N'ayant pas ou peu été affectées par les dernières glaciations, ce sont les forêts les plus riches du monde au regard de la biodiversité (plus de 80 % de la biodiversité terrestre[2]). Les forêts tropicales humides abritent la moitié des espèces animales terrestres et les deux tiers des espèces végétales existantes[3]. Cependant, elles sont souvent menacées par la conversion en zones agricoles ou sylvicoles, et localement par la déforestation, la surexploitation, la fragmentation écologique et/ou les incendies.
Description
La forêt tropicale peut être sèche ou humide, en fonction du type de climat et du type de sol. On estime que l'ensemble des forêts tropicales de la planète recèlent au moins 92,2 % des espèces vivantes, animales et végétales. Plus des deux tiers de ces forêts se regroupent au sein des pays suivants : le Brésil (en Amazonie), la Bolivie (en Amazonie), la république démocratique du Congo et l'Indonésie.
Elles représentent ainsi un enjeu majeur dans la protection de la biodiversité. Par ailleurs, les deux seules forêts tropicales au monde n'appartenant pas à un pays du tiers monde ou en voie de développement sont la forêt australienne et la Guyane française dont plus de 90 % du territoire est composée de forêt primaire, ce qui représente une des plus vastes zones intactes au monde.
Un grand nombre d'espèces d'arbres, une faible densité d'adultes de chaque espèce et de longues distances séparant les adultes d’une même espèce sont trois caractéristiques de beaucoup de forêts tropicales de basse altitude[4].
Ces trois traits pourraient en grande partie résulter d’un effet de la prédation sur les semences et semis dans un environnement relativement stable[4]. Plus on s’éloigne de la ceinture équatoriale humide et chaude pour s’approcher des pôles et des déserts ou des zones tempérées, plus ce phénomène s'atténue, ce qui pourrait s’expliquer dans ces régions par l'imprévisibilité accrue de l'environnement physique liée aux saisons et à certaines contraintes météorologiques qui rendent la production de graines et semis plus incertaine pour les prédateurs herbivores[4].
Protection
Les solutions proposées pour préserver et sauver les forêts tropicales se situent à deux niveaux : le premier niveau consiste à des mesures visant à arrêter la diminution des espaces forestiers causées par l'exploitation forestière et le second niveau est la restauration des ressources perdues par le reboisement notamment.
Planter et préserver des forêts tropicales pourrait ralentir le réchauffement climatique, alors que planter des forêts dans les hautes latitudes pourrait contribuer au réchauffement[7]. En effet, seules les forêts tropicales sont fortement bénéfiques au ralentissement du réchauffement global car non seulement elles absorbent le gaz carbonique mais elles favorisent également les nuages qui aident à refroidir la planète[réf. nécessaire]. Cependant, selon une étude publiée en 2019 qui s'appuie sur les observations de 2010 à 2017 du satellite Soil Moisture and Ocean Salinity satellite, les forêts tropicales ont perdu leur rôle de puits de carbone sur cette période, et pourraient s'avérer neutres voire émettrices de gaz à effet de serre en période de sécheresse[8]. Les climatologues estiment que si la forêt amazonienne perdait 20 à 25 % de sa couverture originelle, cela pourrait entrainer l’effondrement de l'écosystème, avec plusieurs milliards de tonnes de carbones libérées dans l'atmosphère; ce qui affecterait irréversiblement les régimes de précipitations et aggraverait le réchauffement climatique, entrainant une sécheresse mondiale[9].
La réduction de la pauvreté joue également un rôle clé dans la protection des forêts tropicales car c'est la pauvreté qui poussent les populations locales à utiliser les ressources forestières pour gagner leur vie ou pour se nourrir[9].
Une exploitation durable et raisonnée des forêts tropicales est un outil de conservation alternatif et complémentaire à la création de parcs nationaux ou de réserves naturelles. L’unité de recherche Forêts et sociétés du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement propose une analyse approfondie des impacts environnementaux de l’exploitation forestière et explore les voies pour rendre cette pratique plus durable[12].
↑Rodney J. Keenan, Gregory A. Reams, Frédéric Achard et Joberto V. de Freitas, « Dynamics of global forest area: Results from the FAO Global Forest Resources Assessment 2015 », Forest Ecology and Management, changes in Global Forest Resources from 1990 to 2015, vol. 352, , p. 9–20 (DOI10.1016/j.foreco.2015.06.014, lire en ligne, consulté le )
↑Plinio Sist, « Comment exploiter les forêts tropicales de façon plus durable ? », The Conversation, (lire en ligne)
↑Simon G. Dures (trad. Marc Sigala), Les Forêts Tropicales, un patrimoine à saver, Paris, L'imprévu, , 192 p. (ISBN979-10-295-0910-0), p. 7
↑ ab et cMangan, S. A. et al. (2010) “Negative plant–soil feedback predicts tree-species relative abundance in a tropical forest”. Nature 466, 752–755 (résumé)
↑Plinio Sist, Exploiter durablement les forêts tropicales, Versailles, éditions Quae, , 100 p. (ISBN978-2-7592-3932-0, lire en ligne), p. 18
[Burnham & Johnson 2004] (en) Robyn J. Burnham et Kirk R. Johnson, « South American palaeobotany and the origins of neotropical rainforests », Philosophical Transactions of the Royal Society of London, vol. 359, no 1450 « Origins of neotropical rainforests in South America », (ISSN0962-8436, DOI10.1098/rstb.2004.1531, lire en ligne [PDF] sur ctfs.si.edu, consulté en ).
Simon G. Dures (trad. Marc Sigala), Les forêts tropicales humides, un patrimoine à sauver, Paris, L'imprévu, 2020, 192 p. (ISBN979-10-295-0910-0)