Compagnie de sécurisation et d'intervention

Les compagnies de sécurisation et d'intervention ou CSI, communément appelées compagnies de sécu ou CS, sont des unités de police urbaine dépendant du SDSS (Sous-direction des services spécialisés), laquelle est rattachée à la DSPAP (Direction de sécurité de proximité de l'agglomération parisienne), gérée par la Préfecture de Police de Paris.

La création de la première CS remonte à 2003 avec la CSI-75 et relancées en 2008 dans le but « de renforcer la sécurité dans les quartiers et la capitale ainsi que le renfort des collègues en cas de difficultés, avec la particularité d'être appelée en priorité afin d'intervenir sur toutes les violences urbaines ou événements à risques. Le travail consiste à sécuriser certains secteurs et faire de l'anti-criminalité en tout temps et à tout moment en cas de flagrant délit[1]. »

Organisation

Policiers de la CSI (bande de casque bleu roi) en tenue de maintien de l'ordre à Paris en 2016
CSI en intervention à Strasbourg en 2019, sans casque. Au premier plan, un policier en uniforme standard

Une Compagnie de Sécurisation et d'Intervention est divisée en plusieurs unités :

  • Unités tenues (chaque CSI se structure différemment, la CSI-75 possède 2 compagnies tenues partageant la même plage horaire, tandis que la 92 se structure en 2 sections tenues, plus petites donc, une le matin et une l'après-midi). Ces unités sont la base de la CSI patrouillant toute la journée luttant contre la criminalité et capable de fournir un soutien aux effectifs de commissariats, d'intervenir en priorité dans le cadre de violences urbaines, de tueries de masse (niveau 2 sur le schéma national d'intervention) ou d'interpellation à domicile.

Les groupe LAPI ne sont plus d'actualité, ce processus n'existant plus.

  • Unités spécialisées composées :
    • Groupe civil (dit "Delta", les effectifs opèrent en civil et possèdent des moyens techniques spécifiques qui leur permettent d'enquêter sur leur dossier d'initiative)
    • Groupe moto (travaillant en tenue et en civil, en moto sérigraphiées ou banalisées), les CSI-75, 93 et 94 possèdent déjà leur groupe moto, celle de la CSI-92 sera créée mi-2025
    • Groupe de Soutien Opérationnel (“GSO”) pour la CSI-75 et la CSI-92. Pas de GSO structurel pour la CSI-94 et celui de la CSI-93 à été dissout. Mais ces unités peuvent se constituer à la demande en colonne GSO, fournies alors par les sections tenues. Les GSO sont destinées à assister les services de police judiciaires (SAIP, BSU, BEI, URI, SIT, SD, GIR) pour les perquisitions et interpellations à domicile et plus récemment fournir un appui aux forces d'intervention (RAID, BRI)

Localisation

Depuis la recente restructuration, les CS implantées dans les départements de province ont été renommées CI ou CDI, dont le travail et la structure diffère totalement des CSI de la préfecture de police de Paris.

En 2024 les actuelles CSI sont donc :

De leur côté, les anciennes CS sont renommées :

Véhicules

Renault Mégane III
Peugeot Traveller police nationale (en arrière) et en version CSI à Strasbourg, en 2019

Banalisés :

Sérigraphiés :

Motos (sérigraphiées/banalisées)

Historique

La première compagnie de sécurisation avait été installée à Paris le par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'intérieur, au sein de la Direction de la Police Urbaine de Proximité, sous la responsabilité du préfet de police. Appelée à se développer, elle était initialement composée de 150 personnels[8]. À l'époque, outre ses interventions pour sécuriser les quartiers, il était indiqué que la compagnie était également susceptible d'intervenir ponctuellement dans le cadre des plans anti-vols à main armée, ou d'opérations conjointes de contrôles routiers avec les services des douanes au titre de la lutte contre divers trafics[8]. La Compagnie de sécurisation de Paris fut employée, souvent aux avant-postes d'une compagnie CRS, par exemple lors des manifestations anti-CPE en février-, des événements de la Gare du Nord en , des émeutes de Villiers-le-Bel en ou pour le dispositif de sécurité du parcours de la flamme olympique en [9].

Une nouvelle Compagnie de sécurisation comprenant 113 personnels a été installée à Bobigny le , dans le cadre du plan de cohésion pour la Seine-Saint-Denis précédemment annoncé[10],[11],[12]. Cette compagnie se déploiera également à Raincy, Saint-Ouen, Villetaneuse et Noisy-le-Sec. Elle est aussi susceptible d'intervenir en cas d'émeutes dans d'autres régions. Cette compagnie est dotée d'une quarantaine de véhicules et de motos. Elle devrait être transférée à Aulnay-sous-Bois en 2009[13].

La compagnie de sécurisation, modèle Bobigny, est composée de fonctionnaires de police volontaires, spécialement formés à la polyvalence, la réactivité, la mobilité et la connaissance du terrain[14]. Ils sont aussi particulièrement formés aux violences urbaines. Leurs particularités sont d'être équipés de lanceur de balle de défense et de Taser[14], ainsi que de mini-caméras clipées à l'uniforme des chefs de patrouille qui testeront ce nouveau moyen pour collecter les preuves[13]. Comme pour la compagnie parisienne, les policiers opèrent aussi bien en civil qu'en uniforme et l'unité dispose de véhicules et de motos.

C'est pourquoi la création des Compagnies de sécurisation semblait aller de pair avec la création des Unités Territoriales de Quartier (UTeQ) appelées à se développer simultanément[15] mais qui ont connu un coup d'arrêt en avec leur remplacement par des BST[16].

Ainsi, ces compagnies se sont implantées dans les départements les plus sensibles, mais à même d'intervenir dans les départements voisins[15]. Ce dispositif a mené à la création de CSI dans la Val d'Oise, les Yvelines, l'Essonne et la Seine-et-Marne mais également en province comme à Marseille, Toulouse et Strasbourg.

En 2024 une différence s'est progressivement faite entre les CSI parisiennes et celles de province qui etaient rattachées à la Direction centrale de la sécurité publique (depuis renommée Direction nationale de la sécurité publique).

Auparavant ces CSI s'apparentaient à des CDI (Compagnie départementales d'intervention) donc davantage des unités lourdes spécialisées dans le maintien de l'ordre mais depuis peu, et dans le but d'uniformiser les unités, les CSI de province se renomment progressivement Compagnie d'intervention (CI) et demeurent des unités maintien de l'ordre.

A la préfecture de police de Paris les CSI gardent leur appellation et se spécialisent dans l'anti-criminalité, la lutte contre les violences urbaines, l'intervention dans le cadre de tueries de masse, les interpellations à domicile et le travail d'enquête en initiative, opérant ainsi comme les BAC-N (brigades anti-criminalité départementales de nuit), étant comme elles sous la direction de la SDSS (sous-direction des services spécialisés).

Ainsi progressivement, les CSI de Toulouse, Strasbourg, Marseille, des Yvelines, de l'Essonne, du Val d'Oise et de Seine-et-Marne n'en sont plus.

Notes et références

  1. Déclaration du ministre de l'Intérieur lors de la conférence de presse organisée le 30 septembre 2008 à la direction départementale de la sécurité publique de Bobigny
  2. AFP, « Scandale dans la police de Seine-Saint-Denis: quatre agents mis en ... », sur Mediapart, (consulté le )
  3. « Une enquête de l’IGPN met en cause un policier de la CSI 93 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Pascale Pascariello, « Violences policières: les camouflages de la «CSI 93» mis au jour par l’IGPN », sur Mediapart (consulté le )
  5. « Scandale dans la police du 93 : la compagnie de sécurisation et d'intervention de Seine-Saint-Denis ne sera finalement pas dissoute », sur Franceinfo, (consulté le )
  6. Ismaël Halissat, « Violences policières, racisme, vol, mensonges : l’affligeante impunité de l’unité CSI 93 », sur Libération, (consulté le )
  7. « Cinq policiers de la « CSI 93 » renvoyés devant une cour criminelle pour « violences aggravées » et « faux » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Sur le site de la Prefecture de police de Paris
  9. Sur le site du Figaro
  10. L'annonce de sa création avait été faite en janvier 2008 par la ministre de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie dans le cadre du "plan de cohésion pour la Seine-Saint-Denis". Cf sur le site de l'Humanité
  11. À l'origine, il semble qu'il était prévu une quatrième compagnie de CRS. Cf. sur le site de 20 minutes
  12. Certains médias annonçaient 109. Le site du premier ministre précise 113 « pour l'heure ». À terme, il semble que selon l'organigramme prévu [1], l'effectif théorique soit de 145
  13. a et b Selon le site Paris Obs
  14. a et b Sur le site du Nouvel Observateur
  15. a et b Selon le site du syndicat SGP Paris
  16. Sur le site de Libération.fr : Hortefeux supprime les UTeQ, symboles d'une certaine police de proximité

Articles connexes

Lien externe

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