Camille De Paepe naît le 28 janvier 1891 à Melle, un village proche de Gand qui lui inspirera son nom de plume. Il est le cadet de sept enfants issus d’une famille flamande d’origine paysanne ; son père est cordonnier[2].
Après avoir poursuivi toute sa scolarité primaire en néerlandais, Melloy entre en 1903 au collège Saint-Joseph, alors francophone, des pères Joséphites à Grammont. Il entame en 1906 son noviciat et prononce ses vœux temporaires en 1908.
Appelé sous les armes, il est de retour sur le continent en 1915 et reçoit une formation de brancardier à Auvours. Il est ensuite envoyé sur le front, en 1916, dans le secteur de Dixmude où il frôle la mort après avoir contracté le typhus[4].
Durant sa convalescence, il collabore à quelques journaux de tranchées dans lesquels il écrit ses premiers vers, tant néerlandais que français, ces derniers ayant selon lui plus de succès[5],[6].
Littérature, enseignement et voyages
Après-guerre, Camille Melloy enseigne à nouveau au collège de la Sainte-Trinité où il compte notamment parmi ses élèves Charles de Trooz, Félicien Marceau – qui fera en 1968 un portrait pittoresque de son professeur dans Les Années courtes – et le futur historien de la littérature René Felix Lissens(nl)[7].
En 1923 paraît son premier recueil poétique, Le Soleil sur le village, où l’influence de Paul Verlaine est perceptible[8].
Camille Melloy est de retour à Melle en 1928 : il est chargé de donner cours aux classes de poésie et de rhétorique du collège joséphite du lieu. Quoique l’enseignement soit en français, Melloy initie aussi ses élèves à la littérature néerlandaise.
Dans les années 1930, il effectue plusieurs voyages, en Scandinavie, en Allemagne (Oberammergau), en Italie (à Assise notamment), en Suisse et aux Pays-Bas ; en 1935, lors d’une croisière en Méditerranée qui le mène en Grèce, en Syrie et en Palestine, il est entre autres accompagné des écrivains Stijn Streuvels et Antoon Coolen[9].
Camille Melloy meurt à la clinique de Saint-Nicolas le 1er novembre 1941 après avoir subi une intervention chirurgicale à la vésicule biliaire. Le 5 novembre, les funérailles ayant été célébrées à Waesmunster, il est inhumé à Melle[10].
Distinctions
Prix littéraires
En 1930, le Comité de littérature spiritualiste décerne à Melloy le Prix de littérature spiritualiste (prix Claire Virenque) pour Le Parfum des buis et, en 1932, Retour parmi les hommes est récompensé du prix Artigue de l’Académie française[11].
Henri Davignon, « Un poète flamand de langue française : Camille Melloy. 1891-1941 », Bulletin de l’Académie royale de langue et de littérature françaises, vol. XX, no 4, (lire en ligne, consulté le ).
Louis Chaigne (préf. Paul Claudel), Anthologie de la renaissance catholique : les poètes, t. I, Paris, Éditions Alsatia, , 269 p., p. 183-186.
(nl) F. Sente, « Melloy, Camille », dans Nationaal Biografisch Woordenboek, t. IX, Bruxelles, Koninklijke Vlaamse Academiën van België, (lire en ligne), col. 507-510.
(nl + fr) De Gonde : Camille Melloy, vol. 19, Melle, Heemkundige vereniging De Gonde (no 3-4), , 145 p. (ISSN0770-0393, lire en ligne).
(nl) De Gonde : Kroniek van een vriendschap. Camille Melloy (1891-1941) – Felix Timmermans (1887-1947), Melle, Heemkundige vereniging De Gonde (no 5), , 84 p. (ISSN0770-0393, lire en ligne).
(nl) Stijn Vanclooster, « Camille Melloy : een Gezelliaan dicht in het Frans », Zacht Lawijd, vol. I, no 1, , p. 34-39 (lire en ligne).
(nl) Reine Meylaerts(de), « Stijn Streuvels en Camille Melloy : schrijven en vertalen in België », Zacht Lawijd, vol. X, no 2, , p. 48-69 (lire en ligne).