Le domaine du château est borné par la rue des Trois Maries, à l'est et au nord-est ; par l'avenue du Général de Gaulle (route départemental 3) et la rue de la Petite Plaine, au sud, sud-est et sud-ouest ; par la rue du Crucifix Rigalou dans ses marges ouest ; et est longé par la rue Romain Rolland, au nord et nord-ouest[1]. Par ailleurs, le site de la Plaine est placé à proximité du périphérique de Tours (RD no 37), axe routier desservi par l'autoroute A10, et est également localisé non-loin du cours de la Choisille, rivièreaffluente de la Loire[1]. Ces deux itinéraires s'acheminent en direction est de la Plaine[1].
Le lieu est à l'origine le siège d'une villa gallo-romaine. Une closerie, composée d'un manoir, y est édifiée au XVIIe siècle. Deux extraits de registresféodaux, l'un établi au et l'autre daté du , mettent en évidence que les terres de La Plaine, lieu-dit également connu sous le nom de « La petite Plaine », se présentaient sous la forme d'un fief dépendant des paroisses de Charcenay et de Chaumont[3].
Par ailleurs, vers la fin du XVIIe jusqu'au début du XVIIIe siècle, le domaine, jusqu'alors détenu par la Collégiale de Saint-Martin de Tours[3], ainsi que l'ancienne demeure de la Plaine ont appartenu à Nicolas-Jean Mercier, conseiller du roi et échevin de la ville de Paris, également propriétaire du domaine de Charcenay[4].
Il devient propriété de la famille Goüin par héritage au XVIIIe siècle[5]. En 1785, en la chapelle de la Plaine, le mariage du banquier Alexandre-Pierre-François Goüin avec Marie-Madeleine Benoist de La Grandière (fille du maire de ToursÉtienne Benoist de La Grandière) est célébrée par le chanoine de La Grandière, oncle de la mariée, en présence du corps de la ville de Tours[6],[7]. Deux ans auparavant, l'abbé Henri Dubaut y avait célébré le mariage de la sœur d'Alexandre-Pierre-François Goüin, ses cousins germains.
Eugène Goüin (1818-1909)[9] fait alors construire l'actuel château entre 1872 et 1874 par l'architecte tourangeau Edmond Meffre [Note 3]. C'est dans cet édifice tourangeau que le banquier, devenu maire de Fondettes de 1884 à 1892[9], pu garantir la pérennité et la succession des affaires de la banque familiale[5]. Eugène Goüin acquiert par ailleurs le manoir de Malitourne et son domaine de 400 hectares, situé sur la commune voisine de Luynes, pour en faire son relais de chasse.
Au cours du deuxième conflit mondial, en 1940, sur décision ministérielle prise deux ans plus tôt — le —, le siège du Sénat est déplacée de la capitale, estimée trop dangereuse, vers Tours, au-delà de la ligne de démarcation[10]. Les plus hauts fonctionnaires sénatoriaux, leurs secrétaires généraux, ainsi que leurs proches, dès lors rapatriés hors de la zone occupée, prennent domicile à Fondettes[10]. Le château, alors propriété du banquier André Goüin, par ailleurs également maire de Fondettes et conseiller général, devient ainsi, le temps de quelques jours, la résidence officielle du Président du Sénat, Jules Jeanneney, et de sa famille[10],[11]. Alors que les autres membres du Sénat sont parvenus à Fondettes par voie ferroviaire grâce au « train parlementaire », le président de l'institution de l'époque, Jules Jeanneney s'est, quant à lui, déplacé au château de la Plaine au moyen d'un véhicule automobile[12]. Toutefois, face à l'inexorable progression des troupes allemandes sur le territoire français, les parlementaires sénatoriaux et leur président, ne demeurent qu'un court laps de temps au sein du pied-à-terre tourangeau et prennent ainsi le départ au matin du afin de se replier en direction de Bordeaux[Note 4],[12].
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, juste après la période d'occupation et lors de la libération par les forces alliées, en août 1944, un soldat de la Wehrmacht, fuyant les troupes américaines, est venu trouvé refuge chez des locataires du château de la Plaine qui ont accepté de le dissimuler[13].
En 1950, la famille Goüin revend le château au conseil général d'Indre-et-Loire, la propriété devenant alors le siège du Lycée agricole de Tours-Fondettes[5]. En 1953, un film documentaire, intitulé Au château de la Plaine, est tourné dans l'enceinte du bâtiment tourangeau[14].
Architecture et description
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Le château de la Plaine est entouré d'un parc de 23 ha qui domine la rivière de la Choisille, ainsi que d'un étang. En 1864, un bélier hydraulique et son bief sont installés à Charcenay afin d'alimenter le domaine. Cette pièce, créée par M. Bollée et unique en son genre, se compose de deux béliers en série qui pompaient l'eau jusqu'au réservoir du château situé au-dessus du niveau de la Choisille.
Notes et références
Notes
↑Ici : centre de la carte ; partie sud-est de Fondettes et au nord-ouest de Vallières.
↑Au mois d'août de cette même année, une chapelle, bâtie sur le domaine de La Plaine fut l'objet d'un important incendie, événement qui ravagea totalement l'édifice religieux[3].
↑Au moment partir de Fondettes, le président de l'assemblée sénatoriale prononce alors ces quelques paroles :
« Les voitures ont été chargées à l'aube.[...] Nous suivons l'itinéraire reçu hier : la route de Langeais, à peu près déserte. Nous trouvons le pont de Langeais barré, mais c'est simplement pour contrôle de sauf-conduit. La Loire traversée, le reste est sans incident de route. »
↑Jacques-Xavier Carré de Busserolle, « Mercier », dans Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Mémoires de la Société archéologique de Touraine : Armoiries générales de la Touraine., vol. XIX, Société archéologique de Touraine, (lire en ligne), page 657.
↑ ab et cRang-Ri Park-Barjot, « 1 - Ernest Goüin héritier et innovateur. », dans Rang-Ri Park-Barjot, La société de construction des Batignolles : Des origines à la première guerre mondiale, 1846-1914., Presses Paris Sorbonne, , 572 p. (lire en ligne), page 51 ; note 31.
↑Béatrice Baumier, Tours entre Lumières et Révolution: Pouvoir municipal et métamorphoses d'une ville (1764-1792)'’, Presses universitaires de Rennes, 2015
↑Mémoires de la Société archéologique de Touraine, Volume 44, 1905
↑ a et bJean-Marie Mayeur (dir.), Alain Corbin (dir.), Arlette Schweitz (dir.) et Patrick André, « Les 116 inamovibles de la IIIe République : Gouïn Eugène - 1818-1909. », dans Jean-Marie Mayeur, Alain Corbin, Arlette Schweitz (directeurs d'ouvrage) et al., Les immortels du Sénat, 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République., Publications de la Sorbonne, , 512 p. (lire en ligne), pages 338 à 341.
↑Patrick Buisson, « Du crime d'aimer », dans Patrick Buisson, 1940-1945 Années érotiques : De la Grande Prostituée à la revanche des mâles, Albin Michel, , 528 p. (lire en ligne), pages 117 et 118.
Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine. : Mémoires de la Société archéologique de Touraine., t. III, Tours, Société archéologique de Touraine, , 425 p. (lire en ligne [PDF]), pages 81 à 87.
C. Chevalier (dir.) et al., « Fondettes », dans C. Chevalier (directeur d'ouvrage) et al., Annales de la Société d'Agriculture : sciences, arts et belles-lettres du département d'Indre-et-Loire., vol. 47 à 48, Tours, Imprimerie Ladevèze, (lire en ligne), pages 349 à 352.
G. Gandy, L. Menuetet al., Fondettes : entre Loire et Gâtine., Chambray-lès-Tours, Éditions C.L.D., .
Pierre Audin, « Le château de La Plaine à Fondettes : de la closerie au lycée agricole », Les Choisilles…, éd. SÉRIA, Monts, 2008, p. 57-62.
Jacques-Marie Rougé, Vieilles demeures tourangelles : châteaux, gentilhommières, manoirs (préface de Maurice Genevoix, introduction par Jean Lutier), Tours, 1958