Cet article doit être actualisé (avril 2011).
Avec 1 339 270 habitants au premier janvier 2012 (soit 2,04 % de la population nationale), la Champagne-Ardenne se situe parmi les régions françaises les moins peuplées. Avec une densité de 52 hab./km2, elle fait partie des six régions françaises dans lesquelles la densité de population est inférieure à 60 hab./km2. Excepté dans la Marne, la population régionale est en constante diminution depuis 1982 à cause de l'exode rural. Malgré un taux de natalité plutôt élevé (1,23 %), la croissance démographique est négative, avec une évolution de -0,04 % entre 1990 et 1999 (contre + 0,36 % pour l'ensemble de la France).
Les années 1980-1999 ont en effet vu le déficit migratoire s'accentuer, et les grandes agglomérations ont cessé de croître au bénéfice des zones rurales ou périurbaines environnantes. La baisse de pouvoir d'attraction qu'exprime ce dépeuplement est particulièrement sensible dans la Haute-Marne. Le développement urbain se révèle aussi très modéré.
Le rythme de croissance démographique de la région est le plus faible du pays (- 0,05 % par an depuis 1999). Le solde naturel est toujours positif (+ 0,29 % par an), mais le solde migratoire est largement négatif (- 0,34 % annuellement)[1].
Sources : Insee[3],[4] et IAURIF[5].
Les chiffres suivants sont fournis par l'Insee[6],[7].
Le nombre moyen d'enfants par femme ou indice conjoncturel de fécondité a évolué comme suit pour chaque département et pour l'ensemble de la région Champagne-Ardenne :
La fécondité en Champagne-Ardenne est inférieure à la métropole à partir de l'année 2001. C'est la Marne qui tire vers le bas la région. Mais les Ardennes et la Haute-Marne ont la fécondité supérieure à la métropole.
Les chiffres suivants sont fournis par l'Insee pour l'année 2004[12] :
Les 7 naissances de mère espagnole, et les 5 autres de mère italienne sont un signe évident que l'immigration tant espagnole qu'italienne tend à devenir négligeable du point de vue de la dynamique de la population de la France en général et de la région Champagne-Ardenne en particulier. Rappelons que la moyenne d'âge des immigrés de ces deux pays dépasse les soixante ans.
Comme dans la plupart des régions hors Île-de-France, les naissances hors-mariage sont majoritaires. C'est surtout vrai pour les mères françaises, mais pas du tout pour les étrangères, surtout maghrébines, et en particulier les mères tunisiennes.
Par immigré on entend quelqu'un résidant en France, né étranger à l'étranger. Il peut être devenu français par acquisition ou avoir gardé sa nationalité étrangère. Par contre le groupe des étrangers est constitué par l'ensemble des résidents ayant une nationalité étrangère, qu'ils soient nés en France ou hors de France. Les Français de naissance ne sont pas des immigrés, même s'ils sont nés hors de France.
Au recensement de 1999, les étrangers et les immigrés se répartissaient comme suit en France et en Champagne-Ardenne :
Comme on peut le constater sur le tableau ci-dessus, la population immigrée est en nette baisse entre les deux derniers recensements, ce qui résulte du quasi-arrêt de l'immigration. En effet la population immigrée ne se renouvelle pas par naissances, mais par apport de nouveaux immigrés. Sans apport extérieur, les immigrés vieillissent (et n'ont de ce fait plus d'enfants) et finissent par disparaître par décès essentiellement (quelques-uns quittent par émigration). C'est ce qui se passe actuellement, l'apport migratoire étant fort faible.
Le groupe des étrangers accuse une chute encore plus importante. Son effectif passe en effet de 64 700 à 50 400 personnes, soit une perte de 23 % en neuf ans. Cela se comprend facilement car à la perte par décès des étrangers immigrés dont on vient de parler, s'ajoute la perte d'effectif par acquisition de la nationalité française. De ce fait le groupe des Français par acquisition a beaucoup augmenté (près de 19 %). À noter que ce sont surtout les étrangers nés en France qui diminuent le plus considérablement. Or ce sont les plus jeunes parmi les étrangers. D'où on comprend facilement que la baisse importante constatée du nombre des étrangers est due au décès des plus âgés et à la naturalisation des plus jeunes, et que le nombre d'étrangers sera ainsi en chute libre (jusqu'à presque disparaître progressivement) si un nouvel apport migratoire d'étrangers ne se fait pas.
On appelle ici « ménage immigré » un ménage dont la personne de référence ou son conjoint est immigrée.
Les 40 500 ménages immigrés de Champagne-Ardenne comprennent soit une personne seule, soit une ou plusieurs familles. La taille moyenne de ces ménages est supérieure à celle des ménages champenois moyens (respectivement 3,1 personnes contre 2,4 en Champagne-Ardenne).
En 1999 on dénombrait 32 682 familles immigrées dont 2 893 familles monoparentales. On recensait donc 29 789 couples, mariés ou non, soit 9 % de ceux résidant dans la région. Plus ou moins 40 % de ces couples étaient formés de deux conjoints immigrés et, dans la plupart des cas, ils étaient natifs du même pays. La proportion de ces couples (appelés endogames) était la plus forte chez les immigrés turcs, phénomène que l'on rencontre un peu partout en Europe au sein des originaires de Turquie.
Nombre d'enfants moyen des familles en 1999
L'avenir de la population de la région s'annonce plutôt baissier. D'une part le taux de fécondité de 1,92 en 2005 est encore insuffisant pour assurer le simple remplacement des générations (quoique superbe comparé aux taux enregistrés quasi partout en Europe !). Le taux net de reproduction est en effet de 0,93, ce qui signifie que la population est appelée à baisser de 7 % en 30 ans... sans migrations.
Or la Champagne-Ardenne est peu attractive et perd des habitants (essentiellement de nationalité française) vers les régions ensoleillées du Midi, ou maritimes de ce qu'on appelle le grand Ouest, et l'immigration est réduite à sa plus simple expression. Ces phénomènes migratoires vont accentuer la perte de population prévue.
Aussi les chercheurs-projectionnistes de l'Insee ont-ils prévu une baisse de population de 77 000 habitants d'ici 2030, la plus « mauvaise » performance de toutes les régions françaises[16], comme le montre le tableau ci-après qui affiche le bas du classement des régions françaises de la métropole.
Les populations suivantes se réfèrent aux aires urbaines dans leur extension définie lors du recensement de 1999[17].
Nombre de naissances en 2010 : 14294
Nombre de décès en 2002 : 12 561