Elle s'est notamment illustrée dans le rôle-titre de Carmen de Georges Bizet.
Biographie
Née à Decazeville en 1858, fille de Justin Etienne Calvet (Saint-Rome-de-Cernon, Aveyron, 29 mars 1824 ), entrepreneur, et d'Adèle Léonie Astorg (Aubin, Aveyron, 08 décembre 1835), mariés à Decazeville le 16 juillet 1856[1], elle est la sœur d'Adolphe Charles Édouard Calvet (Ivrée, Piémont, Italie, 16 décembre 1868 – Bourg-la-Reine, le 05 février 1936) enseigne de vaisseau époux de Marguerite Antoinette Puech ; parents d'Elie Emmanuel Eugène Calvet (Aurillac, Cantal, 21 juillet 1904 – Paris 13e, le 02 juillet 1929), premier prix de comédie au Conservatoire.
Adulée dans le monde entier, Calvé vit « comme une reine ». Elle chante en Inde, au Japon, en Australie. Elle fréquente régulièrement le salon littéraire de Geneviève Halévy où elle rencontre Réjane, Lucien Guitry et le romancier Paul Bourget. On trouve même sa photographie dans les tablettes de chocolat Poulain. La reine Victoria lui demande de chanter Carmen à Windsor, la remercie en lui faisant don d'un chien et un buste en marbre que l'on peut toujours voir au château commémore cet évènement[2].
Elle crée une école de chant dans le château de Cabrières, près de Compeyre, qu'elle acquiert en 1894, et revend à un industriel gantier quelques années plus tard. En 1903, elle chante le rôle de Salomé dans Hérodiade de Massenet[4]. En 1904, à l’occasion de la millième de Carmen, elle renonce à l’opéra, tout en continuant jusqu’en 1926 à donner des concerts dans le monde entier.
Elle fait partie des artistes dont les enregistrements ont été scellés pour la postérité en 1907 à l'opéra de Paris (Urnes de l'opéra).
Pendant la première guerre mondiale, elle mobilise sa popularité pour le patriotisme français, posant en photo en tenue d'infirmière ou sacrifiant son costume de Carmen pour la fabrication de poupées dans le cadre d'une loterie en faveur des soldats[6]. Elle réalise une quête de 15 000 francs or dans un casque de poilu au Metropolitan Opera de New-York en janvier 1916 après avoir chanté la Marseillaise enveloppée dans un drapeau français[7].
Elle vit une longue liaison tumultueuse avec l'écrivain Jules Bois ; en 1900, elle fait une croisière en Méditerranée en sa compagnie et celle du Swami Vivekananda[10].
La cantatrice aurait fréquenté le mystérieux abbé Bérenger Saunière, curé du village audois de Rennes-le-Château. Selon Gérard de Sède, le prêtre l'aurait rencontrée lors de son voyage à Paris pour faire décrypter les parchemins trouvés dans l'église Marie-Madeleine. Ils se seraient revus dans l'Aude. Néanmoins, aucune preuve formelle ne vient attester cette liaison.
On lui attribue aussi ainsi qu'à Jules Bois une participation active à la création de l'AMORC, sans qu'il y ait la moindre preuve. Elle est revenue au catholicisme à la fin de sa vie[11].
Fin de vie
Elle séjourne à Peyreleau (Aveyron), dans la maison nommée Le Vieux Logis de 1935 à 1939.
En novembre 1941, Emma Calvé entre à la clinique du Dr Parès à Montpellier. Michel de Bry (journaliste à Radio Cité) l'enregistre le 4 janvier 1942, lisant une page de ses mémoires, celle où elle raconte qu'au bazar des Alliés, à New York, en juin 1916, 30 000 personnes vinrent l'entendre chanter La Marseillaise[12].
Elle meurt le , âgée de 83 ans. Selon certaines sources, elle meurt à Millau[1],[13]; d'autres situent son décès à Montpellier : « Minée par la maladie, elle s’éteignit dans une quasi solitude à Montpellier, dans la clinique du docteur Parès, avenue Gambetta, à quelques centaines de mètres de la somptueuse villa Harmonie, qu’elle avait habitée au temps de sa splendeur insouciante. On lui diagnostiqua un cancer du foie. Emma Calvé fut enterrée dans le cimetière de Millau. »[14].
Une place porte son nom à Millau, et une autre à Rodez, derrière le chevet de la cathédrale : Emma Calvé avait donné 20 000 francs à la ville de Rodez pour que cet emplacement soit laissé libre, afin de dégager la vue sur la cathédrale[16].
↑ a et b« Calve Emma », sur www.artlyriquefr.fr (consulté le )
↑Laetitia Cantos-Bex, « "Carmen, c'est Calvé" ou Emma Calvé, la plus célèbre interprète de Carmen sur toutes les scènes lyriques du monde », Études Aveyronnaises, , p. 7-18.
↑Jeannette Blum, Sous le ciel de Rennes-le-Château : Emma Calvé, la diva de l'esotérisme, Bérenger Saunière, le prêtre initié : unis dans le même secret, Quillan, J. Blum, , 1 vol. (68 f.) ; 21 x 30 cm (BNF42251347).
↑Richard Raczynski, Un dictionnaire du Martinisme, Paris, Dualpha éd., 2009, p. 139-140.
↑Maçonnerie Egyptienne, Rose-Croix et Néo-chevalerie, Gérard Galtier, 1989, Éd. du Rocher, p 354-355
André Lebois, « Hommage à Emma Calvé (1858-1942) », Littératures 14, septembre 1967, p. 107-129 [lire en ligne]
Georges Girard, Emma Calvé : étoile dans tous les cieux, cigale sous tous les ciels, Rodez, Cahiers rouergats, coll. « Les Cahiers rouergats » (no 5), , 111 p., ill. ; 22 cm (ISSN0184-5365, BNF37439948)
Georges Girard, Emma Calvé, la cantatrice sous tous les ciels, Millau, Éd. Grandes Causses, , 195 p. (BNF34860634)
Jean Contrucci, Emma Calvé, la diva du siècle, Paris, Albin Michel, , 378 p., couv. ill. en coul. ; 23 cm (ISBN2-226-03541-9, BNF34998909)
Association internationale de chant lyrique Titta Ruffo, Kathleen Schlesinger et Jean-Pierre Mouchon (Éditeur scientifique) (trad. Jean-Pierre Mouchon), Calvé : Artist and Woman : The Strand Magazine - juillet 1902, volume XXIV, n° 139, pp. 15-23,, Marseille, Association internationale de chant lyrique Titta Ruffo, coll. « Étude » (no 15), , n° ; 30 cm (ISSN2267-0068, BNF43509129)
Jeannette Blum, Sous le ciel de Rennes-le-Château : Emma Calvé, la diva de l'ésotérisme, Bérenger Saunière, le prêtre initié : unis dans le même secret, Quillan, J. Blum, , 1 vol. (68 f.) ; 21 x 30 cm (BNF42251347)
Pascal Cazottes, Deux grandes figures du Rouergue : Emma Calvé & Denys Puech, Anneville-Ambourville, Faërie's Craft, , 173 p. (ISBN9782957440306, BNF46676373)
Musée de Millau et des Grands Causses et François Leyge (Directeur de publication), La collection Emma Calvé, Millau, Éd. Ville de Millau, , 71 p., ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 29 cm (ISBN978-2-9503269-4-2, BNF42291220)
Jérôme Félix et Paul Gastine, Le Secret du Mont-Saint-Michel : L'héritage du diable ; 2, Charnay-lès-Mâcon, Bamboo éd., coll. « Grand angle », , 49 p., 1 vol. (49 p.) : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 32 cm (ISBN978-2-35078-934-7, ISSN1635-5482, BNF42488671)Bande dessinée dans laquelle Emma Calvé tient un rôle de « méchante ».
Illustration
Cautin-Berger, Couverture de "Musica", novembre 1903, c. 1902, 1 impr. photoméc. : photogravure, coul. ; 25 x 18 cm (BNF39603059)