Orphelin de père dès l'âge de trois ans, il vit avec sa mère. Admis en classe de troisième au lycée du Parc en 1924, il obtient ensuite son baccalauréat littéraire. Il effectue son service militaire au sein du 23e Bataillon de chasseurs alpins où il est promu sous-lieutenant, puis revient à Lyon où il s'inscrit à la faculté de lettres. Il obtint ainsi, en 1932, une licence de lettres accompagnée de certificats d'italien.
De retour en France, il est nommé professeur d'italien au lycée du Parc où il prépare une agrégation. Il entre également dans la Résistance contre l'occupant allemand.
Le résistant
Dès octobre 1940, il est chargé d'organiser des actions de type militaire : cache d'armes et munitions, matériel de transmission, évasion de prisonniers de guerre et passages par l'Espagne, reconnaissance.
Au printemps 1943, il devient l’adjoint de Joseph Gastaldo, chef du deuxième bureau de l’Armée secrète, puis inspecteur général et adjoint du général Charles Delestraint. Ce dernier sera arrêté à Paris le , peu avant un agent de liaison de Daniel Cordier, Jean-Louis Théobald et le capitaine Gastaldo ; Jean Moulin doit alors réorganiser l'armée secrète, et demande à André Lassagne de trouver un lieu sûr afin d'organiser une réunion d’état-major.
Aubry et Lassagne rejoignent la maison où se trouvent déjà le colonel Lacaze, et Bruno Larat. Jean Moulin, accompagné de Raymond Aubrac et d'Émile Schwarzfeld arrive avec plus d'une demi-heure de retard et n'est pas conduit par la secrétaire du docteur à l'étage où doit se dérouler la réunion, mais dans la salle d'attente. À 14h40, le Sipo-SD mené par Klaus Barbie investit la maison du docteur Dugoujon et arrête tout le monde.
Pendant sa détention, il trouve le moyen de correspondre clandestinement avec ses amis Jean et Jeanne Lonjaret, grâce à des messages écrits avec une mine de crayon sur des feuilles de papier à cigarettes, insérées ensuite dans les ourlets recousus de torchons ou de mouchoirs[2].
Le , il est confronté au Tribunal militaire allemand du Gross Paris, présidé par le juge Ernst Roskothen avec comme motif d'inculpation « aide à l'ennemi et espionnage ».
André Lassagne est libéré le . De retour en France le , il est reçu second de l'agrégation qu'il avait commencé à préparer avant la guerre. Il se consacre alors à la politique, adhérant au RPF. Par la suite, il occupera plusieurs fonctions : conseiller municipal de Lyon, vice-président du conseil général du Rhône et sénateur du Rhône[3]. Enfin, il est l'un des délégués français au conseil de l'Europe.
Vie privée
André Lassagne est marié et a quatre enfants. Il est mort le [4],[5] et il est enterré au cimetière de L'Arbresle[6]. Son épouse est décédée en 2014.
Hommages
Plusieurs bâtiments scolaires ont été baptisés « André-Lassagne ». De plus, un quai porte son nom à Lyon, sa ville natale.