Après un synode tenu à Aoste les 27, 28 et , sont publiées les Constitutions et instructions synodales du diocèse d'Aoste. Cette époque voit le développement de l'enseignement catholique dans la Vallée d'Aoste notamment pour les filles avec la Congrégation des sœurs de Saint-Joseph et pour les garçons avec les Frères des écoles chrétiennes, toutefois à Aoste ils seront remplacés par le Conseil de la Ville en 1857 par des instituteurs laïcs et expulsés en 1860[3].
L'épiscopat d'André Jourdain est aussi marqué par ce que l'historiographie locale dénomme la « 3e insurrection des Socques »[4] : ces derniers sont des paysans pauvres et très croyants qui s'élèvent contre les taxes nouvelles et les mesures jugées anticléricales notamment la suppression de certaines fêtes religieuses, mesures prises par le gouvernement de Camillo Cavour à Turin. Des bandes d'émeutiers marchent sur Aoste les 26,27 et . Le , l'évêque André Jourdain accepte de se joindre à Bruno Favre le syndic d'Aoste (1852-1863) considéré comme un libéral, afin de les convaincre de rentrer chez eux. Toutefois 532 personnes sont arrêtées, 78 sont écroués et 26 s'enfuient. Quatre prêtres enfermés au Fort de Bard seront jugés puis acquittés comme la plupart des inculpés. La presse libérale d'Aoste représentée par le « Constitutionnel Valdôtain » publié depuis 1848 ne manque pas d'accuser l'évêque et le clergé valdôtain d'avoir fomenté ces troubles et l'avocat Jean-Laurent Martinet, député d'Aoste, relaye ces accusations à la Chambre de Turin[5]. De tendance conservatrice, André Jourdain envoie en 1854 une lettre aux clercs et aux fidèles mettant à l'Index la lecture des publications du chanoine libéral d'Aoste Félix Orsières et du « Constitutionnel » [6]