Le château de Gien, se situe au sud-est du département du Loiret (région Centre-Val de Loire) et plus précisément dans la région naturelle du Giennois. L'édifice surplombe le centre-ville de Gien, sur la rive nord de la Loire. Sur le promontoire, se trouve également l'église Sainte-Jeanne-d'Arc.
La paroisse et seigneurie de Gien est mentionnée dans un document à la fin du VIe siècle. Le giennois, occupe une position stratégique, en marge du duché de Bourgogne (celui-ci est indépendant du royaume de France avant d'être rattaché à la couronne sous le règne de Louis XI). Vers le Xe siècle, la seigneurie de Gien appartient au comté de Nevers et d'Auxerre et de vassaux dépendants de ces derniers : les barons de Donzy, une famille bourguignonne[3]. Le royaume de France va tenter à plusieurs reprises de s’immiscer dans la gestion du giennois. En 1199, le roi Philippe Auguste se fait céder la châtellenie de Gien : castellum gieni. Des fouilles archéologiques (2011-2014) ont permis de mettre au jour les fondations d'une tour seigneuriale, construite vraisemblablement entre le IXe et le XIe siècle[4].
En 1307, Philippe IV le Bel donne en apanage le comté de Gien à son frère Louis d'Évreux. La mère de ce dernier fait quelques réparations sur le château vers 1375-1378[5]. En 1381, Louis d’Évreux donne Gien et Aubigny-sur-Nère à son cousin Jean de Berry[3]. Le duché de Bourgogne parvient à récupérer le giennois entre la fin du XIVe et le début du XVe siècle avant d'être repris par la couronne en 1416, après la mort de Jean de Berry.
En 1429, Jeanne d'Arc serait passée à Gien, à plusieurs reprises.
En 1444, Charles VII donne Gien au comte du Maine, Charles d'Anjou. À la mort de Charles V d'Anjou en , le comté de Gien revient à la couronne et Louis XI l'offre à sa fille aînée Anne de France durant ce même mois de décembre[6].
Les biens d'Anne de France et de Pierre II de Beaujeu, auraient dû revenir à leur fille Suzanne et à son époux Charles III de Bourbon. Cependant, François Ier a fait confisquer les possessions des Bourbons et il offre Gien à sa mère Louise de Savoie[7].
Époque moderne
Le , le roi Jacques V d’Écosse épouse Madeleine de France, la fille de François Ier. Le roi d’Écosse obtient, grâce à la dot du mariage, le comté de Gien[8]. À la mort de Jacques V, en 1542, le comté de Gien retourne à la couronne.
En 1560, Gien est donné à Catherine de Médicis[4]. Pendant les guerres de Religion, le château aurait été assiégé. À la suite de ces évènements, un cavalier est construit sur l'esplanade du château. En 1589, après la mort de Catherine de Médicis, le château revient une nouvelle fois à la couronne[4].
Au XVIIe siècle, le château revient au chancelier Pierre Séguier. En , Louis XIV, sa mère et Mazarin seraient venus se réfugier à Gien, pendant la Fronde. Bien que Pierre Séguier soit partisan de la Fronde, le gouverneur de la ville, aurait ouvert les portes au roi et à son entourage[9]. Pierre Séguier a entrepris des réparations dans le château : les prisons (1614 à 1619) et la couverture (1632 et 1663). Il s'agit de remplacements de pièces de bois. Le château est signalé en danger de ruines, tout comme la chapelle, vers 1632[3]. D'autres réparations sont faites en 1668 et au XVIIIe siècle, le château aurait servi d'écuries.
Époque contemporaine
Le château en réfection en 2013.La cour intérieure du château.
En 1823, le château de Gien est acheté pour le compte du département du Loiret à la famille Feydeau de Brou. Le monument abrite alors la sous-préfecture, le tribunal et la prison[10]. De nombreux travaux sont faits pour accueillir l'administration (fenêtres percées, barreaux aux fenêtres, meneaux supprimés, espaces cloisonnés, etc.). Certaines portes de prison sont encore en place dans le château. La prison est installée dans le logis ouest, elle est supprimée en 1926. Le tribunal est également installé dans la partie ouest du château (supprimé vers 1960) et la sous-préfecture occupe une partie de la galerie et le logis est.
En 1926, après la suppression de la sous-préfecture et de la prison, un premier musée va s'installer dans le château. Il va cohabiter plusieurs années avec le tribunal. Ce premier musée : dans les appartements de la sous-préfecture ayant été accepté par le Département, quatre salles du château furent restituées dans le style du XVIe siècle. Ce musée fut inauguré par Jean Zay en 1935[9].
Le château fut en partie touché par les bombardements de : la toiture du logis Est s'incendia mais « le château évita une ruine totale grâce à une pluie bienfaisante »[13]. L'angle nord du logis Est s'effondra.
Une campagne de restauration intérieure et extérieure débute en , fermant le site au public. Des fouilles archéologiques sont réalisées aux abords du château durant l'été 2013[14]. Le château est en travaux pendant quatre ans et rouvre le [15]. Leurs coûts sont ré-estimés à neuf millions d'euros[16].
Description
Le château de Gien a été construit pendant la Première Renaissance française : une époque de transition artistique entre l'époque médiévale et la Renaissance. Il fait partie de l’appellation touristique châteaux de la Loire.
Musée
En 1952, Pierre-Louis Duchartre, inspecteur principal pour les Musées de France, décide de créer dans le château de Gien, un musée de la chasse. Après plus de quatre années de fermeture, le musée, nouvellement intitulé : château-musée de Gien, « Chasse histoire et nature en Val-de-Loire », a rouvert ses portes au public le .
Fréquentation
Le château a accueilli 17 317 visiteurs en 2011 ce qui en fait le 11e site le plus visité du département[17].
Données relatives aux fréquentations dans les châteaux[17]
↑ ab et cMichel Philippe, Rapport d'étude documentaire sur le château de Gien, Orléans, , 62 p., p. 8, 10.
↑ ab et cMélinda Bizri, Rapport Final d'Opération, Diagnostic archéologique, Château de Gien, vol. 1, Orléans, Service de l'archéologie préventive, , 395 p., p. 153, 345, 377.
↑Sylvie Salcedo-Marchant, Le Château de Gien, mémoire de maîtrise d'Histoire de l'Art sous la direction de Jean Guillaume (professeur à l'université de Paris IV), Centre d'études supérieurs de la Renaissance, Tours, vol. 1, Paris, , 117 p., pp. 3-4.
↑Archives Nationales, P 1370-1, cote 1858, décembre 1481.
↑Marcel Petit, Histoire de Gien, Gien, Société archéologique et historique du Giennois, , 47 p., p. 22.
↑BNF, Dupuy 846, fol. 161v-164v et 166 à 167, bail du comté de Gien, novembre 1537 et son évaluation.
↑ ab et cMadeleine Chevallier, Château de Gien, Gien, p. 46.
Léon Masson, « Notes sur les travaux effectués en 1908-1909 au château de Gien », Bulletin de la société archéologique et historique de l'Orléanais, t. XV, no 195, , p. 315-317
Le château de Gien, Imprimerie Jeanne-d'Arc, , 94 p.
Edmond Michel, Histoire et description du château de Gien (Loiret), E. Plon, Nourrit et Cie,