De retour au Québec en 1919, il étudie le droit à l'Université Laval où il obtient une licence en droit en 1922[2]. Il est admis au Barreau le [1]. Le , il épouse à Québec Lucille Garneau (1901-1979)[3],[1]. Le couple aura trois enfants : Claire, Jean et Suzanne[2]. De 1922 à 1960, il pratique le droit à Québec. Il se spécialise surtout comme avocat criminaliste mais s'occupe aussi parfois de causes civiles[2],[4]. Il enseigne également à l'Université Laval durant les années 1930 et 1950. Il est bâtonnier du Québec en 1946 et en 1947[1].
Le , le premier ministre Duplessis le nomme solliciteur général du Québec, poste de ministre qu'il conservera dans le gouvernement Sauvé jusqu'au . Duplessis le nomme également ministre des Transports et des Communications à partir du [1]. Rivard devient alors l'un des hommes forts du gouvernement. Il participe à toutes les conférences fédérales-provinciales et conseille son chef dans sa lutte contre le gouvernement fédéral pour l'empêcher de subventionner les universités québécoises, puisque l'éducation est de compétence provinciale en vertu de l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867.
Rivard devient alors une des cibles préférées des caricaturistes du Devoir, qui le présente comme un personnage servile et insignifiant. D'ailleurs, son attitude guindée et déférente agace, semble-t-il, Duplessis lui-même, qui le lui reproche souvent. Il est également très dépensier et a souvent des problèmes avec le fisc. Duplessis doit par deux fois payer son impôt annuel sur le revenu[5].
À la mort de Duplessis, en 1959, les journaux avancent le nom de Rivard comme successeur possible, mais celui-ci préfère se rallier à Paul Sauvé, qui devient premier ministre et confirme Rivard dans son poste de ministre des Transports et des Communications. Le , Sauvé nomme en plus Rivard au poste de Procureur général[1], ministère qui était détenu auparavant par Duplessis. Lorsque Sauvé décède à son tour, le , Rivard n'est pas plus intéressé par le poste de chef du parti et joint les rangs d'Antonio Barrette. Rivard conserve ses postes de ministre des Transports et des Communications et de Procureur général dans le gouvernement Barrette, jusqu'au [1]. Lors de l'élection générale de 1960, Rivard est défait dans sa circonscription par le libéral Laurent Lizotte.
Lors d'un discours devant les membres du club Kiwanis-Saint-Laurent, durant les années 1950, Antoine Rivard tient à faire l'éloge du bas niveau scolaire des Québécois de l'époque : « Nous, Canadiens français, nous sommes issus d'une longue tradition d'ignorance et de pauvreté, tradition que nous devons conserver[6],[7],[8],[9]. Nos ancêtres avaient la vocation de l'ignorance et ce serait une trahison que de trop instruire les nôtres[10],[11]. »
En 1958, après le dévoilement du scandale du gaz naturel, il se permet d'interrompre Duplessis en pleine conférence de presse mais se fait vite remettre à sa place : « Tais-toi, tais-toi, laisse-moi faire ». Dans une caricature, Le Devoir transforme cette phrase en une réplique duplessiste devenue célèbre: « Toé, tais-toé ».
↑Certaines causes qu'il a plaidées furent célèbres à l'époque, dont le procès Gallop et le procès Chapdelaine et la cause civile où il fut l'avocat du Séminaire de Québec contre les héritiers de Louis Hébert (Trépanier 1958).
↑Conrad Black, Duplessis, t. 2 : Le pouvoir, Éditions de l'Homme, , p. 41.
↑Rapporté dans : Jean-Louis Gagnon, Les Apostasies, Montréal, 1988, Les Éditions La presse, t.II, p.33