L'AIA aurait compté 93 sections et 5 500 adhérents[3]. Elle organise un congrès national en France à Saint-Étienne, du 14 au , auquel se rend notamment Gustave Hervé[3].
Les statuts de l'AIA n'évoquent pas l'« anarchisme », mais seulement l'« antimilitarisme révolutionnaire »[3] et préconisent, à plus ou moins court terme, l'« action insurrectionnelle » comme moyen d'action [3]: « A l'ordre de mobilisation vous répondrez par la grève immédiate et l'insurrection » [3]. Les cadres de l'association sont toutefois tous anarchistes ou syndicalistes révolutionnaires[3],[4].
« Appel aux conscrits »
En , une affiche de l’Association internationale antimilitariste intitulée « Appel aux conscrits » est placardée sur les murs de Paris. Le texte, violemment antimilitariste et antipatriote, appelle les conscrits à tourner leurs fusils vers les « soudards galonnés » plutôt que vers les grévistes, et appelle à la « grève immédiate » et à l’« insurrection » au jour d’une éventuelle déclaration de guerre[6].
Vingt-huit des signataires (Han Ryner, Lefèvre et Laurent Tailhade ne sont pas poursuivis) sont inculpés.
À l'issue du procès qui se déroule du 26 au , deux prévenus sont acquittés et les 26 autres condamnés chacun à 100 francs d’amende et à des peines de prison allant de 6 mois à 4 ans de prison[7].
D'autres affiches sont publiées en 1906 et 1907, sous Clemenceau, mais l'AIA est en voie de dislocation. En , elle tente de se restructurer, avec comme secrétaire G. Durupt, mais ne réussit guère à coordonner l'action antimilitariste des différents groupes qui lui sont associés[3].
Notes
↑Alfred Hermann Fried, Annuaire de la vie internationale, Institut international de la paix (Monaco), Office central des institutions internationales (Bruxelles), 1906, page 234.
↑ abcdef et gJean Maitron (1975), Le mouvement anarchiste en France, tome I, Gallimard, coll. « Tel », 1992, p. 371-372
↑Constance Bantman, The French Anarchists in London, 1880-1914 : Exile and Transnationalism in the First Globalisation, Oxford University Press, 2013, pp. 178-179.
↑Vivien Bouhey, Les anarchistes contre la république, 1880 à 1914 : contribution à l'histoire des réseaux sous la troisième république, Presses universitaires de Rennes, 2008, page 400.