Daouda Badarou

Daouda Badarou
Illustration.
Portrait de Daouda Badarou en 1966
Fonctions
Ambassadeur du Dahomey en France

(1 an, 6 mois et 3 jours)
Président Mathieu Kérékou
(26 octobre-22 décembre 1972)
Justin Ahomadegbé
(7 mai-26 octobre 1972)
Hubert Maga
(19 juin 1971 -7 mai 1972)
Prédécesseur Michel Ahouanmènou
Successeur Wilfrid de Souza
Ministre des Affaires étrangères

(1 an, 2 mois et 28 jours)
Président Hubert Maga
Prédécesseur Benoît Sinzogan
Successeur Michel Ahouanmènou
Ministre des Affaires étrangères

(1 an, 4 mois et 9 jours)
Président Émile Derlin Zinsou
Prédécesseur Benoît Sinzogan
Successeur Benoît Sinzogan
Ministre de la Santé publique et des Affaires sociales

(1 an, 11 mois et 23 jours)
Président Christophe Soglo
Prédécesseur Moussa Yaya Médé[n 1],[1]
Successeur Pierre Boni
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Porto-Novo (Dahomey)
Date de décès (à 93 ans)
Lieu de décès Boulogne-Billancourt (France)
Nationalité Béninoise
Parti politique URD[n 2],[2]
Enfants 4 dont Wally Badarou
Diplômé de Université de Paris
Profession Chirurgien
Distinctions Officier de l'ordre national du Dahomey (1969)
Commandeur de l'ordre national du Dahomey (1970)

Signature de Daouda Badarou

Daouda Badarou, né le à Porto-Novo au Dahomey (actuel Bénin) et mort le à Boulogne-Billancourt en France, est un chirurgien, diplomate et homme politique béninois.

Biographie

Jeunesse et études

Daouda Badarou naît le à Porto-Novo au Dahomey, où il entame ses études à l'École primaire supérieure Victor-Ballot en 1942[3],[4]. Il les poursuit au Sénégal, en intégrant, en 1945, l'École normale William-Ponty de Sébikotane. Il réalise ses études secondaires au Lycée Van Vollenhoven de Dakar à partir de 1947 et obtient son baccalauréat en 1949[4]. Il part ensuite en France et s'inscrit à l'Université de Paris[2]. Il y obtient un doctorat en médecine en 1957 et un diplôme en chirurgie en 1961[4],[5].

Carrière professionnelle et politique

De retour au Dahomey, Daouda Badarou reste attentif aux évolutions techniques liées à son métier et continue de se perfectionner en chirurgie en effectuant des stages en France[6]. Il est promu, le , médecin-chef de la circonscription médicale d'Abomey[6].

Lorsque le général Christophe Soglo constitue son gouvernement, après sa seconde prise de pouvoir[n 3], il fait appel à Daouda Badarou, qui accède pour la première fois, le , à une fonction ministérielle en obtenant le portefeuille de la Santé publique et des Affaires sociales[n 4],[7]. Mais Daouda Badarou ne bafoue pas pour autant le serment d'Hippocrate et obtient l'autorisation du général Soglo de continuer à exercer son métier de chirurgien à l'hôpital de Cotonou, cumulativement avec ses fonctions gouvernementales[8].

Malgré trois remaniements ministériels successifs[n 5], il reste en poste jusqu'au 17 décembre 1967, date à laquelle un putsch militaire contraint Christophe Soglo à abandonner la présidence de la République. Le , Daouda Badarou est relayé dans sa fonction par Pierre Boni, médecin-lieutenant[9]. À la suite de ce coup d'État, Émile-Derlin Zinsou arrive à la tête du pays quelques mois plus tard et permet à Daouda Badarou d'intégrer pour la deuxième fois un gouvernement en étant nommé ministre des Affaires étrangères le [10].

Le , les militaires renversent le président en place au bout de 18 mois de pouvoir seulement. Le gouvernement est destitué, un nouveau est formé et Benoît Sinzogan succède à Daouda Badarou[n 6],[11]. Mais ce dernier retrouve son poste dès le suivant[12], lorsque l'armée rend le pouvoir aux civils ; un Conseil présidentiel est installé, dirigé par Hubert Maga[n 7].

Lors du remaniement ministériel du , Michel Ahouanmènou, ambassadeur du Dahomey en France, est rappelé dans son pays d'origine pour prendre la suite de Daouda Badarou, qui récupère la place du diplomate à Paris[13],[14]. Il présente ses lettres de créance à Georges Pompidou, président de la République française, le [15]. Il devient également ambassadeur non-résident du Dahomey en Grande-Bretagne, en Italie et en Espagne[5]. Mathieu Kérékou met fin à ses fonctions le [16] et est remplacé par Wilfrid de Souza[17].

Daouda Badarou retourne par la suite en France. Il s’inscrit à l'École nationale de la santé publique à Rennes et rédige un mémoire sur « la tuberculose dans la population des travailleurs noirs africains immigrés de la région parisienne », qui est publié en 1974, avec comme finalité de devenir médecin inspecteur de la santé publique[18].

Retraite et décès

Alors âgé de 61 ans, Daouda Badarou est médecin inspecteur régional adjoint de la santé publique lorsqu'il fait valoir ses droits à la retraite française à partir du [19]. Il meurt le à Boulogne-Billancourt, en France, à 93 ans[20].

Distinctions

Notes et références

Notes

  1. Selon le décret n° 103/PR-SGG du portant formation du gouvernement, Moussa Yaya Médé est nommé secrétaire d'État à l'Éducation nationale, Jeunesse, Sports et Santé publique.
  2. Daouda Badarou est membre du bureau national de l’Union pour le renouveau du Dahomey, parti créé par Émile Derlin Zinsou, pendant sa présidence, en .
  3. Après un premier coup d'État, le , le général Christophe Soglo s'empare une seconde fois du pouvoir le .
  4. Selon le décret n° 144/PR du portant formation du gouvernement.
  5. Les remaniements du (décret n° 557/PR), du (décret n° 106/PR) et du (décret n° 147/PR).
  6. Selon le décret n° 69-327/D/SSG du portant répartition des départements ministériels entre les membres du Directoire.
  7. Le Conseil présidentiel est un système de présidence tournante composé d'Hubert Maga, de Sourou Migan Apithy et de Justin Ahomadegbé, désignés pour six ans avec un mandat bi-annuel pour chacun des trois membres. Hubert Maga est le premier a en tenir les rênes.

Références

  1. Métinhoué 2006, p. 232.
  2. a et b Who's who 1971, [1], p. 81.
  3. Ballot 1992, p. 24.
  4. a b et c Salceano 1969, p. 78.
  5. a et b Houngnikpo et Decalo 2013, [2], p. 71.
  6. a et b « Décret n° 1963-59 portant nomination de M. Badarou Daouda », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  7. Métinhoué 2006, p. 92.
  8. « Décret n° 1966-81 autorisant Docteur Badarou, chirurgien qualifié à exercer à l'hôpital de Cotonou », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  9. « Décret n° 1967-440 portant formation du gouvernement provisoire », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  10. « Décret n° 1968-230 portant formation du gouvernement », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  11. Métinhoué 2006, p. 269.
  12. « Décret n° 1970-81 portant formation du gouvernement », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  13. « Décret n° 1971-149 rectifiant le décret n°70-81 du 7 mai 1970 portant formation du gouvernement », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  14. « Décret n° 1971-115 portant nomination du docteur Daouda Badarou en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la république du Dahomey auprès de la République française », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  15. « Plusieurs ambassadeurs ont remis leurs lettres de créance », sur Le Monde, (consulté le ).
  16. « Décret n° 1972-346 portant rappel de l'ambassadeur du Dahomey en France », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  17. « Décret n° 1973-36 portant nomination de M. Wilfrid de Souza en qualité d'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de la République française », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  18. « La tuberculose dans la population des travailleurs noirs africains immigrés de la région parisienne », sur EHESP, (consulté le ).
  19. « Arrêté du 9 février 1990 portant admission à la retraite (médecins inspecteurs régionaux de la santé publique) », sur Légifrance, JORF, (consulté le ), p. 40.
  20. Insee, « Extrait de l'acte de décès de Daouda Badarou », sur MatchID
  21. « Décret n° 1969-224 portant nominations et promotions, à titre civil, dans l'ordre national du Dahomey », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  22. « Décret n° 1970-290 portant nominations et promotions à titre exceptionnel dans l'ordre national du Dahomey à l'occasion de la pose de la première pierre de l'Université du Dahomey (6 novembre 1970) », sur Secrétariat général du gouvernement du Bénin, (consulté le ).
  23. (en) « 10th independence anniversary celebrations honorary awards » [PDF], sur Journal officiel de la république fédérale du Nigeria, (consulté le ), p. 5.

Bibliographie

  • (en) Oscar Salceano, World Free Peoples: Biographical, Monographical, Liviu Mireanu, , 4e éd., 310 p. (lire en ligne)
  • (en) Europa Publications Limited, The International who's who : 1971-72, London, Europa Publications, , 35e éd., 1823 p.
  • Le livre d'or des anciens de Ballot : École primaire supérieure et collège Victor Ballot, Porto-Novo, Cotonou, Éditions du Bénin, coll. « Mémorial du Bénin », , 72 p. (OCLC 36088785)
  • Pierre Goudjinou Métinhoué, Les ministres du Dahomey et du Bénin : mai 1957-avril 2006, Bénin, Centre national de production de manuels scolaires, , 371 p. (ISBN 978-9991960388)
  • (en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Benin, Lanham, Toronto, Plymouth, The Scarecrow Press, , 4e éd., 488 p. (ISBN 978-0810871717)

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