C'est Mauricius qui fournit les fonds nécessaires à la publication[1].
L'objectif est avant tout de s'opposer à la Première Guerre mondiale et aux anarchistes qui ont rejoint l'Union sacrée et signé le « Manifeste des Seize ». Censuré, pas une ligne du contre-manifeste présent dans le premier numéro ne pourra être publiée. Les numéros suivants, malgré la censure, seront tout de même diffusés dans l'armée française jusqu'en décembre 1917.
Le journal n'est pas spécifiquement anarchiste et quelques socialistes, des syndicalistes révolutionnaires en vue, y collaborent[1].
D'après l'historien Jean Maitron, « Quelques chiffres illustrent le succès du journal celui du tirage qui atteint 12 000 exemplaires au lancement, 20000 en novembre, celui des abonnements 1000 en mai, 3000 en décembre. Mais surtout, des groupes d'amis se constituèrent, nombreux et actifs. Dès le 21 mai 1916, le mois donc qui suivit la parution du premier numéro, une sortie réunissait dans les bois de Saint-Cloud une trentaine de lecteurs de C.Q.F.D. auxquels Mauricius fit une causerie. On dénombrait une cinquantaine de groupes en 1917, dont une vingtaine à Paris […] et une trentaine groupés autour des capitales provinciales Lyon, Marseille, Toulouse, Rochefort-Saintes, Nantes-Angers-Trélazé »[1].
René Bianco, Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d’expression française, 1880-1983, Aix-Marseille, 1987, [lire en ligne]