Daouda Badarou naît le à Porto-Novo au Dahomey, où il entame ses études à l'École primaire supérieure Victor-Ballot en 1942[3],[4]. Il les poursuit au Sénégal, en intégrant, en 1945, l'École normale William-Ponty de Sébikotane. Il réalise ses études secondaires au Lycée Van Vollenhoven de Dakar à partir de 1947 et obtient son baccalauréat en 1949[4]. Il part ensuite en France et s'inscrit à l'Université de Paris[2]. Il y obtient un doctorat en médecine en 1957 et un diplôme en chirurgie en 1961[4],[5].
Carrière professionnelle et politique
De retour au Dahomey, Daouda Badarou reste attentif aux évolutions techniques liées à son métier et continue de se perfectionner en chirurgie en effectuant des stages en France[6]. Il est promu, le , médecin-chef de la circonscription médicale d'Abomey[6].
Lorsque le général Christophe Soglo constitue son gouvernement, après sa seconde prise de pouvoir[n 3], il fait appel à Daouda Badarou, qui accède pour la première fois, le , à une fonction ministérielle en obtenant le portefeuille de la Santé publique et des Affaires sociales[n 4],[7]. Mais Daouda Badarou ne bafoue pas pour autant le serment d'Hippocrate et obtient l'autorisation du général Soglo de continuer à exercer son métier de chirurgien à l'hôpital de Cotonou, cumulativement avec ses fonctions gouvernementales[8].
Malgré trois remaniements ministériels successifs[n 5], il reste en poste jusqu'au 17 décembre 1967, date à laquelle un putsch militaire contraint Christophe Soglo à abandonner la présidence de la République. Le , Daouda Badarou est relayé dans sa fonction par Pierre Boni, médecin-lieutenant[9].
À la suite de ce coup d'État, Émile-Derlin Zinsou arrive à la tête du pays quelques mois plus tard et permet à Daouda Badarou d'intégrer pour la deuxième fois un gouvernement en étant nommé ministre des Affaires étrangères le [10].
Le , les militaires renversent le président en place au bout de 18 mois de pouvoir seulement. Le gouvernement est destitué, un nouveau est formé et Benoît Sinzogan succède à Daouda Badarou[n 6],[11]. Mais ce dernier retrouve son poste dès le suivant[12], lorsque l'armée rend le pouvoir aux civils ; un Conseil présidentiel est installé, dirigé par Hubert Maga[n 7].
Lors du remaniement ministériel du , Michel Ahouanmènou, ambassadeur du Dahomey en France, est rappelé dans son pays d'origine pour prendre la suite de Daouda Badarou, qui récupère la place du diplomate à Paris[13],[14]. Il présente ses lettres de créance à Georges Pompidou, président de la République française, le [15]. Il devient également ambassadeur non-résident du Dahomey en Grande-Bretagne, en Italie et en Espagne[5]. Mathieu Kérékou met fin à ses fonctions le [16] et est remplacé par Wilfrid de Souza[17].
Daouda Badarou retourne par la suite en France. Il s’inscrit à l'École nationale de la santé publique à Rennes et rédige un mémoire sur « la tuberculose dans la population des travailleurs noirs africains immigrés de la région parisienne », qui est publié en 1974, avec comme finalité de devenir médecin inspecteur de la santé publique[18].
Retraite et décès
Alors âgé de 61 ans, Daouda Badarou est médecin inspecteur régional adjoint de la santé publique lorsqu'il fait valoir ses droits à la retraite française à partir du [19]. Il meurt le à Boulogne-Billancourt, en France, à 93 ans[20].
↑Selon le décret n° 103/PR-SGG du portant formation du gouvernement, Moussa Yaya Médé est nommé secrétaire d'État à l'Éducation nationale, Jeunesse, Sports et Santé publique.
↑Daouda Badarou est membre du bureau national de l’Union pour le
renouveau du Dahomey, parti créé par Émile Derlin Zinsou, pendant sa présidence, en .
↑Après un premier coup d'État, le , le général Christophe Soglo s'empare une seconde fois du pouvoir le .
↑Selon le décret n° 144/PR du portant formation du gouvernement.
↑Selon le décret n° 69-327/D/SSG du portant répartition des départements ministériels entre les membres du Directoire.
↑Le Conseil présidentiel est un système de présidence tournante composé d'Hubert Maga, de Sourou Migan Apithy et de Justin Ahomadegbé, désignés pour six ans avec un mandat bi-annuel pour chacun des trois membres. Hubert Maga est le premier a en tenir les rênes.
(en) Oscar Salceano, World Free Peoples: Biographical, Monographical, Liviu Mireanu, , 4e éd., 310 p. (lire en ligne)
(en) Europa Publications Limited, The International who's who : 1971-72, London, Europa Publications, , 35e éd., 1823 p.
Le livre d'or des anciens de Ballot : École primaire supérieure et collège Victor Ballot, Porto-Novo, Cotonou, Éditions du Bénin, coll. « Mémorial du Bénin », , 72 p. (OCLC36088785)
Pierre Goudjinou Métinhoué, Les ministres du Dahomey et du Bénin : mai 1957-avril 2006, Bénin, Centre national de production de manuels scolaires, , 371 p. (ISBN978-9991960388)
(en) Mathurin C. Houngnikpo et Samuel Decalo, Historical Dictionary of Benin, Lanham, Toronto, Plymouth, The Scarecrow Press, , 4e éd., 488 p. (ISBN978-0810871717)