Adrien Bruneau, né le à Laval[1] et mort le dans le 16e arrondissement de Paris[2], est un peintre français. Tombé dans l'oubli, il fait partie des pionniers ayant contribué à l’essor du cinéma éducatif.
Biographie
Origine
Son père Augustin Bruneau était peintre en bâtiment[3],[4]. Sa mère est Célestine Prévost[5]. Il est élève à l'école communale primaire de Bootz. Avec l'aide son ancien maître d'école, M. Lefèvre[6], il parvient avec succès à l'examen des Bourses. Reçu à ce concours, il entre au lycée de Laval, où il effectue le reste de ses études ; il y suit notamment les cours du professeur Gaston Bertin[7].
II entra aux Arts déco en 1894, où il obtint ses diplômes d'enseignement du dessin en 1898[3]. Dès le début de sa scolarité, il montre une préférence pour l'étude des plantes et des fleurs, s'inspirant des principes japonais connus en France sous l'influence d'Émile Reiber[9].
Délégué comme professeur à l'École d'arts décoratifs d'Aubusson en 1898, il effectue ensuite son service militaire[3].
Après une année de service militaire, de 1899 à 1902, il est dessinateur de la maison Christofle pour l'orfèvrerie, et celui de la maison Vever (pour la bijouterie). Il reçoit une récompense pour l'orfèvrerie à l'Exposition universelle de 1900.
Il entre en 1900 comme professeur à l'École Boulle. Il y reste jusqu'en 1910. Il y enseigne « la composition décorative pour l'orfèvrerie, le bronze, le meuble »[3].
Il obtient en 1902 le 1er prix (médaille d’argent)[11], pour ses travaux d’art industriel (dessins et modèles en plâtre) et études d’éléments décoratifs, présentés au jury du Conservatoire national des arts et métiers[12].
Ce dernier indique[15] sur Bruneau qu'« il nous inculquait la joie de dessiner des fleurs, le plaisir de faire des esquisses. Il nous obligeait à prendre des croquis dans le métro ou à mémoriser après la projection d'un film telle ou telle séquence et de la reproduire immédiatement ».
Au retour de la Première Guerre mondiale, passionné par le cinéma, il collabore avec Louis Lumière et devient le « pionnier de l'enseignement du dessin par le cinéma »[3]. Il a réuni, dans une salle de l’école communale de la rue Madame, les travaux des élèves du cours libre qu’il professe depuis trois ans en utilisant l’appareil cinématographique[19], puis au musée Galliera à partir de 1924.
En 1920, il est le fondateur de l'école Art et Publicité (auteur en 1921 de l'Enseignement moderne de la classe de dessin par le cinématographe)[20]. Il va en assurer bénévolement la direction pendant 10 ans tout en fondant avec le soutien de Léon Riotor la cinémathèque de l'enseignement professionnel, dont il est aussi le créateur. L'école a par exemple comme élèves Hélène de Beauvoir[21], Colette Pettier[22], Véra Pagava[23].
En 1922, la Ville de Paris l’a chargé, en collaboration avec Jean Benoit-Lévy, de la réalisation de films d’enseignement pour les écoles professionnelles municipales[24]. La Ville de Paris l'amène à superviser la réalisation du film Pasteur en 1922[25],[26]. Il préconise, vers 1922, « l’emploi du cinématographe dans les écoles primaires et professionnelles, non seulement pour éveiller l’intelligence de l’enfant, mais pour exercer ses facultés d’observation et sa mémoire des images »[27]. Cette position lui amena des contradictions qui ne manquèrent pas, mais il continua toujours et encore son travail de pionnier dans le domaine.
À la retraite en 1935, il fonda avec le concours de son ancien condisciple de lycée Adolphe Beck, en 1936 le Musée-école de la Perrine à Laval (Mayenne), inauguré le 15 septembre 1937 consacré à la formation technique et à l'éducation artistique des élèves. Il veut rendre à sa ville natale « le bien qu'elle lui avait fait : créer une œuvre à la portée de tous, grands et petits, capable de les hausser vers le Haut et de leur donner le goût d'une vie meilleure »[3].
Il était aussi vice-président de la Société de littérature et d'art du XVIe arrondissement de Paris[réf. nécessaire].
Il est chevalier le 22 mai 1928 puis officier de la Légion d'honneur le 5 aout 1938. Il est décédé à son domicile parisien au 52, avenue des Sycomores.
Postérité
En 1963, le conseil municipal de Laval rend un « solennel hommage » à Adrien Bruneau en attribuant son nom à l'allée qui conduit au jardin de la Perrine, et au musée-école dont il est le fondateur[3].
L'enseignement artistique et professionnel de la ville de Paris, 1925. Il présente, avec un tableau très complet de ce que fut le pavillon de la ville de Paris, entièrement consacré aux divers enseignements artistiques et techniques municipaux, un exposé très complet de toutes les institutions par lesquelles la ville de Paris s’efforce de concourir au développement des arts appliqués et a la formation du personnel qui leur est nécessaire[32].
↑ abcdefghi et jGilbert Chaussis, Laval de rue en rue, 1984, p. 10.
↑Ayant des dispositions pour la peinture et le dessin, il devint rechampisseur ou décorateur de voiture de maîtres : il réalisait les armoiries, les filets, les frises.
↑Je me souviens de "Zig et Puce" : et de quelques autres, Alain Saint-Ogan, 1961, p.145.
↑Jean A. Mercier Affichiste, Bibliothèque Forney, 1995, p. 16.
↑L'Avenir de la Mayenne, 12 juin 1904. Les témoins de la mariée étaient : Léon Robelin, maire de Longjumeau, secrétaire général de la Ligue de l'enseignement, et M. Gillet, artiste céramiste, ses cousins. Ceux du marié : Luc Olivier Merson, artiste peintre, membre de l’Institut, et Lucien Magne, architecte, inspecteur général des monuments historiques.
↑Elle est la fille du contrôleur général du Comptoir d’Escompte. Sœur aînée de Louis La Saigne (1885-1961), patron de Mesbla au Brésil et entre donc par cette alliance dans une famille d'artistes les Brianchon-Gillet, il est donc le cousin par alliance du peintre Maurice Brianchon (1899-1979). Ils ont une fille Denise, qui épouse Henry Plus à Paris en 1937.
↑Archives de Paris, fichier des électeurs, liste de 1921.
↑Adrien Bruneau, « Un film sur l'enseignement du dessin par le cinéma [Les Amis de Paris, n° 56, décembre 1921, p. 157] », 1895, revue d'histoire du cinéma, vol. 18, no 1, , p. 122–127 (DOI10.3406/1895.1995.1110, lire en ligne, consulté le ).