En mars 1909, Louis Blériot fonde à Courbevoie une entreprise de construction aéronautique. D'artisanale, elle devient une entreprise industrielle grâce à la renommée acquise grâce à la première traversée de la Manche en avion qu'il réalise en juillet de la même année[1]. Il reçoit une centaine de commandes du monde entier et devient le premier industriel de l’aviation. Entre 1909 et 1919, près de 100 Blériot XI seront construits.
Pour faire face à ces commandes, Blériot doit organiser son entreprise. Il choisit un terrain à Buc, proche de Paris, sur lequel il bâtit un « aéroparc » à l’automne 1909. Son objectif est de réunir formation, essais et spectacles en un même lieu.
Première Guerre mondiale
L'entreprise ne prend réellement son essor qu'avec la Première Guerre mondiale. Une usine est construite en Angleterre, à Addlestone, fabriquant durant le conflit à la fois des chasseurs Blériot et des SPAD.
En 1915, Louis Blériot décide la création d'une usine à Suresnes, ville industrielle depuis la fin du XIXe siècle. En effet, à l'époque, dans un contexte d'industrialisation, de nombreuses usines sont érigées le long des berges de la Seine de la banlieue ouest-parisienne[3]. Installée sur un quai, ce qui favorise le transport des appareils par voie fluviale et aérienne (l'hippodrome de Longchamp voisin servant d'aérodrome), elle emploie 2 500 ouvriers, qui dans 28 000 m2 d'ateliers produisent 23 unités par jour[1],[2].
Entre-deux-guerres
Après la guerre, l'usine suresnoise se reconvertit dans la fabrication de motocyclettes à 2-cylindres. Il s'agit, avec cette diversification, de faire face à la conjoncture économique défavorable de ces années, aggravées par les mauvais rapports entretenus avec les pouvoirs publics. Entre 1921 et 1922, l’entreprise produit un cyclecar de 8/10 CV. Le moteur bicylindre entraînait l’essieu arrière via un arbre à cardan[4].
Blériot Aéronautique essaye par ailleurs de s'adapter à une demande grandissante et s'ouvre à l’aviation de loisir, mais les difficultés perdurent. Motocyclettes, hydroglisseurs et chars à voile se révèlent être des échecs. Si l'ingénieur André Herbemont, successeur de Louis Béchereau, réalise de nombreux prototypes, la production est moindre, et l'entreprise concurrente de Marcel Bloch se taille la part du lion de la production[2].
Entre 1939 et 1947, les usines Blériot Aéronautique et l'aéroparc de Buc sont bombardés et occupés tour à tour par les armées française, allemande, américaine et anglaise. Blériot Aéronautique ne récupèrera l'aéroparc qu'en 1947, au départ de la Royal Air Force.
L'ancienne usine de Suresnes est détruite dans les années 1990-2000, remplacée par un bâtiment d'EADS. Le mur monumental, de 40 mètres de long, au bord des quais de Seine, était pourtant inscrit monument historique. Des mosaïques ont toutefois été conservées et ont été installées devant le bâtiment, ainsi qu'une stèle commémorative[1]. En 2020, la SKEMA Business School succède à EADS dans ces locaux.
Blériot VIII : construit en utilisant le Blériot VII entre février et juin 1908, il est proche par sa forme du Blériot XI, mais les ailerons de bord de fuite sont remplacés par des parties pivotantes. Le , il est détruit.
Blériot 125(en) (1931) : concept d'avion bimoteur de type push-pull avec deux fuselages pouvant transporter 12 passagers, mais l'avion n'est pas assez manœuvrable, le seul prototype est détruit en 1934[5].
Adolphe Célestin Pégoud (1889-mort pour la France en 1915), brevet pilote no 1243, pilote d'essais de 1913 à 1915. Premier saut en parachute, premier pilote à faire de la voltige.
↑ abc et dMatthieu Frachon, avec le concours de la Société d'histoire de Suresnes, « L’épopée Blériot a décollé à Suresnes », Suresnes Mag n°319, , p. 34-35 (lire en ligne).