Sa configuration monoplan, moteur à l'avant et empennage arrière, très différente de la configuration biplan canard à hélices arrière des avions Wright, est finalement devenue la plus répandue. Blériot pensait que ce serait son dernier avion, car il était ruiné par ses inventions[1].
Le Blériot XI est un des premiers avions fabriqués en série, commercialisé à des centaines d'exemplaires, en quatre catégories : formation, tourisme, compétition et militaire.
Le vol d'essai inaugural a lieu le 23 janvier 1909 au champ d'aviation d'Issy-les-Moulineaux avec une distance de 200 m à 75 km/h[2]. Le , il remporte un record européen de durée de vol de 36 min 55 s. Le , Blériot remporte le premier prix de l'Aéro-Club de France avec un vol de 42 km entre Étampes et Orléans.
Conception
Évolution du Blériot VIII de 1908, il est en grande partie conçu par l'avionneur Raymond Saulnier. Il révolutionne les règles de conception aéronautique d'alors, avec une structure en frêne, partiellement recouvert de toile, une à trois places, train d'atterrissage à base de roues de bicyclette et petite roue de queue. Le modèle est initialement motorisé par un moteur REP 7-cylindres de 23 ch, puis à partir du second vol du , par des moteurs Anzani 3-cylindres de 25 ch, ou moteur Gnome/Gnome et Rhône, etc., et hélice innovante à deux pales en bois de noyer stratifié.
Le , Louis Blériot et son Blériot XI entrent dans la légende mondiale de l'histoire de l'aviation pour le premier vol réussi de 36,5 min de traversée de la Manche. Il décolle au lever de soleil à 4 h 41, d'un champ du hameau Les Baraques près de Calais, vole à vue vers le Nord, sans carte, montre, ni boussole, dans des conditions météo de brouillard et de vent turbulent, à une vitesse moyenne 64 km/h et altitude moyenne de 100 m. Un journaliste du journal Le Matin l'attend au château de Douvres en Angleterre, où il agite un drapeau français pour lui indiquer où atterrir. Blériot atterrit brutalement sans dommage corporel à 5 h 17, après 36,5 min de vol. À son retour à Paris, il est porté en triomphe par les médias internationaux. Le journal britannique Daily Express titre alors « la Grande-Bretagne n'est plus une île ». L'avion de l'exploit, lauréat du prix Archdeacon, est acheté par le journal Le Matin à Blériot, puis offert au musée des Arts et Métiers de Paris, où il est exposé depuis au plafond du prieuré Saint-Martin-des-Champs.
XI-3 : trois places en tandem, avec moteur de 140 ch
XI E1 : avion école d'entraînement monoplace
XI R1 : Pingouin, avion d'entrainement au sol
XI-2 hydro : hydravion biplace, moteur Le Rhone de 80 ch, 110 km/h
Notes et références
↑« J'ai construit le numéro XI, le dernier vraisemblablement. » Michel Lhospice, Icare, no 89, Blériot, La dernière chance d'un homme ruiné par ses inventions.