Pierre II de Bourbon, à l'origine Pierre de Beaujeu, né le et mort le à Moulins, duc de Bourbon et d'Auvergne à partir de 1488, est particulièrement connu comme époux (à partir de 1474) d'Anne de France, fille de Louis XI, souvent appelée « Anne de Beaujeu », régente du royaume de France de 1483 à 1491, au début du règne de son frère Charles VIII.
La régence (de fait depuis la majorité du roi en 1484) d'Anne de France prenant progressivement fin à la suite du mariage du roi, Pierre de Bourbon et son épouse quittent la cour de France pour s'installer dans leurs domaines, dont la capitale est la ville de Moulins.
Mais Louis XI réussit à le détacher du parti des princes et le maria à sa fille Anne de France.
Au service de Louis XI
Il combattit le comte d'Armagnac Jean V pour le roi, en Guyenne en 1472. Louis XI lui confia ensuite la lutte contre Jacques d'Armagnac, duc de Nemours et comte de la Marche, et lui donna le comté de la Marche en récompense. Pierre était alors l'un des principaux conseillers du souverain.
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Son épouse Anne fut régente du royaume pendant la minorité de son frère le roi Charles VIII de France. À la majorité du roi, il se retira dans ses terres préférant diriger sa propre cour qu'avoir un rôle subalterne à celle de France.
Pierre devenu duc de Bourbon, d'Auvergne, etc., réaffirme fortement son autorité sur ses États qui couvrent la majeure partie du massif central. Il procède à plusieurs réformes administratives. En dépit de ses fonctions à la cour royale, notamment lors des régences qu'il occupe avec sa femme, il refuse de s'absenter longtemps de ses terres et administre notamment le royaume depuis sa capitale, Moulins.
Pendant toute sa vie, il fut avec son épouse Anne de France un mécène. Il protégea ainsi le maître de Moulins (Jean Hey). Il fit reconstruire une partie des châteaux de l'État bourbonien, comme celui d'Aigueperse ou celui de Moulins.
Mort et funérailles
Après avoir rencontré le roi Louis XII à Mâcon au début du mois d' avec son épouse Anne de France, Pierre II de Bourbon fut pris d'une fièvre. Deux mois plus tard, Anne aida son bon époux à rédiger son testament, le . Dans le palais ducal de Moulins, le duc reçut l'extrême-onction avec l'eucharistie et décéda le . Son cœur fut envoyé à la collégiale Notre-Dame de Moulins, alors que le corps fut inhumé dans la chapelle neuve du prieuré clunisien de Souvigny où sa fille puis son épouse le rejoignirent[3]. Les funérailles furent somptueuses, en partie calquées sur le cérémonial royal, et attestent la puissance des ducs de Bourbon[4].
Jean-Baptiste L'Hermite dans son Histoire généalogique de la noblesse de Touraine publiée en 1665 cite une fille naturelle, prénommée Henriette, que Pierre de Bourbon aurait mariée à son premier écuyer, Philibert Barjot[7]. Si le généalogiste François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois reprend cette affirmation en 1770 [8], cette filiation est cependant controversée (« une forgerie intenable infiltrée dans le Dictionnaire de la Noblesse : cette Henriette reste strictement inconnue »[9]) et n'est pas retenue dans le site de référence Medieval Lands[6].
Emblématique
Comme cadet de la maison de Bourbon, Pierre de Beaujeu commença par porter les armes de la maison de Bourbon brisées : la bande de gueules était chargée d'un compon aux armes des anciens seigneurs de Beaujeu, soit un lion de sable sur champ d'or, un lambel de gueules brochant. Devenu duc, il supprima cette brisure.
Il utilisa par ailleurs plusieurs devises. Il reprit ainsi largement l'emblématique traditionnelle de la maison de Bourbon : la ceinture chargée du mot Espérance et l'épée ardente. À l'imitation de Charles VIII, il utilisa également le cerf ailé. Il remplaçait cependant la couronne d'or du cerf royal par la ceinture d'Espérance des ducs de Bourbon.
↑Christian Rémy, Crozant forteresse d'exception entre Limousin et Berry, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin, coll. « Approches », , 91 p. (ISBN978-2-911167-71-3), p. 46.
↑Jean Cluzel, Anne de France, fille de Louis XI, duchesse de Bourbon, Paris, Fayard, 2002 et Jacques Château, Les Bourbons avant Henri IV, Charroux, Éditions des Cahiers bourbonnais, 2005.
↑Un récit des funérailles a été rédigé par Jacques de Bigue, seigneur de Chézy, ancien valet de chambre de Charles VIII et de Louis XII. Son manuscrit, dédié à la fille du défunt, Suzanne de Bourbon, fut conservé au château ducal de Moulins ; il passa dans les collections royales avec la confiscation de 1523 et se trouve à la Bibliothèque nationale de France (manuscrit français no 5872). Le texte en a été publié par J.-M. de La Mure, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, Paris, 1868, t. III, p. 225 et suiv. Cf. Murielle Gaude-Ferragu, « Le corps glorifié : les funérailles des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Âge », inLe Duché de Bourbon des origines au Connétable, suivi d'un extrait du 'Désastre de Pavie' de Jean Giono, Actes du colloque des et organisé par le musée Anne-de-Beaujeu de Moulins, Saint-Pourçain-sur-Sioule : Bleu autour, 2001, p. 75-84. (ISBN2-912019-16-8)