Le relief de la commune est celui d'un plateau assez vallonné descendant vers le centre où se trouve la vallée de l'Aume.
Dans cette vallée se trouve la ville d'Aigre. Le point culminant est à une altitude de 151 m, situé au nord-est dans la forêt de Tusson. Le point le plus bas est à 60 m, situé le long d'un bras de l'Aume à l'extrémité sud-est de la commune. La ville d'Aigre, construite dans une ancienne boucle de la rivière, est à 65 m d'altitude, et le bourg de Villejésus, construit au bord de la vallée, est à 75 m d'altitude[5].
Hydrographie
Deux cours d'eau référencés par le Sandre traversent la commune.
Il s'agit de l'Aume[6] affluent de la Charente et du ruisseau de Siarne[7] affluent de l'Aume.
L'Aume prend sa source à Bouin (Deux-Sèvres) et se jette dans le fleuve Charente à Ambérac. Elle traverse la ville d'Aigre, construite principalement sur sa rive droite.
L'Aume se divise en plusieurs bras, dont certains traversent le vieux bourg.
Le ruisseau de Siarne, à sec en été, se jette dans l'Aume à l'extrémité nord de la commune.
On trouve aussi quelques fontaines comme la Font du Geau, ou au pied du château de Crève-Cœur[5].
La commune d'Aigre présent un habitat relativement dispersé. Si l'essentiel de la population se concentre au chef-lieu de commune Aigre, depuis le , la commune de Villejésus s'est associée à la commune d'Aigre.
Hameaux et lieux-dits
Les principaux hameaux sont : l'Ouche et Saint-Méxant au nord-ouest, et la commune ne compte que quelques fermes isolées comme la Combe et Cessac, ainsi que le lotissement de la Broussette et le château de Crève-Cœur à l'ouest. Au sud-est, la Servanterie, la zone du collège du Renclos et Aizet en limite avec Marcillac-Lanville sont quasiment collés au noyau urbain[5].
Hameaux de l'ancienne commune de Villejésus :
la Motte ;
les Granges ;
la Chaussée ;
Basleville ;
le Redour ;
Saint-Aubin ;
Chollet ;
les Loges, qui furent construites en 1800, lors de l'exploitation de la forêt, pour y loger les commis et ouvriers ;
le Champ-Cavreau ;
le Bois-Gaulis ;
Fontbrun (ferme et un manoir).
Activité économique et de services
Le commerce de proximité et l'artisanat sont les activités dominantes de la commune avec les services de santé de proximité et les établissements d'enseignement élémentaire et secondaire.
Voie de communication et transports
Le département de la Charente n'est pas irrigué par le réseau autoroutier français, l’accès par l'autoroute A10 se fait via la nationale 10 par la sortie 30 Poitiers-Sud au nord et via l'ancienne nationale 739 par la sortie 34 Saint-Jean-d'Angély à l'ouest.
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Aume et le ruisseau de la Couture. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1993 et 1999[11],[9].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 68,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 960 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 934 sont en aléa moyen ou fort, soit 97 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[12],[13].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[14].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et 1992 et par des mouvements de terrain en 1999[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Aigre est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[15].
Elle est située hors unité urbaine[16] et hors attraction des villes[17],[18].
Toponymie
Les formes anciennes sont Acria au XIIIe siècle[19]. À la fin du XIIIe siècle, Aigre apparaît sous le nom d'Acriacis, puis Agria au XVIIe siècle[20].
Le village pourrait avoir été construit autour de la propriété d'un riche gallo-romain nommé Acrius[21],[20].
Du château situé au lieu-dit Saint-Méxant qui fut l'objet de travaux de fortifications en 1472 il ne subsistait que la fuie, l'enclos et les douves en 1906. La chapelle construite avant 1706 est elle aussi détruite[22]. Ce fief était au XVe siècle aux mains d'un gentilhomme écossais, Wastre Vallantin, puis est passé au XVIIe siècle en possession de la famille Poisson de Saint-Maixant, originaire de l'Aunis[23].
Aigre appartenait à la châtellenie de Marcillac et était une très pauvre vicairie de l'archiprêtré d'Ambérac, sans titulaire, annexée à celle de Mons depuis le XVe siècle. En 1789, la cure d'Aigre est enfin pourvue.
Au XVIe siècle, une grande partie de la population passe à la Réforme et Aigre forma avec Marcillac une paroisse protestante de la province synodale du Poitou. Après que les seigneurs de La Rochefoucauld sont revenus au catholicisme[23], le culte est interdit à Marcillac en 1665, puis le une sentence du grand sénéchal de Poitou ordonne la fermeture du lieu de culte d'Aigre[24],[25],[23].
Le , Villejésus est intégrée à Aigre qui devient une commune nouvelle, ceci est acté par un arrêté préfectoral du [26].
La fiscalité est d'un taux de 16,05 % sur le bâti, 49,81 % sur le non bâti, 7,13 % pour la taxe d'habitation et 11,48 % de taxe professionnelle (chiffres 2007).
La communauté de communes prélève 2,61 % sur le bâti, 6,06 % sur le non bâti, 1,09 % pour la taxe d'habitation et 1,45 % de taxe professionnelle.
Les habitants sont nommés les Aigrinois et les habitantes les Aigrinoises[28].
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[30].
En 2021, la commune comptait 1 597 habitants[Note 1], en augmentation de 44,26 % par rapport à 2015 (Charente : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 23,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 43,8 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 764 hommes pour 821 femmes, soit un taux de 51,8 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,59 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[33]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
2,2
90 ou +
6,1
13,2
75-89 ans
17,9
23,1
60-74 ans
24,7
21,0
45-59 ans
18,9
14,3
30-44 ans
11,4
12,1
15-29 ans
10,1
14,0
0-14 ans
11,0
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[34]
Le moulin à blé, dit Moulin du Château qui date du XVIIIe siècle a été transformé au XIXe siècle en utilisant la force motrice de la turbine pour l'atelier de fabrication de la liqueur Angélus.
Actuellement, il est devenu la distillerie Gautier qui employait en 1990 32 personnes à l'usine et 20 commerciaux[36]. Cognac Gautier a rejoint le groupe Berger en 1975, lui-même repris par le groupe Marie Brizard en 1995[37].
Chef-lieu de canton, Aigre bénéficie d'une gendarmerie et d'un centre de secours.
Syndicat d'initiative.
Centre de secours.
Sports
Cyclisme
Le cyclisme est très implanté à Aigre, le club s'appelle désormais l'ACJAR[40], il organise plusieurs courses amateurs dans le nord-ouest de la Charente dont le Critérium de Villejésus et le Tour du pays d'Aigre. En 2010, le club organise, avec la fédération française handisport, le championnat de France de cyclisme handisport sur la commune de Saint-Fraigne.
La commune avait déjà été traversée par le Tour de France mais pour la première fois, Aigre a connu en 2009, l'arrivée de la 1re étape du 23eTour du Poitou-Charentes et la victoire d'Anthony Ravard, le mardi [41]. Le départ de la seconde étape a eu lieu le lendemain à Rouillac.
Le cyclotourisme n'est pas en reste puisque le CC Aigrinois organise entre autres une randonnée bisannuelle la Coco Trainaud[42] dont la dernière épreuve se déroula le , elle porte le nom d'un ancien coureur qui a fait beaucoup pour le cyclisme local[43].
Football
Le football reste un sport important dans la commune avec un club fondé en 1902 qui participa au championnat USFSA des Charentes avant la Première Guerre mondiale. Par la suite, le club resta longtemps au niveau régional et fut en 1968 au palmarès du Challenge de la ligue du Centre-Ouest[44].
Handball
Le club de handball féminin a vu le jour dans les années 1990[45].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
L'église paroissiale Saint-Pierre d'Aigre : l'église primitive a été construite en 1620. Reconstruite au bord de l'Aume, en 1868, sur les plans de l'architecte Alexandre Tessier, elle s'affaissa en 1870 et fut rebâtie de 1874 à 1877 sur pilotis. Le clocher à flèche en maçonnerie a été achevé en 1882[46],[47]. En 1905, les bas-côtés commencèrent à s'écarter du vaisseau central. En 1936 et en 1982, d'importants travaux de consolidation furent entrepris. En 2010, des verrières furent garnies de nouveaux vitraux.
L'église paroissiale Notre-Dame de Villejésus date initialement du XIIe siècle et était une ancienne commanderie hospitalière. Elle a été détruite et restaurée à deux reprises, aux XVIIe et XIXe siècles[48].
Rue des Planches et le long de la D 736, deux maisons du XIXe siècle possèdent chacune pigeonnier et lavoir[49].
Le château situé au lieu-dit Crève-Cœur a été construit après 1870 à la place d'un château dont les bâtiments étaient disposés autour d'une cour carrée[50].
Plusieurs tumulus sont présents au lieu-dit la Pierre Rousse et sont répertoriés dans la liste des dolmens de Charente.
Des fermes, un logis et un château situé au bois d'Ambérac composent aussi le patrimoine architectural communal[51].
D’or à la barre d’azur, à la grappe de raisin sommé d’un épi de mais senestré de deux épis de blé en bouquet, le tout aussi d’or brochant, à l’escargot du même à la coquille aussi d’azur brochant à dextre, ledit bouquet accompagné à senestre de treize gouttes ordonnées en arc de l’un en l’autre[52].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bJean-Marie Cassagne et Stéphane Seguin, Origine des noms de villes et villages de Charente, Jean-Michel Bordessoules, , 311 p. (ISBN2-913471-06-4), p. 10
↑ abc et dJules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 38
↑Dr Joseph Mouclier, "Quelques notes historiques sur les 82 communes de l'arrondissement de Ruffec." - Tome I, La ville de Ruffec et les communes du canton d'Aigre. - Études Locales, janvier-février 1921
↑Marie Lajus, « Arrêté portant création de la commune nouvelle d'Aigre par fusion des communes d'Aigre et de Villejésus », Recueil des actes administratifs spécial n°16-2018-043, , p. 3-5 (lire en ligne)