Ayant dès sa jeunesse embrassé la profession des armes, à l'exemple de ses aïeux, il avait accompagné dans toutes leurs expéditions les maréchaux de La Meilleraye et de Gassion, et s'était même trouvé près de ce dernier, quand il fut mortellement blessé au siège de Lens, en 1647.
Alexandre Guillaume jouit des honneurs de la cour à raison de son origine, l'année 1665 (« Nos rois dès les premiers âges de la France, ont traité de Cousin l'aîné des Melun), et ils se sont réservé de consentir à leurs mariages, de les agréer et d'en signer l'acte[1] »).
Il avait fait la plupart des campagnes jusqu'au traité des Pyrénées, et suivi le roi dans la campagne de Flandre où il avait reçu, au siège de Douai (1667), une grave blessure au coude. La conquête de la Flandre (guerre de Dévolution), où étaient situés les biens en litige en les maisons de Melun et de Ligne, fut assurée à la France, en 1668, à Aix-la-Chapelle. Alexandre-Guillaume de Melun, prince d'Épinoy, qui semblait marcher en même temps que le roi à la conquête de son héritage, et avait eu dans cette campagne le bras fracassé d'un coup de canon, demanda à Louis XIV, après la victoire, les restitutions vainement réclamées depuis si longtemps. Sa requête examinée, ses droits furent reconnus légitimes, et il fut mis en possession du patrimoine de ses ancêtres et particulièrement des terres d'Antoing, de Cysoing et de Roubaix.
Il suivit encore le roi au siège de Maestricht en 1673, et ne cessa de porter les armes que quand ses infirmités le forcèrent à les déposer.
Le petit-fils de Pierre de Melun jouit paisiblement de l'immense fortune et de tous les titres possédés par ses pères, et mourut le , en son château d'Antoing près de Tournai, le avec les sentiments de piété qu'il avait conservés toute sa vie. Son corps fut porté dans l'église du couvent des dominicains de Lille.
Reconnaissant des honneurs et des bienfaits qu'il en avait reçus, le baron de Vuoerden[2] lui fit cette épitaphe :
« (la) Perenni memoriœ Guillelmi Alexandri de Melun, principis d'Espinoy, marchionis de Roubaix, Flandriœ comestabilis, regionim ordinum equitis, oriundi ea andquissimi generis nobilitate quœ infraregium supremum que fastigium omni natalium splendori aut pavest aut superior. Sanguis atque honos gentilitius, primariœ apud Gallos, Belgasque familiœ, ductus ab Aureliano régis Clodovei aulico, in venus vice-comitum Melodunensium, comitum Tancarvilliorum, principum Espinoyorum, per M. C. annorum sérient pervenit ; et quod paucorum virum sit stemma is sanguis per atavos Albretios, Lotharingos, Palatinos, Luxemburgios, Fuxienses, omnibus christiani orbis regibus est agnatus. Inventam ille in armis bellis que contra Hispanum, vindictam et Martem ultorem quœrens exegit, Marescalles Mellerayo et Gassionœo, in prœliis et periculis omnibus individuus cornes. In decretoriâ Atrebati obsidione MDCLIV, manu exemplo, propriis impendiis, acer propugnator, felix etiam vindex fecit ; reliquis quoad valetudo tulit, bellis Ludovico magno. Fidem, operam, animum, virtutem non nunquàm vel cruento caractère obligavit. Conjugem adscivit in dominatrice principum Rohanœorum prosapiâ, ex quâ geniti bini mares, binœ filiœ preclarœ prosteritatis spes et semina. Mecenati de me meisque summâ munificentiâ merito, desituri nunquàm, gratianimi monumentum posui, dicavi M. A. B. D. V. »