Si loin que l'on ait recherché, on rencontre pour la première fois un personnage nommé Pierre Le Jolis, exerçant les fonctions de tabellion[Note 1] en 1536 à Sainte-Marie-du-Mont dans l’arrondissement de Cherbourg[Note 2],[3].
Guillaume Le Jolis est le premier personnage formellement recensé de la famille Le Jolis. Il est natif vers 1550 du fief de Rochefort[4] dans la paroisse de Brucheville (arrondissement de Cherbourg), où sa famille possède un manoir[5],[6]. Il est seigneur du Jonquay. Il occupe les fonctions de gouverneur du château-fort de Saint-Lô de 1589 à 1593 en succédant à Jean d'Estouteville[7]. Sur la recommandation du marquis d'O, il avait été décidé de démanteler le château-fort, mais devant l'opposition des officiers du roi, leur capitaine-gouverneur mit tout en œuvre pour en renforcer les défenses. En remerciement pour les services ainsi rendus au royaume de France, le roi Henri IV anoblit Guillaume Le Jolis par lettres patentes de [8],[2], enregistrées à la Cour des comptes le , puis à la Cour des aides de Normandie le [9]. Conjointement avec son épouse, Marie du Buisson, dame du Bouillon[Note 3] (de La Lissondière)[11], Guillaume participe en 1602 à la fondation de la chapelle Saint-Éloi, annexée à l'ancienne collégiale Notre-Dame de Saint-Lô qui dépendait du château, sous l'autorité religieuse de Mgr de Briroy, évêque de Coutances[12].
Pierre Le Jolis, personnalité religieuse de la Manche, est l'un des fils de Guillaume Le Jolis. Il est nommé curé de Brucheville de 1647 jusqu'à sa mort survenue en 1670[13].
La famille Le Jolis était également titulaire du fief de la Ponterie à Villiers-Fossard, dans l'arrondissement de Saint-Lô. Elle sera connue sous le nom de Le Jolis de Villiers. La commune de Villiers-Fossard a adopté les armoiries de la famille — en y ajoutant une bordure d'or — en souvenir de sa présence dans la seigneurie et du manoir de la Ponterie édifié à la fin du XVIe siècle. Ce domaine a été vendu au XIXe siècle.
Puis, au XXe siècle, les enfants, orphelins de Louis Le Jolis de Villiers, capitaine au 79e régiment d'infanterie, mort pour la France en 1914 au cours d'un combat dans la forêt de Saint-Paul à Champenoux en Meurthe-et-Moselle, sont inscrits comme pupilles de la nation. Ils seront adoptés ultérieurement par leur tante maternelle de Saintignon, originaire de Lorraine. La famille sera désormais connue sous le nom de Le Jolis de Villiers de Saintignon.
C'est au cours de ce siècle que Jacques de Villiers (1913-2000) s'installe dans le département de la Vendée. Parmi ses enfants deux personnalités s'illustrent sur le plan national : Philippe de Villiers, personnalité politique française, qui a été durant de nombreuses années président du Conseil départemental de la Vendée et ses descendants qui vivent toujours en Vendée où ils ont créé un parc d'attraction touristique, Le Puy du Fou. Pierre de Villiers, général d'armée, qui fut chef d'état-major des armées françaises de 2014 à 2017.
La famille Le Jolis de Villiers a adhéré à l'ANF en 1973[14],[Note 4].
Filiation
L'ascendance connue remonte au milieu du XVIe siècle à partir de Guillaume Le Jolis de Villiers, né en 1540[10].
Guillaume Le Jolis de Villiers (1540- ) épouse Marie du Bouillon ( -1649), anobli en 1595.
Alexandre Le Jolis de Villiers, sieur du Jonquey, écuyer, épouse Françoise Alexandre
Jean Le Jolis de Villiers, sieur de Neudy, écuyer (4 mai 1633 à Brucheville), épouse le 16 juillet 1658 Suzanne d'Escageul
François Alexandre Le Jolis de Villiers (22 mai 1663 à Brucheville - 13 août 1704 à Höchstädt) épouse le , Louise de Prye, fille d'Émon-Antoine, marquis de Prye, haut-justicier de Plâne, Échampay, etc.
Alexandre Léonor Le Jolis de Villiers (1702-1780), lieutenant de dragons, capitaine au bataillon de la milice de Caen, épouse le à Saint-Jean-de-Daye (Manche) Mathurine Germain de La Conté
Édouard Le Jolis de Villiers (1803-1863) épouse en 1830 Aimée Langlois (1803-1878)
Prosper Le Jolis de Villiers (1840-1907), avocat et juge de paix, épouse en 1871 Louise Julienne Chauvel (1846-1902)
Louis Paul Léon Marie Raymond Le Jolis de Villiers, capitaine, né le à Brucheville (Manche) et mort pour la France le à Champenoux (Meurthe-et-Moselle)[15]. De son mariage à Paris le avec Jeanne de Saintignon ( à Auxerre (Yonne) - à Bobigny (Seine-Saint-Denis)), sont nés cinq enfants : Monique (1906-1973), Yolande (1908-1994), Jean (1910-1991), Françoise (1911-2006) et Jacques (1913-2000) qui suit.
Bibiane le Jolis de Villiers de Saintignon, née en 1947 décédée le 1er juin 2017, épouse (1975) Cyrille Griffon du Bellay. De ce mariage sont nés deux enfants, Xavier et Arnaud.
Bertrand Raymond Marie Louis Le Jolis de Villiers de Saintignon (1950), officier de cavalerie, conseiller général de la Vendée, poste dont il démissionne au lendemain de l’annonce faite par son frère de son départ du conseil général, président d’Alouette, radio FM régionale couvrant onze départements de l’ouest de la France, et président du conseil d’administration de Sud Radio couvrant vingt-deux départements du sud de la France. Il épouse Véronique Tyczynski, de ce mariage naissent deux enfants : Victoire et Charles[16].
Emmanuel Marie Jacques Le Jolis de Villiers de Saintignon (1966) connu sous le nom d'« Emmanuel de Villiers », officier de réserve à la 9e BIMA à Cayenne (1989-1990) directeur général du Grand Parc du Puy du Fou de 1990 à 2002, directeur du Parc du Futuroscope lors de son sauvetage de 2002 à 2004, président de L'Orfèvrerie d’Anjou de 2004 à 2008, puis président du groupe Kolmi Hopen, président du groupe G2M, président des Ateliers de la Chapelle[18]. Il épouse en 1998 Anne Aymone d'Alès[Note 5], de ce mariage naissent trois enfants : Marie-Aimée, Édouard et Angélique[19].
Personnalités
Guillaume Le Jolis, gouverneur du château de Saint-Lô (1589-1593), anobli en 1595
Jean Le Jolis de Villiers (1633-1707), écuyer, seigneur du Buisson. Officier[réf. nécessaire] au service du roi Louis XIV, il participe comme volontaire à la campagne du Portugal en 1667 et 1668 dans la compagnie d'un régiment de cavalerie du marquis de Chamilly. Il se distingue au siège de la forteresse de Ferreira do Alentejo en . (À la suite de cette campagne, le Portugal obtient son indépendance vis-à-vis de l'Espagne le par le Traité de Lisbonne)
François-Alexandre (Ier) Le Jolis (1663-1704), écuyer, seigneur de Villiers, capitaine de dragons dans le régiment de Morsan ; puis capitaine de cavalerie dans le régiment de Fourquevaux. Dans les armées du roi Louis XIV, au cours de la guerre de Succession d'Espagne, il est tué à la bataille de Höchstädt, le .
François-Alexandre-Léonor Le Jolis de Villiers (1760-1845), admis au collège royal de La Flèche, est incorporé en 1776 comme cadet gentilhomme dans le régiment de Vermandois où il sert comme officier jusqu'en 1788. Il avait épousé en 1787 Marie Anne Perrine Catherine de Géraldin, fille de feu Antoine, marquis de Géraldin, brigadier des armées du roi, grand bailli d'épée du comté de Mortain. Il est maire de Saint-Lô (1799-1803), conseiller de préfecture, membre du collège électoral de la Manche et, enfin, député conservateur de la Manche sous la seconde Restauration (1817-1822)[20].
Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon connu sous le nom « Philippe de Villiers » (1949), sous-préfet, député (1987-1988, 1988-1994, 1997-2004), secrétaire d'État à la Culture (1986-1987), président du conseil général de la Vendée (1988-2010), fondateur d'un mouvement politique (Le Mouvement pour la France (MPF)) (1994-2018), député européen (1994-1997, 1999, 2004-2014), candidat à l'élection présidentielle française de 1995 et de 2007. Fondateur en 1989 du parc à thème Puy du Fou.
Bertrand Raymond Marie Louis Le Jolis de Villiers de Saintignon (1950), officier de cavalerie, conseiller général de la Vendée, poste dont il démissionne au lendemain de l’annonce faite par son frère de son départ du conseil général, président d’Alouette, radio FM régionale couvrant onze départements de l’ouest de la France, et président du conseil d’administration de Sud Radio couvrant vingt-deux départements du sud de la France
Emmanuel le Jolis de Villiers de Saintignon (1966), directeur général du Puy du Fou de 1990 à 2002, appelé au sauvetage du Futuroscope, par René Monory, comme directeur du parc de 2002 à 2004. Président de L'Orfèvrerie d'Anjou (secteur du Luxe), du Groupe Kolmi Hopen (il réalise la nouvelle usine du leader européen des masques chirurgicaux, visitée par le Président de la République Emmanuel Macron le 30 mars 2020), du Groupe G2M (métiers du handicap « L'innovation au service du handicap ») de Les Ateliers de la Chapelle, entreprise du patrimoine vivant, menuiserie d'art et de luxe.
Les armes de la famille Le Jolis de Villiers sont : D'azur au chevron d'or accompagné de trois aigles d'argent, les vols abaissés[21] ou d'azur au chevron d'or accompagné de trois aigles de sable, 2 en chef et 1 en pointe[22] ou d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois aiglettes éployées d'argent[23].
Les principales alliances de la famille Le Jolis de Villiers sont : du Bouillon, Alexandre, d'Escaguel (1658), de Prye (1693), Germain de La Conté (1756), de Géraldin (1787), de Lentaigne de Logivière (1822), Langlois (1830), Chauvel (1871), de Saintignon (1904), d'Arexy, de Buor de Villeneuve, de Dieuleveult, de Buttet, Griffon du Bellay, d'Alès, Tyczynski, Touvet.
Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, 2007.
Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, « Famille Le Jolis de Villiers » in Notices, mémoires et documents publiés par la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche, 1851-1920, [lire en ligne]
↑René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 122.
↑ a et bNicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, tome 1, p. 321, Paris, 1878, [lire en ligne].
↑Bérault, Coutume de Normandie, « Un procès s'éleva entre Richard Osber et Guillame Le Jolis, sieur de Rochefort, pour les droits honorifiques que chacun prétendait avoir dans l'église de Brucheville. Obser soutenait que Le Jolis n'était ni seigneur ni patron de l'église ; que lui était noble d'ancienne race, qu'il était aussi plus ancien d'âge, et qu'à tous ces titres il devait être préféré à Le Jolis pour la préséance et les honneurs dans l'église. Le bailli de Cotentin ou son lieutenant à Carentan, donna gain de cause à Guillaume Le Jolis. Mais le Parlement, par arrêt du réforma la sentence… ».
↑Notices, mémoires et documents publiés par la Société d'agriculture, d'archéologie et d'histoire naturelle du département de la Manche, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, 1851-1920, [lire en ligne].
↑Hippolyte Sauvage, Le château de Saint-Lô (Manche) et ses capitaines-gouverneurs, 1900.
↑Régis Valette, Catalogue de la Noblesse française, Robert Laffont, 2007, p. 123.
↑BN. Manuscrits. Cabinet des titres. Nouveau d'Hozier. Pièces originales, no 1583.
↑ a et bJoseph Valynseele et Denis Grando, À la découverte de leurs racines, tome 2, Paris 1994. (ISBN2-90800-303-1).