D'un point de vue littéraire, il est à la fois satiriste et poète. Il échange de cette manière avec d'autres auteurs de langue occitane de son époque comme Jasmin. Il met aussi en place une des premières tentatives de codification et standardisation de parlers occitans en élaborant l'Avernat.
Dans Le Combat daus ràts e de las beletas il s'en prend cette fois-ci aux bonapartistes et à la mise en place du roman national qui récrit l'Histoire. La bourgeoisie sera aussi rapidement critiquée dans Dins Clarmont, superba vila tout comme le sera le libéralisme économique qui apparaît de plus en plus dans la société auvergnate du XIXe siècle[6]. Il compose également des textes de commémorations de figures révolutionnaires comme celle du général Desaix de 1830 cette fois-ci écrite en français[7]. Également en français il rédige en 1831 une diatribe contre le banquier et homme d'État Casimir Perier : Tisiphone au ministère Casimir Perrier et a tous les doctrinaires des deux chambres[8].
Dans l'Espitre a Babet Ravel revient de nouveau en occitan sur la tranquillité des campagnes environnantes de Clermont dont le village d'Herbet, actuel quartier clermontois[9].
Parallèlement à ses écrits et activités politiques, il élabore l'Avernat qui n'est autre que la première tentative de standardisation du dialecte auvergnat à partir des parlers de Limagne[10] et est de fait un des premiers auteurs à envisager l'uniformisation de parlers occitans[11]. Il est d'un premiers auteurs auvergnats à envisager l'Occitanie dans sa totalité, et selon Jean Roux, « le premier à probablement prendre conscience [en Auvergne] de la dimension de l'aire culturelle occitane et de sa pérennité séculaire. »[12].
Ravel correspond également avec d'autres auteurs et militants de langue occitane de son époque et notamment Jasmin, poète gascon originaire d'Agen[13]. Il publie certaines de ces correspondances dans l'ouvrage Letra d'un poeta d'Auvèrnha au poeta de la Gasconha[14]. L'écrivain provençalFrédéric Mistral s'est en partie appuyé sur les écrits de Ravel pour recueillir les termes occitans utilisés en Auvergne et réaliser son dictionnaire occitan Lo Tresaur dau Felibritge[15].
Références
↑Jean Roux, De la renaissance d'une langue occitane littéraire en Auvergne au début du XXe siècle, perspectives et avenir (Thèse en études occitanes sous la direction d'Hervé Lieutard), Montpellier, Université Paul-Valéry, soutenue en 2020 (lire en ligne)
↑(fr + oc) Jean Roux, Huit siècles de littérature occitane en Auvergne et Velay, Lyon, EMCC, , 218 p. (ISBN978-2-35740-509-7, lire en ligne), « Charles Antoine Ravel », p. 178-183
↑« L’œuvre du poète clermontois a fait l’objet d’un café littéraire à la librairie Nos racines d’Auvergne », La Montagne, (ISSN0767-4007, lire en ligne)
↑C.-A. Ravel, Tisiphone au ministère Casimir Perrier et a tous les doctrinaires des deux chambres au profit des braves Polonais : Poème [Nom complet] Clermont-Ferrand 1831.
↑Jean Roux La langue de Charles-Antoine Ravel, un auteur auvergnat du XIXe siècle avant le félibrige communication organisée par l'université de Toulouse-Le Mirail - Albi 2017. [1]
↑Marcelle d'Herde-Heiliger, Frédéric Mistral et les écrivains occitans dans le Trésor du Félibrige, Pau, Association Internationale d'Etudes Occitanes, , 416 p. (ISBN2-907673-09-2, lire en ligne), p. 278