Le collège des écossais à l'université de Douai fut établi en 1573 par John Lesley, évêque et historien de Marie Stuart, qui s'opposait à la Réforme écossaise et à la déstabilisation par l'Angleterre protestante de la Auld Alliance entre la France et l'Écosse. Il fut refondé en 1608[3]. Les Écossais résidant en France disposaient automatiquement de la double nationalité française et écossaise en vertu de la Auld Alliance. Ce collège écossais accueillit les exilés partisans des Stuart, les réfugiés jacobites en France, entre 1688 et 1692. Des collections historiques y furent déposées par le roi Jacques II d'Angleterre et VII d'Écosse (dernier monarque catholique de Grande-Bretagne) et par des exilés catholiques écossais, en complément des dépôts faits au collège des Écossais de Paris[1].
Il fut érigé par acte du par Jean, évêque de Murray dans une maison de la rue des Amandiers (actuellement rue Laplace)[5]. Les étudiants écossais venaient alors loger dans la rue du Chauderon voisine qui devint sous cette influence la rue d'Écosse. Plus tard, l'ambassadeur d'Écosse, Jacques de Béthun, forma une communauté de prêtres écossais, forcés par les évènements politiques à se réfugier en France. En 1639, avec l'accord de l'archevêque de Paris, une communauté de prêtres écossais fut adjointe au collège des Écossais, et, en 1662, Robert Barclay, qui en était le principal, acheta un emplacement sur les fossés Saint-Victor et y fit bâtir une maison qui unit la double destination de séminaire et de collège. Dans une des chapelles se trouvait une urne en bronze doré, contenant la cervelle de Jacques II d'Angleterre et VII d'Écosse, roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande, mort à Saint-Germain-en-Laye en 1701.
Un arrêt du Conseil, le , a ordonné la démolition de la porte Saint-Marcel et le comblement des fossés entre les portes Saint-Victor et Saint-Jacques. Cela a entraîné un abaissement jusqu'à 5 mètres à certains endroits. Le collège des Écossais a dû être repris en sous-œuvre. Un rez-de-chaussée lui a été ajouté lui donnant l'aspect bizarre qu'on peut voir aujourd'hui[6].
Le bâtiment servit de prison sous la Terreur puis fut rendu à l'église écossaise en 1806. Le collège de la rue des Fossés Saint Victor, devenue rue du Cardinal-Lemoine, est aujourd'hui une école primaire et un foyer d’étudiantes en classes préparatoires de grandes écoles (Louis-le-Grand et Henri-IV).
Le bâtiment est inscrit au titre des monuments historiques par deux arrêtés, l'un du 22 février 1945, l'autre du 6 août 1975[7].
↑Maurice Dumolin, « La maison mortuaire de Pascal », dans Bulletin de la Société de l'histoire de Paris et de l’Île-de-France, 1928, p. 76 (lire en ligne)