Le couvent des Carmélites du faubourg Saint-Jacques, dit carmel de l'Incarnation, est le premier couvent de Carmélites déchaussées à Paris. Fondé en 1603 rue Saint-Jacques, il devient la maison-mère de cet ordre en France et attire des religieuses appartenant à la grande noblesse. Il est fermé à la Révolution française et rasé en 1797.
En 1084, l'abbaye de Marmoutier reçut de seigneurs laïques la possession d'une église qui s'élevait à cet endroit, et qui alors devint le prieuré de Notre-Dame-des-Champs.
En 1617, une dépendance est fondée rue Chapon, avec le soutien financier de la duchesse de Longueville et du duc son fils. L'église est dédiée en 1625. De 1605 à 1668, ce sont plus de soixante-deux carmels issus de la réforme thérésienne qui sont fondés en France.
Bossuet y prononce quelques prédications de Carême remarquées.
En 1676, le carmel de l'Incarnation reçoit Louise de La Vallière, première favorite du roi Louis XIV qui malgré l'opposition du roi, vient y expier sa conduite. Elle répondra bientôt au nom de sœur Louise de la Miséricorde. Elle est bientôt rejointe par une autre favorite tombée en disgrâce, Madame de Montespan qui n'entrera pas dans l'Ordre. D'autres représentantes de la haute noblesse se joignent à leur pénitence ou se font construire des résidences dans le voisinage au cours du Grand Siècle, comme Anne de Bavière (princesse Palatine), la maréchale d'Humières, la duchesse de Guise. Le cimetière accueille leur corps, ou parfois seulement leur cœur, comme pour la princesse de Conti.
Les communautés carmélites sont supprimées à la Révolution, en 1790[6]. L'enclos du couvent est loti, avec le percement de la rue du Val-de-Grâce et de la partie sud de la rue Pierre-Nicole. Reconstituée dans une partie de ses locaux dès 1800, la communauté quitte Paris à la fin du XIXe siècle et s'établit à Clamart en 1920[7].
Après la destruction de l'église, plusieurs tableaux de Philippe de Champaigne qui pourraient faire partie de la décoration originale ont été conservés dans des musées : La Présentation au temple à Dijon, La Résurrection de Lazare à Grenoble, L'Assomption de la Vierge au Louvre.
↑[Couvent des Carmélites, rue Saint-Jacques] : [dessin], 16.. (lire en ligne)
↑Griffe Elie, « Jean-Baptiste Eriau. L'ancien Carmel du faubourg Saint-Jacques (1604-1792) », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 15, no 69, (lire en ligne, consulté le )
↑Fr. Antoine-Marie, « Extension du Carmel réformé en Europe », Le Carmel en France, (lire en ligne, consulté le )
↑Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Paris, F. Lazare, 1844-1849 (lire en ligne), « Rue Chapon et rue du Val-de-Grâce », p. 123
↑Carmel de l'Incarnation (Clamart, Hauts-de-Seine), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr, 70425-frfre (consulté le )
Annexes
Bibliographie
Jean-Baptiste Eriau, L'ancien Carmel du faubourg Saint-Jacques (1604-1792), 1929, Paris, de Gigord, A. Picard, 513 pages.