La Cour du Nord (en japonaisHokuchō, 北朝) est une courte dynastie de 6 empereurs du Japon, appelés prétendants du Nord ou prétendants Ashikaga, qui régnèrent sur Kyōto durant l'époque Nanboku-chō, et opposés à la lignée aujourd'hui considérée comme légitime, appelée Nanchō (« Cour du Sud »).
Origines et histoire
Les origines de la Cour du Nord remontent à l'empereur Go-Saga, qui a régné de 1242 à 1246. Deux de ses fils, Go-Fukakusa puis Kameyama, lui succédèrent. Les descendants de ces deux derniers entrèrent en rivalité pour la succession au trône du chrysanthème, les descendants de Go-Fukakusa étant connus comme la lignée Jimyōin-tō alors que ceux de Kameyama prirent le nom de lignée Daikakuji-tō.
En 1333, quand l'empereur Go-Daigo, de la lignée Daikakuji-tō, se révolta contre le shogunat de Kamakura et initia la restauration de Kemmu, le shogun répondit en exilant Go-Daigo et en mettant sur le trône Kōgon, de la lignée Jimyōin-tō. Après la destruction du shogunat de Kamakura en 1333, Kōgon perdit son titre, mais son frère, Kōmyō, et deux de ses fils furent soutenus par les nouveaux shoguns Ashikaga comme étant les prétendants légitimes au trône.
La famille de Kōgon forma ainsi une Cour du Nord qui rivalisait avec la Cour du Sud de Go-Daigo et de ses descendants. En 1392, l'empereur Go-Kameyama signa un accord avec Go-Komatsu (de la Cour du Nord) pour revenir à l'ancienne alternance tous les 10 ans. Cependant, Go-Komatsu brisa cet accord, en régnant 20 ans et en désignant pour héritier son propre fils au lieu d'un membre de l'ancienne Cour du Sud.
Étant les ancêtres de tous les empereurs suivants, la Cour du Nord fut considérée durant des siècles comme la vraie famille impériale. Cependant, depuis 1911, le gouvernement japonais a déclaré les prétendants du Sud comme étant les empereurs légitimes car ayant possédé les trois Trésors sacrés.