Le règlement[2] indique que chaque match est joué en deux parties, une par jour, sauf le dernier tour qui en compte quatre. La cadence est de 90 minutes pour 40 coups puis 30 minutes pour le reste de la partie, avec un incrément de 30 secondes par coup dès le premier coup. Si un match se conclut par une égalité, un match de départage se déroule le lendemain. Ce match consiste en quatre parties rapides à la cadence de 25 minutes avec un incrément de 10 secondes par coup. Si ce match de départage se solde par une égalité, un nouveau match est joué en deux parties de blitz à la cadence de 5 minutes avec un incrément de 3 secondes par coup. En cas d'égalité, un nouveau match de deux blitz est rejoué. En cas d'égalité après cinq matches de blitz (dix parties), une seule partie est jouée selon la règle de la « mort subite », ou « Armageddon ». Les blancs ont cinq minutes, les noirs en ont quatre, un incrément de trois secondes est introduit à partir du 61e coup, et une partie nulle est suffisante aux noirs pour se qualifier.
D'après le journaliste échiquéen Mig Greengard, un officiel de haut rang de la FIDE a avoué, hors micro, que la règle inhabituelle consistant à jouer la première phase de départage en quatre parties rapides au lieu de deux est une erreur, commise en rédigeant le règlement, dont la FIDE s'est aperçue trop tard pour la corriger[3].
L'équipe de 9 arbitres, auxquels s'ajoutent des adjoints pour les départages des premières rondes, est dirigée par l'Arménien Ashot Vardapetian, assisté d'Abdulrahim Mahdi (Émirats arabes unis)[4].
Les appariements de la première ronde, calculés en fonction du classement Elo des joueurs, ont été annoncés le , juste après la publication du classement de novembre. Les joueurs suivants ont refusé leur invitation : Anand, Carlsen, Topalov, Aronian, Kramnik, Leko, Adams, Nakamura et Ni Hua. Aronian était déjà qualifié comme candidat, Anand et Topalov ont un match de championnat du monde à jouer dont le perdant sera qualifié comme candidat. Carlsen, Kramnik, Nakamura, Adams et Ni s'étaient engagés à participer au tournoi de Londres, du au [6].
L'abréviation donnée pour chaque joueur indique son mode de qualification.
Wesley So élimine à nouveau un adversaire qui partait nettement favori, cette fois l'Américain Gata Kamsky, vainqueur de la coupe du monde d'échecs 2007. Les deux Chinois Wang Yue et Li Chao perdent leur deuxième partie rapide par forfait parce qu'ils étaient en train de fumer lors du lancement de la ronde[9] et ne parviennent pas à remonter ce handicap. D'après Wang, Li a commencé à fumer lors de cette coupe du monde pour lui tenir compagnie[9].
Lumière sur le gain de Kariakine
Obligé de gagner sa partie avec les blancs pour égaliser le score et disputer les départages, Karjakin trouve une façon inattendue de réfuter le jeu de Navara en finale. Dans le diagramme ci-contre, les blancs sont au trait. Les noirs viennent de doubler les tours sur la deuxième rangée, manœuvre classique qui donne généralement un avantage important, et ils menacent maintenant de prendre le pion g2 sur échec. Karjakin trouve une façon radicale de contrer ce plan :
36.T5c2!! Ce coup sacrifie une tour.
36…Tdxc2 37.Txc2 Txc2 38.b7
L'idée du sacrifice est de mener ce pion à la promotion.
À ce stade de la compétition, les matches se disputent entre joueurs de niveaux très proches et deux stratégies émergent. Vladimir Malakhov et Sergey Karjakin jouent pleinement leurs parties longues et gagnent leurs matches contre, respectivement, Peter Svidler et Shakhriyar Mamedyarov. Dans les deux autres matches, les joueurs annulent rapidement les parties longues pour en découdre lors du départage. Boris Gelfand et Ruslan Ponomariov l'emportent tous deux, en cadence rapide, en trois parties seulement.
Lumière sur : le gain de Malakhov
Lors de la première partie longue du match opposant Svidler à Malakhov, les deux adversaires jouent agressivement. Dans la position du diagramme, Svidler menace Fxf7+, suivi d'une attaque dévastatrice. Le pion d2 de Malakhov a l'air très dangereux, mais il ne servirait à rien même après dxc1D ou dxe1D. Cependant, les règles des échecs n'imposent pas de choisir une dame lors de la promotion.
31…dxe1C+!! 0-1 (les blancs abandonnent).
Grâce à cette sous-promotion avec échec, c'est l'attaque des noirs qui aboutit. Les blancs ne peuvent éviter de se faire mater rapidement.
Demi-finales
Des erreurs inhabituelles de Sergey Karjakin, qui échoue à contenir l'attaque adverse dans la première partie et ne voit pas une petite combinaison dans la deuxième, permettent à Boris Gelfand de l'éliminer sèchement 2-0. Les parties longues entre Ruslan Ponomariov et Vladimir Malakhov sont toutes deux nulles, contrairement aux quatre parties de départages, toutes décisives. Ponomariov domine le match en cadence rapide et rejoint Gelfand en finale.
Finale
La finale oppose Boris Gelfand, qui a le classement Elo le plus élevé des joueurs alignés au départ, à Ruslan Ponomariov, qui a remporté le championnat du monde 2002. Les deux premières parties en cadence longue sont des nulles courtes, les deux suivantes se terminent également par le partage du point. Boris Gelfand prend l'avantage dans la deuxième partie rapide des départages, mais Ponomariov égalise dans la quatrième. Le titre se joue donc en blitz en mini-match de deux parties. Gelfand remporte le premier blitz mais son adversaire égalise aussitôt. Dans le mini-match suivant le grand maître israélien s'impose 2-0 et remporte le titre.