Cet article est une ébauche concernant la politique québécoise et l’économie.
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Discours sur le budget Crédits
1989 1991
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Le budget du gouvernement du Québec de 1990 s'appliquant à l'année fiscale 1990-91 est présenté par Gérard D. Levesque le 26 avril 1990 à l'Assemblée nationale. C'est le cinquième exposé budgétaire de Gérard D. Levesque et le 1er budget de la 34e législature, suivant de quelques mois les élections générales de 1989.
Le budget indexe les barèmes de l'impôt sur le revenu, des principaux crédits d'impôts, des allocations familiales et des programmes APTE et APPORT de 4,8 % au 1er janvier 1991[1].
Le montant maximal du remboursement d'impôts fonciers est haussé de 100 $ dès 1990 pour refléter la hausse des impôts fonciers destinés aux commissions scolaires approuvé le mois précédent par le gouvernement[2],[3].
L'allocation de naissance pour un troisième enfant (et chacun des suivants) passe de 4 500 à 6 000 $ et l'allocation de maternité de 240 à 360 $[4].
Lors du budget précédent le gouvernement avait permis de sortir en franchise d'impôts des fonds accumulées dans un régime enregistré d'épargne-logement pour acheter des meubles neufs jusqu'au 31 décembre 1989. Le budget prolonge la mesure d'un autre année[5].
Le budget hausse la surtaxe sur les entreprises qui passe de 12 à 15 %[6], ainsi[7]:
Le budget instaure un nouvel incitatif à la formation appelé crédit d'impôt remboursable à la formation (CIRF) qui couvre certaines dépenses de formation des employés (coût d'achat d'un plan de développement des ressources humaines, frais de formation et salaire pendant les activités de formation sur les heures habituelles)[9].
Le taux est modulé en fonction de la taille de l'entreprise, les PME ayant droit à un taux plus élevé (30 %) que les grandes entreprises (20 %). Pour les mêmes catégories une majoration du taux s'élevant respectivement à 20 et 10 % s'applique aux trois premières années[note 1],[10].
Le budget annonce un relèvement de plusieurs autres taxes[11]:
Le budget annonce une accélération des investissements publics et 1,7 milliard supplémentaires pour le réseau routier[12].
Des crédits de 45 millions sont ouverts à la Société de développement industriel (SDI) pour aider les entreprises en difficultés et favoriser les regroupements d'entreprises[12].
Claude Picher de La Presse estime que le budget a « à peu près aucune conséquence sur notre portefeuille » et fait le bilan des mesures annoncées[13]. Gilles Lesage du Devoir parle d'un budget « timide [...] sans éclat mais astucieux », marqué du sceau de la prudence. Il critique cependant la décision du gouvernement d'appliquer sa taxe de vente sur le prix incluant la taxe sur les produits et services qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 1991[14].
Les milieux d'affaires approuvent vivement le budget, qualifié de « bon budget » pour le président du Conseil du patronat du Québec Ghislain Dufour. Les mesures relatives à la formation et les crédits pour le soutien aux entreprises et à l'industrie sont plébiscitées[15].
Il est par contre reçu timidement par les centrales syndicales, certaines mesures étant bien reçues (notamment les aides à la formation) mais le budget est finalement souvent jugé timide ou décevant dans son ensemble[16].
Le milieu municipal est très critique du budget[17], le président du conseil exécutif de la Ville de Montréal déclarant même que le gouvernement agi « comme si Montréal n'existait pas ». Le président de la STCUM déclare craindre que la volonté du gouvernement de se désengager du financement du transport en commun ne mette en péril le réseau et que la STCUM soit forcée de doubler ses tarifs[18].
Le budget est principalement mis en œuvre par le projet de loi 118 déposé par le ministre du Revenu Raymond Savoie le 20 décembre 1990. La loi est adoptée sur division par l'Assemblée nationale le 16 mai 1991 et sanctionnée 5 jours plus tard[19],[20].
Le budget est médiocrement exécuté : les recettes sont plus faibles que prévu (à l'exception des transferts fédéraux[note 3]) et les dépenses plus élevées. Le discours sur le budget fixait l'objectif de dépenses à 35,35 milliards pour l'année 1990-91 et des crédits initiaux de 35,88 milliards.
Au total le déficit atteint 2,8 milliards, soit 1,075 milliard (+ 61 %) de plus que prévu au budget.
Au cours de l'année fiscale le gouvernement fait voter 598,5 millions de crédits supplémentaires à travers une loi de crédits supplémentaires en décembre 1990 et 3 mandats spéciaux pour financer :
En contrepartie 44,6 millions de crédits sont périmés ce qui ramène le dépassement de crédits à 529 millions[23].