 336 p.
Art et dieux de la Gaule, Éd. Arthaud, Paris, 1969.
[Font-Réaulx 1969] J. de Font-Réaulx, « Fernand Benoît (1892-1969) » (note biographique), Bibliothèque de l'école des chartes, t. 127, no 2, (lire en ligne [sur perse]).
Sylvain Gagnière, préface à Avignon au double visage de Fernand Benoit, Éd. Équinoxe, Barbentane, 1996 (ISBN2841350290).
[Long 1987] Luc Long, « Les épaves du Grand Congloué. Étude du journal de fouille de Fernand Benoit », Archaeonautica, no 7, , p. 9-36 (lire en ligne [sur persee]).
[Palanque 1972] Jean-Rémy Palanque, « Notice sur la vie et les travaux de Fernand Benoit, membre de l'Académie », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. 116, , p. 88-100 (lire en ligne [sur persee]).
[Palanque 1972] Jean-Rémy Palanque, « Fernand Benoit, historien », Revue d'études ligures, nos 1-3, , p. 35-38
L'Institut international d'études ligures réimprime en 1973 le même titre, en 38 p.
Académie de Marseille (ouvrage collectif), Dictionnaire des Marseillais, Édisud, Aix-en-Provence, 2001, p. 47 (ISBN2-7449-0254-3).