Foo Fighters est né en réaction au suicide du leader de NirvanaKurt Cobain, en avril 1994. Le batteur du groupe, Dave Grohl, souhaite exorciser par la musique la mort de son camarade : il enregistre seul l'album Foo Fighters au mois d'octobre, avant que Capitol Records (avec qui il vient de signer) ne le pousse à fonder un nouveau groupe autour de ce projet. Il fait appel au bassiste Nate Mendel et au batteur William Goldsmith, tous deux issus du groupe Sunny Day Real Estate, ainsi qu'au guitariste Pat Smear, qui a joué avec Nirvana sur scène[o 1]. Ils produisent un an plus tard le premier album studio des Foo Fighters en tant que groupe, The Colour and the Shape, mais Goldsmith quitte la formation lors de l'enregistrement, ce qui n'empêche pas le disque, puis la tournée, d'être un succès, provoquant le départ de Smear, épuisé par les concerts[1]. L'arrivée du batteur Taylor Hawkins permet à Grohl de se concentrer davantage sur le chant et après un troisième album au succès moindre, There Is Nothing Left to Lose, Chris Shiflett intègre à son tour le groupe lors de la tournée qui suit[1]. Le quatuor enchaîne dès lors les succès avec One by One en 2002, In Your Honor (un double album qui comporte un disque de chansons rock et un disque acoustique) en 2005, Skin and Bones (album live de la tournée acoustique pendant laquelle Smear fait son retour) en 2006 et Echoes, Silence, Patience and Grace (mélange de chansons rock et de ballades mélodieuses) en 2007[2].
Après la tournée de promotion de ce dernier, Foo Fighters s'accorde une pause et publie la compilationGreatest Hits en 2009, avec deux morceaux inédits (Wheels et Word Forward) produits par Butch Vig, avec qui Grohl a déjà travaillé à l'époque de Nirvana sur l'album Nevermind[p 1]. Le groupe revient alors aux fondamentaux afin d'exprimer l'essence même de leur musique[p 2], enregistrant dans le garage de Grohl en Californie, en analogique et de nouveau avec Vig[p 3]. Wasting Light sort au printemps 2011, accompagné peu après par le documentaireBack and Forth sur leur carrière[3],[4]. Après une tournée mondiale d'un an et demi, Foo Fighters annonce une pause à durée indéterminée en octobre 2012[5]. Cependant, ils commencent à travailler sur leur nouvel album six mois plus tard[6].
Après son documentaire sur l'histoire des studios Sound City, Grohl souhaite répéter l'expérience pour l'enregistrement de l'album puisqu'il estime que « coupler musique et documentaire donne de la substance et de la profondeur aux chansons, ce qui accroit la connexion émotionnelle » et « plutôt que de simplement marcher dans un studio pour en évoquer ses souvenirs, je voudrais parcourir les États-Unis afin d'en raconter leur histoire »[7],[8]. Ils s'arrêtent alors dans huit villes américaines (Chicago, Austin, Nashville, Los Angeles, Seattle, La Nouvelle-Orléans, Washington et New York) pour explorer l'héritage musical et culturel de celles-ci et interviewent ainsi en parallèle un certain nombre de personnalités musicales locales, telles que Paul Stanley, Ian MacKaye, Nancy Wilson et Joe Walsh, pour la réalisation d'une série télévisée diffusée par HBO[9]. Foo Fighters célèbre donc son vingtième anniversaire avec la sortie de Sonic Highways le 10 novembre 2014, en plus de la série homonyme[8],[10]. La tournée pour en faire la promotion les voit se produire sur les cinq continents, être ambassadeurs du Record Store Day (où ils publient le maxi Songs from the Laundry Room)[11], clôturer la dernière du Late Show with David Letterman[12], en annuler une partie quand Grohl se casse la jambe sur scène à Göteborg à la mi-juin avant de la poursuivre sur un trône[13],[14], puis de l'arrêter définitivement après les attentats du 13 novembre 2015 en France[15]. Pour « célébrer la vie par la musique », ils sortent dix jours plus tard Saint Cecilia, un nouveau maxi initialement prévu pour remercier leurs fans, et annoncent une nouvelle pause à durée indéterminée afin de se reposer[16].
Enregistrement
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Parution et accueil
Sortie et promotion
Le premier single, Run, est publié le 1er juin 2017.
L'accueil médiatique de Concrete and Gold est globalement positif, obtenant un score de 72% sur la base de vingt-neuf analyses collectées par le site agrégateur Metacritic[17]. L'A.V. Club le décrit ainsi comme « un hommage et une preuve d'amour de Foo Fighters à l'histoire du rock, qui donne une nouvelle vie au groupe », « un album pour les fans de rock et les rock stars: Foo Fighters figurent parmi les meilleurs des deux »[22]. PopMatters et Mojo abondent dans ce sens, le premier le qualifiant de « meilleur album de leur carrière, une avancée artistique qui marque avec un peu de chance le début d'une nouvelle ère excitante dans l'odyssée musicale du groupe »[20], tandis que le second le considère comme « leur album le plus envoûtant à l'heure actuelle, dans la conception et l’exécution »[p 5]. Pour le NME, c'est un « disque qui comporte leurs chansons les plus dynamiques et impressionnantes depuis de nombreuses années »[19]. Le Classic Rock le voit d'ailleurs comme « l'album des Foo le plus abouti de la décennie »[33]. Kerrang! conseille simplement de « savourer cette heure de ce magistral bœuf au parfum des années 1970 »[p 6].
Uncut admet que « c'est totalement ce qu'il attendait, du frisson à toute vitesse, mais qu'il y a plus intéressant et atypique sur les tortueux The Sky Is the Neighborhood et The Sunday Rain »[p 7]. Le Rolling Stone ajoute que « la stabilité a toujours été la signature de Grohl depuis la naissance du groupe, mais musicalement et émotionnellement, Concrete and Gold est leur album le plus équilibré jusqu'à maintenant »[27]. Spin partage cet avis, expliquant que « Grohl et ses amis n'ont jamais cherché à écrire le gospel du rock moderne, ils ne cherchent qu'à le prêcher, en le martelant dans nos têtes avec des mélodies prenantes et hymniques ». En conséquence, le magazine reconnaît qu'« il y a toujours du positif et du négatif sur leurs albums », mais « ce neuvième album a suffisamment de matière pour contenter tout le monde »[28]. Pour Stephen Thomas Erlewine, d'AllMusic, « les Foo Fighters montrent qu'ils aiment la lumière et l'ombre, la fureur et le silence, chaque changement de variation qu'ils peuvent faire avec leurs instruments » et considère que « c'est rafraîchissant d'entendre les Foo embrasser la conclusion logique et éclatante de l'allégeance de Grohl aux vraies valeurs du rock »[21]. Le New York Times cite les Pink Floyd, Led Zeppelin et les Beatles comme « les influences claires qu'ils affichent si ouvertement », faisant d'eux « de très sérieux et compétents disciples plutôt que des pionniers »[32].
Certaines critiques, comme celle du magazine Q, sont moins favorables: « c'est un album direct, qui ne délivre sa somptuosité et sa puissance maximum que par moments »[p 4]. Du côté de MusicOMH, l'accueil est également mitigé: « après avoir stagné pendant si longtemps, c'est une petite avancée pour Foo Fighters. Du progrès au mieux »[31]. Pour Pitchfork, « il y a de bons et de mauvais albums des Foo Fighters; Concrete and Gold en est un très bon, et dans deux ans, il y en aura sûrement un autre » mais considère que « Grohl a répété tout le long de sa carrière que le rock peut transcender et changer des vies, mais que sa propre musique envoie un message bien différent et bien plus triste »[25]. Les journaux britanniques The Observer, The Daily Telegraph, The Independent et The Guardian partagent la même vision et estiment que l'album est « ambitieux et divertissant », « avec du volume et de la consistance », qui « permet de conserver de l'intérêt pour le groupe », mais qu'il « manque de fondations: des structures nouvelles, modernes et risquées plutôt qu'un hommage aux Beatles », « une collection de chansons de la qualité d'Oasis » qui « est loin de pouvoir tenir la comparaison avec Sgt. Pepper's »[24],[30],[18],[34]. Consequence of Sound ajoute qu'on « attend plus de Grohl qu'un énième album des Foo Fighters, mais qu'il fasse enfin un objet d'art. D'autant plus qu'il est libre financièrement et musicalement de faire ce qu'il veut » et conclut en espérant que « peut-être que la prochaine fois, il chantera quelque chose de politique, de controversé. Il est temps qu'il prenne un risque »[26]. Sputnikmusic admet que « les paroles sont meilleures, les chansons moins ennuyeuses » mais qu'il devient aussi « de plus en plus difficile de les défendre d'être des papas du rock »[29]. Drowned in Sound regrette qu'il « manque une ligne directrice à cet album » et précise que « même si les trois précédents avaient leurs problèmes, on percevait ce qui les motivait, aussi superficiel que ça pouvait être sur Sonic Highways et ses villes traversées, mais ici, les morceaux sont clairement composés pour être joués en public »[23].
Indirectement nommé dans trois catégories pour la 60e cérémonie des Grammy Awards fin janvier 2018 (Run pour les Grammy Awards de la meilleure prestation rock et de la meilleure chanson rock, et Greg Kurstin pour celui du producteur non-classique de l'année)[56], Concrete and Gold obtient les deux dernières récompenses[57]. L'album est également en 27e position du classement des « meilleurs albums de l'année 2017 » par NME[58]. Virgin Radio le place second de son classement des « meilleurs albums rock de 2017 » derrière Songs of Experience de U2, le décrivant comme « un album incisif comme on les aime mais qui parfois, tend vers le blues ». La radio ajoute que « c'est l'un de [leurs] meilleurs disques, l'un des plus marquants de l'année »[59]. Lors de la cérémonie des Brit Awards 2018 tenue le 21 février, Foo Fighters est désigné « groupe international » devant Arcade Fire, LCD Soundsystem, Haim et The Killers[60].
Classements et certifications
Meilleures positions de Concrete and Gold dans les classements musicaux
La formation prévoit un début d'année 2018 en Océanie, avec cinq dates du 20 au 30 janvier en Australie, un concert le 3 février à Auckland (Nouvelle-Zélande) et une première partie assurée par Weezer[102]. Une tournée commune avec Queens of the Stone Age se fait ensuite au Brésil et en Argentine sur la fin février et le début du mois de mars[103]. Après une pause d'un mois et demi, Foo Fighters revient aux États-Unis en avril et début mai pour une dizaine de concerts, dont les trois reportés en octobre[100],[104]. Le groupe fait son retour en Europe au mois de juin pour plusieurs festivals tels que les Rock am Ring[105], Pinkpop[106] et Download Festival, qui se tient sur la base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge, au sud de Paris[107]. Ils se produisent ensuite à l'Etihad Stadium de Manchester, puis deux fois au stade olympique de Londres[108], avant de retourner en Amérique du Nord du 7 juillet au 23 octobre, clôturant au passage la deuxième édition du Cal Jam le 6 octobre[97],[109],[110]. Ils donnent ainsi une centaine de concerts sur quatre continents pendant dix-sept mois.
Caractéristiques artistiques
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Fiche technique
Liste des chansons
Toutes les chansons sont écrites et composées par Foo Fighters.
Greg Kurstin : piano sur Run, synthétiseur sur Dirty Water, ARP String Ensemble, piano et vibraphone sur Arrows, synthétiseur sur Sunday Rain, synthétiseur et vibraphone sur Sunday Rain
Alison Mosshart : chœurs sur The Sky Is a Neighborhood et La Dee Da
Rachel Grace et Ginny Luke : violon sur The Sky Is a Neighborhood