Fils aîné d'Arnould II et de Béatrice de Bréda[N 3], il est cité pour la première fois, au côté de son père, dans une charte datant de 1246 et dans laquelle ils vendent à l'abbaye de Val Virginal un moulin et la terre attenante (à Oplinter)[2].
L'année exacte où il devient seigneur de Wezemaal et maréchal du Brabant n'est pas connu car on ne connaît pas précisément celle du décès de son père. Cet événement se situe entre 1260 et 1265 et on sait avec certitude qu'il l'était en 1265 lorsque son frère Godefroid, seigneur de Perck le mentionne en tant que tel[3].
Il s'était marié avec Elisabeth de la Frète vers 1247, dont on ne trouve plus trace après 1253, et n'a pas de descendance connue[4]. Vraisemblablement veuf, il ne semble pas s'être remarié.
Résidant alors à Louvain, il prend la tête d'une coalition de Louvanistes s'opposant à la volonté d'Adélaïde de Bourgogne, régente du duché, qui voulait substituer l'héritier légitime Henri IV par son deuxième fils Jean Ier. Opposé aux seigneurs de Berthout et de Blanckaerts, il attaqua en 1266 le village d'Erps et le domaine des Berthout mais sans succès et ses deux frères[N 4] furent faits prisonniers[5]. Cette révolte qui couvait depuis 1259 prit fin en 1267, et il fut même excommunié.
Réconcilié avec la cour ducale, son excommunication fut levée et il aurait rejoint les templiers vers 1268/70[6]. Il a vraisemblablement été destitué de sa charge de Maréchal du Brabant à la suite de ces événements et c'est son frère Godefroid qui semble être seigneur de Wezemaal, Westerloo, Perck et Oplinter en 1270[7].
Carrière dans l'ordre du Temple
Ce n'est qu'après le décès de son épouse Elizabeth de la Frète, et alors qu'il n'a pas de postérité, qu'il rejoint l'ordre du Temple, laissant à son frère Godefroid ses possessions. Cet événement n'a pu se produire avant l'année 1269 si on suit le point de vue d'Alphonse Wauters[8]. Il apparaît à Barletta dans deux chartes datant de 1271 et de 1274 où il obtient l'autorisation d'exporter des grains à destination de Saint-Jean-d'Acre. Alain Demurger pense qu'il était alors maître de la province des Pouilles[9]. On connaît cependant le nom des dignitaires à ce poste pour cette période[N 5], et il apparaît plus probable qu'il n'ait été que précepteur de la commanderie de Barletta, dignitaire qui avait justement la charge d'assurer le bon déroulement des exportations pour la Terre Sainte, ou alors simplement de passage dans les Pouilles afin de rejoindre les Templiers en Orient. On sait également qu'il représentait Charles Ier d'Anjou à l'occasion du deuxième concile de Lyon en 1274[12].
D'après les pièces du procès de l'ordre du Temple, il ressort que frère Arnould de Wezemaal était présent à Mont-de-Soissons en 1283 où il a reçu le frère Gautier de Bailleul[19],[N 7], puis en 1286 pour y recevoir le dernier précepteur de la commanderie d'Amblers (Ambrief), frère Egidius d'Espernaut[20],[N 8]. Il était précepteur de la baillie de la Brie en 1286[21],[N 9] et en 1289, il participa à un chapitre qui se tint à Breuil[22].
Jean II de Wezemaal Dernier du nom († 1464) Seigneur de Rummen, Wezemaal, Westerloo, et Fallais Maréchal héréditaire du Pays de Brabant
?
Pas de descendant mâle légitime, cinq filles naturelles.[N 15] La seigneurie de Wezemaal passe dans la maison de Bourgogne (Charles le Téméraire)[36],[37].
(nl) Eduard van Ermen, Die landelijke bezittingen van de Heren van Wezemaal in de middeleeuwen : Tot de dood van jan I (1166-1417), vol. 1, Louvain, Centre Belge d'Histoire Rurale, (présentation en ligne).
(nl) Eduard van Ermen, « De familie van Wezemaal (ca. 1166 - 1464) », dans De Adel in het hertogdom Brabant, F. Van Hemelrijck, , 209 p. (présentation en ligne), p. 45-73.
Xavier Hélary, « Les Rois de France et la Terre Sainte, de la croisade de Tunis à la chute d'Acre », Annuaire-Bulletin de la Société de l'histoire de France: année 2005, , p. 58-59 (ISBN978-2-3540-7106-6, JSTOR23408507, présentation en ligne).
(en) Meredith P. Lillich, Rainbow Like an Emerald : Stained Glass in Lorraine in the Thirteenth and Early Fourteenth Centuries, Penn State Press, , 161 p. (lire en ligne), p. 114-116.
M.J. Tits-Dieuaide, « Un exemple de passage de la ministérialité à la noblesse : la famille de Wesemael (1166-1250) », Revue belge de philologie et d'histoire, , p. 335-355 (lire en ligne).
Notes
↑Il apparaît pour la première fois en 1246 mentionné avec son père dans une vente à l'abbaye de Val Virginal concernant des terres et un moulin(Oplinter). Le mariage de son père avec Béatrice de Brédadatant d'environ 1229, étant le fils aîné de cette fratrie et la majorité étant à l'âge de 14 ans. cf. Tits-Dieuaide 1958, p. 347.
↑On trouve également les graphies suivantes dans certains ouvrages : Wisemale et Visemale dans la plupart des ouvrages en français du XVIIIe siècle. Arnulphi de Ursumata dans une lettre du pape Nicolas III adressée au roi de France en rapport avec Pierre de Benais, l'évêque de Bayeux impliqué dans le complot orchestré par Pierre de La Brosse[1].
↑Arnoul n'a pas de titre dans les deux chartes pré-citées. En 1271, c'est Étienne de Sissey qui à la charge de la province du royaume de Sicile[10], dite des Pouilles dans de nombreux ouvrages. En 1274, les choses sont moins claires car Guillaume de Beaujeu qui occupa cette fonction en 1272-1273 est devenu maître de l'ordre et Simon de la Tour, son successeur à ce poste reçoit l'ordre de quitter la Terre Sainte pour rejoindre les Pouilles mais n'apparaît officiellement à ce poste que l'année suivante (1275)[11]. Il y a donc une vacance à ce poste et l’intérim a du être assuré soit par le lieutenant du maître de province (son second), soit par le commandeur de Barletta car cette commanderie était la plus importante de la région et siège de la province du royaume de sicile.
↑Il s'agit de la guerre de Navarre, cf. Guillaume Anelier, Histoire de la guerre de Navarre en 1276 et 1277, Imprimerie Impériale, , 785 p. (lire en ligne), p. 650, 653.
↑Cérémonie d'entrée dans l'ordre de ce frère. Arnould y est mentionné sous cette forme: (la) Arnulphum de Wisemale.
↑La graphie employée dans cette source est (la) Arnulphi de Vysamale. En français, les sources mentionnent Arnoul de Wesemale.
↑D'après l'ouvrage de Eduard Van Ermen, publication la plus récente à ce sujet. cf. Ermen 1982, p. 119-142. Complété par les publications d'Alphonse Wauters.
↑Toponyme non identifié. On trouve également la graphie Quaetbecke. Certains auteurs pensent qu'il s'agit de Quabeek aux pays-Bas, d'autres situent le lieu à l'Écluse dans le Brabant wallon. cf. La Belgique ancienne et moderne : Arrondissement de Louvain. Ville de Tirlemont, (présentation en ligne), p. 109. Cette seigneurie existait toujours en 1628 comme Alleu donné à Philippe de Mérode, marquis de Westerlo. cf. Louis Galesloot, Inventaire des archives de la cour féodale de Brabant, Hayez, (lire en ligne), p. 194, 335.
↑Voir Eugène Gens, « Le bâtard de Wezemael (2e partie) », dans Revue de Bruxelles, vol. 2, (lire en ligne), p. 97 qui le donne pour fils de Mahaud de Rivière. Roman historique contenant quelques incohérences chronologiques mais ce Francon de Wezemaal, qualifié de bâtard est connu notamment pour avoir défendu le château de Namur en 1256 et pour avoir été inhumé dans l'abbaye cistercienne d'Oplinter en 1296. cf. Jean-Baptiste de Vaddère, Traité de l'origine des ducs et du duché De Brabant, et de ses charges palatines héréditaires, t. 2, Ermens, (lire en ligne), p. 502-504.
↑Lors de la bataille de Courtrai, cf. chanoine Sylv. Balau et Émile Fairon, Chroniques liégeoises, Bruxelles, Maurice Lamertin, (lire en ligne), p. 59-60.
↑Cet Arnould, fils d'Arnould IV est rarement mentionné dans les généalogies. Il apparaît pourtant en 1306 aux côtés de son oncle Gérard(nl), seigneur de Berg op Zoom dans une charte de Jean II de Brabant[31] et avec le fils et héritier de Gérard en 1311[32] et 1312[33]. Encore en 1315.
↑Il eut parait-il de nombreux bâtards dont Olivier, « bâtard de Wezemaal », seigneur de Rummen et de Pas-Saint-Martin en Hesbaye (près de Horion-Hozémont († 1487). cf. Bulletin liégois 1886, p. 246.
Références
↑Louis-Georges de Bréquigny, M. de Pardessus et Laboulaye, Table chronologique des diplômes, chartes, titres et actes imprimés, concernant l'histoire de France, t. VII, (lire en ligne), p. 135.
↑(en) Jochen Burgtorf, The Central Convent of Hospitallers and Templars : History, Organization, and Personnel (1099/1120-1310), Leiden/Boston, Brill, , 761 p. (ISBN978-90-04-16660-8, BNF41347944, présentation en ligne), p. 659-661.
↑Kristjan Toomaspoeg, « Guerriers et négociateurs de paix : les ordres religieux militaires du Moyen Âge », dans Michel Sot, Médiation, paix et guerre au Moyen Âge, Édition du comité des travaux historiques et scientifiques, (ISSN1773-0899, lire en ligne), p. 78.
↑Pierre-Vincent Claverie, « Un exemple de transfert logistique lié à la défense de la Terre Sainte : Le passage en Orient de Guillaume de Roussillon », dans Michel Balard, Alain Ducellier, Migrations et diasporas méditerranéennes (Xe – XVIe siècles, Publications de la Sorbonne, , 529 p. (ISBN978-2-8594-4448-8, lire en ligne), p. 475-484 (p. 483 en particulier).
↑Édouard de Barthélemy, « Obituaire de la commanderie de Reims », dans Collection de Documents inédits sur l'histoire de France, vol. 4, (présentation en ligne), p. 301-336, p.
303 en particulier.
↑Père Anselme et Honoré Caille du Fourny, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs, grands officiers de la Couronne, de la Maison du Roy et des anciens barons du royaume, vol. 8, Paris, La compagnie des libraires, , 3e éd. (lire en ligne), p. 310.
↑Herckenrode, Complément au Nobiliaire des Pays-Bas et du Comté de Bourgogne, Gyselynck, (lire en ligne), p. 58.
↑Francois Louis Ganshof, Étude sur les ministériales en Flandre et en Lotharingie, , 456 p. (présentation en ligne), p. 94.
↑Jean-Baptiste de Vaddère, Traité de l'origine des ducs et du duché De Brabant, et de ses charges palatines héréditaires, t. 2, Ermens, (lire en ligne), p. 505-506.
↑A. Verkooren, Inventaire des chartes et cartulaires des duchés de Brabant et de Limbourg et des pays Outre Meuse. Première partie. Chartes originales et vidimées., vol. 1, (présentation en ligne), p. 231
↑Mathias-Joseph Wolters, Notice historique sur la commune de Rummen et sur les anciens fiefs de Grasen, Wilre, Bindervelt et Weyer, en Hesbaye, Hebbelynck, , 412 p. (lire en ligne), p. 127.
Voir aussi
Bibliographie complémentaire
Sergio Boffa, « Les soutiens militaires de Jean Ier, duc de Brabant, à Philippe III, roi de France, durant les expéditions ibériques (1276-1285) », Revue du Nord, vol. 78, no 314, , p. 7-33 (lire en ligne).
Voir en particulier la notice biographique, p. 26-28.