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Agustín García Calvo, né à Zamora le 15 octobre 1926 et mort le 1er novembre 2012 (à 86 ans) à Zamora[1], est un philologue, traducteur, linguiste, dramaturge, poète et philosophe espagnol.
Il a fait des études de philologie classique à l'université de Salamanque où il a obtenu son doctorat avec une thèse sur la « Prosodie et métrique du latin classique » sous la direction d'Antonio Tovar. Après quelques années comme professeur de latin-grec au lycée, il devient titulaire d'une chaire de philologie latine à l'université de Séville dès 1959, puis à l'université Complutense de Madrid, à partir de 1964. En 1965, lors de la révolte des étudiants de Madrid, Agustín García Calvo prend publiquement parti pour le soulèvement avec d'autres universitaires, notamment Enrique Tierno Galván, qui deviendra maire de Madrid après la restauration de la démocratie, et José Luis López Aranguren (es), professeur d'éthique. Tous trois furent destitués de leur chaire de l'université, en représailles à leur appui aux étudiants. De 1969 à 1972, Agustín García Calvo s'exile en France, et s'installe dans le Quartier latin, à Paris.
Durant cette période, il travaille comme traducteur pour la maison d'édition Ruedo Ibérico avant d'être nommé professeur à l'université de Lille. À Paris, au Quartier latin, il tient une causerie politique publique au café de la Boule d'or. Avec d'autres exilés espagnols, ils fondent la Commune Antinationaliste de Zamora à laquelle on doit trois écrits : Manifiesto de la comuna antinacionalista zamorana, Comunicado urgente contra el despilfarro, De los modos de integracion del pronunciamiento estudiantil.
En 1976, après la chute du régime franquiste, il récupère sa chaire à l'université de Madrid, qu'il conservera jusqu'à sa retraite en 1997. Il continue cependant d'y enseigner comme professeur émérite.
Il fut membre du Círculo Lingüístico de Madrid auquel participait aussi Rafael Sánchez Ferlosio, libre-penseur et écrivain.
Par ses ouvrages, Agustín García Calvo fit d'importantes contributions à la linguistique générale, préhistorique, européenne, et gréco-latine, ainsi qu'à l'étude de l'espagnol contemporain. Parmi ses ouvrages abordant le langage, figurent notamment les trois tomes de Del lenguaje rédigés entre 1979 et 1999, Hablando de lo que habla (Prix national de l'essai en 1990), ainsi que l'imposant Tratado de Rítmica y Prosodia y de Métrica y Versificación, achevé en 2006.
Parmi ses œuvres philosophiques, les plus connues sont Lecturas presocráticas, Razón Común (édition critique, traduction et commentaires des Fragments d'Héraclite), Contra el Tiempo et Contra la Realidad.
Comme poète, il a publié entre autres El Sermón de Ser o no Ser, poème philosophique qui en est déjà à sa 7e édition, Del Tren et Libro de Conjuros.
Il est aussi l'auteur de plusieurs pièces dramatiques, comme Iliupersis, comédie musicale, et Baraja del Rey Don Pedro, pour laquelle il obtint en 1999 le Prix national de littérature dramatique[2].
Il a aussi publié de nombreuses critiques sur la société contemporaine dans différents journaux, comme El País et Diario 16, entre autres. On peut citer Contra la Democracia, Contra la Paz, Análisis de la Sociedad del Bienestar, Comunicado urgente contra el despilfarro (« Communiqué urgent contre le gaspillage »).
De 1997 à sa mort, en 2012, il animait tous les mercredis la Tertulia politica, causerie politique hebdomadaire, à l'Athénée de Madrid, qui regroupait plus d'une centaine de participants.
Les poèmes d'Agustín García Calvo ont été mis en musique par les chanteurs Amancio Prada et Chicho Sánchez Ferlosio, entre autres.
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