La COMIFAC ou « Commission des Forêts d'Afrique Centrale » est l'« unique instance d'orientation, de décision et de coordination des actions et initiatives sous-régionales en matière de conservation et de gestion durable des écosystèmes forestiers » pour son espace de référence soit en 2012 15 pays : Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et Tchad)[1]. Elle est encadrée par un traité (Traité de la COMIFAC, signé le 5 février 2005[2])
Cette Commission a été créée à la suite de l'entrée en vigueur (en décembre 2006) du Traité relatif à la conservation et la gestion des écosystèmes forestiers d'Afrique Centrale[3] qui fait suite à la Déclaration de Yaoundé de 1999 « sur la conservation et la gestion durables des écosystèmes forestiers ».
La COMIFAC soutient la coopération entre États[4] et travaille et collabore avec plusieurs partenaires et des institutions sous-régionales (d'Afrique centrale) spécialisées (voir plus bas), et en lien avec le programme REDD+ (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Dégradation)[3].
Elle coordonne les interventions de différents partenaires ; elle promeut des orientations et des actions validées par les pays de la COMIFAC, délinées dans un plan de convergence de la COMIFAC, devenu l'outil et le document de référence cadrant la planification d'activités convergentes des pays membres de la Commission des forêts d'Afrique centrale, COMIFAC, en matière de gestion durable de leurs forêts[5]. Les progrès du Plan peuvent être suivis via une plate-forme numérique « SuiviConvergence, v2.0 »[6].
Elle est officiellement depuis octobre 2007 l'une des Commissions spécialisées de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) [7].
Les forêts tropicales situées dans l'espace COMIFAC comptent parmi les plus importantes au monde en matière de point chaud de biodiversité, elles « renferment plus de la moitié de la faune et de la flore africaines. » avec
Mais ce patrimoine naturel subit des menaces, notamment sous forme de « braconnage, d'exploitation forestière et minière… et chaque année, leur étendue diminue en million d'hectares »[1] et elles jouent un rôle déterminant pour l'Afrique et le monde en termes de fourniture des biens et services environnementaux, la régulation et la stabilisation du climat mondial. Les pays africains concernés souhaitent au travers de la Comifac faire en sorte qu'elles puissent mieux participe au développement économique et social durable et soutenable de ces pays.
Cependant, depuis le début du XIXe siècle, cette forêt s'est considérablement dégradée et elle reste exposées à de nombreuses menaces persistantes dont « la chasse illégale, la déforestation, la fragmentation des forêts et la dégradation des formations forestières (...) de nature à rompre les équilibres écologiques et à compromettre l'avenir de ces forêts et les équilibres socio-économiques de la région »[3].
La Comifac doit ainsi faire face à des défis émergents globaux tels que la restauration, préservation et gestion des ressources biologiques et génétiques liées à la forêt et à sa biodiversité, et en particulier aux services écosystémiques qu'elle fournit à court, moyen et long terme, dans un contexte de dérèglement climatique, de recherche de développement local se heurtant à la mondialisation du commerce du bois, d'une économie verte émergente, qui pousse à la traçabilité et à l'écocertification des produits forestiers et dérivés du bois. Pour cela, elle travaille avec divers lobbies et partenaires techniques et financiers qui selon un rapport d'évaluation de 2012 vont « devoir faire plus pour lever les entraves sur la voie de la gestion durable des forêts »[3]
Elle sera fait via 3 instances[1] :
et un forum sous-régional et des fora nationaux[1]
La Comifac était jusque fin 2016 présidée[8] en 2015-2016 par Emmanuel Niyonkuru, ministre de l'environnement du Burundi, assassiné le 1er janvier 2017[9],[10], alors qu'il faisait suite à la présidence de Jean-Claude Nduwayo (7ème président) avec un mandat de deux ans.
Elle s'appuie notamment sur le « Partenariat pour les forêts du bassin du Congo » (PFBC) et sur des engagements des pays en faveur d'une gestion forestière se voulant durable et prenant donc mieux en compte les impacts négatifs de l'exploitation des ressources forestières et les effets négatifs des activités des autres secteurs sur les écosystèmes[3] et d'autres partenaires dont la « Coopération allemande (GIZ, KFW), BAD, FAO, Coopération française (AFD), Coopération japonaise (JICA), PNUD, PNUE, FEM, Banque Mondiale, IIASA/INPE/UNEP-WCMC, WWF/TRAFFIC, UICN, USFS/CARPE, CIFOR, Secrétariats des Conventions sur la Désertification, la Biodiversité et les Changements Climatiques »[1].
Selon un bilan daté de 2012, la COMIFAC a contribué à allouer comme concessions forestières ou aires protégées environ 46 % du 1,6 million de km2 de la forêt dense humide d'Afrique centrale ; en passant de zéro hectare en "aménagement forestier" en 2000 à 13,8 millions d'hectares de concessions forestières « gérées suivant des plans d'aménagement approuvés par les États » en 2010, avec 6,3 millions d'hectares de concessions forestières certifiés (dont en 2012 environ 5,2 millions ha bénéficiait d'une écocertification FSC)[3],[12]. Elle doit contribuer à une meilleure application des législations forestières[13] et au développement de la recherche forestière dans les pays d'Afrique centrale[14].
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