Bor (en serbecyrillique : Бор) est une ville et une municipalité situées dans l’est de la Serbie. La ville est le centre administratif du district de Bor. Au recensement de 2011, la ville comptait 34 160 habitants et la municipalité dont elle est le centre 48 615[1].
Géographie
Bor se trouve dans la région de la Timočka Krajina, la « frontière du Timok ». La ville est située à proximité de Banjsko Polje et de la ville thermale de Brestovačka Banja. Juste à l’extérieur de la ville se situe un autre beau village du nom de Brestovac. Bor est situé non loin du lac de Bor (en serbe : Borsko jezero) et du mont Stol, très près également du mont Crni Vrh.
Dans la municipalité de Bor se trouve une des plus grandes mines de cuivre d’Europe. Les mines ont été rachetées par le groupe chinois Zijin fin 2018, de sorte que l'activité a explosé, mais la pollution aussi. Les riverains se mobilisent mais se heurtent au mur des autorités[2].
La ville changea ensuite régulièrement de maîtres. Conquise par les Gépides, elle resta entre leurs mains au VIe siècle avant d'être conquise par l'Empire bulgare (681-1018). Reprise par Byzance, elle fit ensuite partie du royaume de Hongrie (XIIe-XIIIe siècles). Redevenue bulgare au XIVe siècle, elle passa ensuite partiellement entre les mains des Serbes (XIIIe-XVe siècles). La région de Bor fit ainsi partie du royaume de Syrmie (XIIIe-XIVe siècles) et de l'empire serbe de Stefan Dušan (XIVe siècle). Elle fut finalement conquise par les Ottomans au XVe siècle et n'en fut libérée qu'en 1805, lors du premier soulèvement serbe contre les Turcs.
En 1903, la mine de cuivre de Bor ouvrit, ce qui contribua considérablement au développement économique de la ville.
Les mines de Bor étaient en partie détenues par des capitaux français (la banque Mirabaud, Puerari et Cie) avec la Compagnie française des mines de Bor[3]. Dans le cadre de sa politique de collaboration, le régime de Vichy céda la société française des mines de Bor à l'Allemagne le 28 novembre 1940[4],[5].
En revanche, après la période prospère des années 1970-1980 et depuis le milieu des années 1990, la ville est en crise. En raison des sanctions prises à l’encontre de la république fédérale de Yougoslavie, la production de cuivre a chuté.
Bor est officiellement classée parmi les « localités urbaines » (en serbe : градско насеље et gradsko naselje). Les autres localités sont considérées comme des « villages » (село/selo).
Démographie
Ville
Évolution historique de la population dans la ville
Branislav Rankić a été élu président de la municipalité (titre un peu équivalent au maire d'une grande ville française) ; né en 1962, il est ingénieur dans le domaine de la métallurgie ; il est membre du Parti radical serbe[11]. La présidente de l'Assemblée municipale est le docteur Zlata Marković, elle aussi membre du Parti radical serbe ; née le , elle est mariée et mère de deux enfants[10].
Depuis le milieu des années 1990 et au temps des sanctions contre la République fédérale de Yougoslavie, la production de la mine de cuivre de Bor diminua de manière importante. Cette chute de la production est également due à un appauvrissement des réserves en minerai et à l'impossibilité d'obtenir de nouveaux équipements aptes à extraire le minerai restant. Comme l'activité minière était la clé de voûte de l'économie de Bor, l'économie de ville tout entière ressentit les effets de cette chute de production. Le , RTB Bor, la société minière de Bor, a été vendu au groupe roumainCuprom pour 400 millions de dollars. Cuprom s'est engagé à moderniser les installations dans les mines de Bor et de Majdanpek, de façon à améliorer le taux de productivité. Cette reprise fut perçue comme une occasion pour la ville d'accélérer ses réformes économiques[13]. Cependant, Cuprom ne réussit pas à respecter les délais imposés par le plan de financement et le gouvernement serbe dut mettre fin au marché prévu. De ce fait, le complexe minier est de nouveau en cours de privatisation[14].
En 2008, l'agriculture employait 14 % de la population active et l'industrie 27 %, le reste revenant au commerce et aux services[15]. Outre RTB Bor, qui est une entreprise publique, on peut citer d'autres sociétés comme Fabrika opreme i delova, Eurofil (polyester), Albo (aluminium et PVC), Stančić (cosmétiques), Đorđević, Mitano, Stojanović-Vagner, Mlinolup (alimentation et boulangerie), Borpromet et Lav (alimentation), Bortravel et Auto-Aca (transport), Simpek (chimie). Les sociétés Brest et Sprska kruna (située à Brestovačka banja) travaillent dans la restauration et le tourisme[15].
En juin 2008, le salaire moyen mensuel net dans la ville de Bor était de 28 153 RSD (368 EUR) et de 27 245 RSD (356 EUR) dans l'ensemble de la municipalité, contre un salaire moyen de 32 648 RSD (426 EUR) dans l'ensemble de la Serbie([16].
Personnalités
Dragoslav Milovanovitch, né en 1897, médecin de l'hôpital créé par les Français de 1937 à 1941 ;
↑Jean-Arnault Dérens, « À la Une : dans les Balkans, investissements et pollution made in China », RFI, lire en ligne, consulté le 31 janvier 2021
↑Marie Hassler, Les relations diplomatiques franco-serbes entre 1871 et 1914 : histoire d’une montée en
puissance (thèse de doctorat en histoire), Université de Lorraine, (HALtel-03670704, lire en ligne), p. 177