Jules Antoine Henri Bois, né à Marseille le [2] et mort à New York le , est un poète, romancier, dramaturge, essayiste et journaliste français, critique d'art, auteur d'ouvrages sur l'ésotérisme et théoricien d'un certain féminisme, très différent du féminisme au sens actuel.
Biographie
Jules Bois est le fils de Jacques Antoine Michel Bois, négociant, et Henriette Emmanuelle Françoise Espina.
Il fréquentera le milieu culturel marseillais mais il préfèrera Paris en devenant le secrétaire de Catulle Mendès à 20 ans[3].
Il eut des amis comme Georges Rodenbach[4],[5]. Mais l'ami le plus important fut J.-K. Huysmans[6] avec qui il restera attaché jusqu'à sa mort. Quand Huysmans devient oblat, il ne recevait plus que deux amis parisiens, en dehors des quelques personnes qu'il fréquente localement : Jules Bois et Lucien Descaves. il participe aussi avec Huysmans à l'affaire Boullan, ce qui lui valut deux duels avec les occultistesPapus et Stanislas de Guaita. Certaines anecdotes entourant ces duels soulèvent de nombreux débats au sein de la presse occultiste de l'époque, comme le fait que le cheval de sa voiture s'arrête net, refuse d'avancer et tremble, entraînant un retard à un duel, ou celui que la balle reste coincée dans le pistolet de son adversaire.
En avril 1893, il lance avec Maurice Boukay et l'aide financière d'Antoine de La Rochefoucauld, la revue mensuelle illustrée Le Cœur (ésotérisme, littérature, science, arts) qui compte dix numéros jusqu'en juin 1895[7],[3].
Il fréquente alors beaucoup de personnes différentes : occultistes, des nouveaux mouvements religieux (spiritisme, théosophie, rose-croix, aube dorée....)[8], des personnalités du symbolisme, des féministes.
Il s'intéresse a l'hindouisme, rencontre Vivekananda à Paris et en Inde et réalisera un voyage avec un ami d'où il tirera un livre, Visions de l'Inde[9]. Il écrira aussi un livre sur les différents milieux religieux qu'il a fréquentées et dressera un retour critique[8]. C'est dans ces années-là qu'il se convertira plus tard au catholicisme[10].
Familier de la maison Besnard, il avait de longues discussions avec cette famille et appréciait tout particulièrement les décors berckois du peintre[11]. Ce dernier l'a représenté sur deux eaux-fortes[12].
À partir de 1915 il devient diplomate. D'abord en Espagne puis aux États-Unis où il restera jusqu'à sa mort[10].
Vie privée
Il vit une longue liaison tumultueuse avec la célèbre cantatrice Emma Calvé (1858-1942)[13]. Aussi, peu de temps avant sa mort, il avoue avoir été l'amant de Florence Cook qui lui avait avoué être un faux médium et avoir eu une liaison avec William Crookes[14]. Cependant ce témoignage reste sujet à caution.
L'Au-delà et les forces inconnues : opinion de l'élite sur le mystère (1902)[18]
Le Monde invisible. Lettre de M. Sully Prudhomme. Les occultistes, les théosophes, le luciférisme, le satanisme, les deux envoûtements, les marchands d'espoir, l'église spirite, les recherches psychiques, conclusions (1902)
Le Miracle moderne. La Métapsychique : la surâme et le surhomme, la télépathie et les fantômes des vivants, rayons humains, maisons hantées, aventures d'un revenant, un chapelet de voyantes, le mystère des tables tournantes éclairci, le mécanisme du miracle de Lourdes, les professeurs de volonté, le miracle est en nous, création d'une humanité supérieure (1907)
Le Nouveau Faublas (1908)
Le Vaisseau des caresses, roman contemporain (1908)
L'Humanité divine, poèmes (1910)
Le Couple futur (1912)
L'Amour doux et cruel. À propos de l'homme qui a volé la Joconde. L'Auto rouge (1913)
L'Éternel Retour, roman contemporain (1914)
Théâtre
Les Noces de Sathan, drame ésotérique, Paris, Théâtre d'Application, mise-en-scène du Théâtre d'Art (1892)
La Porte héroïque du ciel (1894)
Hippolyte couronné drame antique en quatre actes en vers, Orange, Théâtre Romain,
La Furie, drame en 5 actes, Paris, Comédie-Française,
Les Deux Hélène, poème dramatique en un acte en vers, Orange, Théâtre Antique,
Naïl, poème dramatique en 3 actes, musique de Isidore de Lara (1912)
Préface
Noël Vesper, Anticipations à une morale du risque / Essai sur la malléabilité du monde, avec une étude de Jules Bois, Paris, Librairie Académique Perrin et Cie, (1914)
Dominique Dubois, Jules Bois (1868-1943) : le reporter de l'occultisme, le poète et le féministe de la belle époque, Marseille, Arqa, 2006. (OCLC159956174)
Michel Meurger, « Jules Bois ou le famulus des mages », Le Visage Vert, Paris, Zulma, no 15, , p. 18-20
↑(en) Trevor H. Hall, The Spiritualists: The Story of Florence Cook and William Crookes, Helix Press: Garrett Publications, New York, 1962, p. 107.
↑Jules Bois, « Les Petites Religions de Paris », dans Les Petites Religions de Paris, Léon Chailley, (lire en ligne)
↑Jules Bois, Le Satanisme et la magie (1895), Ernest Flammarion, (lire en ligne)
↑Prière : poème (1885-1893) / Jules Bois, (lire en ligne)
↑Jules Bois, « L’Au delà et les forces inconnues », dans L’Au delà et les forces inconnues, Société d’éditions littéraires et artistiques, (lire en ligne)