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16e régiment de tirailleurs sénégalais

16e régiment de tirailleurs sénégalais
Image illustrative de l’article 16e régiment de tirailleurs sénégalais
Insigne régimentaire du 16e RTS

Création
Dissolution
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type Régiment de tirailleurs sénégalais
Rôle Infanterie
Garnison Montauban (1922-1940)
Ancienne dénomination 114e, 115e et 116e bataillons de tirailleurs sénégalais (1918-1919)
Régiment porté de tirailleurs sénégalais (1941-1943)
Inscriptions
sur l’emblème
Levant 1920-1921
Maroc 1925-1926
Guerres Guerre franco-syrienne
Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale

Le 16e régiment de tirailleurs sénégalais (ou 16e RTS) est un régiment des troupes coloniales françaises. Il combat pendant l'entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale;

Création et différentes dénominations

  • 1919: Création du 16e régiment de tirailleurs sénégalais (16e RTS)
  • 1923: Renommé 16e régiment de tirailleurs coloniaux (16e RTC)
  • 1926: Redevient 16e régiment de tirailleurs sénégalais
  • 1940: Dissolution
  • 1943 : Formation du 16e régiment de tirailleurs sénégalais à partir du régiment porté de tirailleurs sénégalais (RPTS)
  • 1944 : Dissolution en mai, nouvelle création en septembre
  • 1945: Dissous, transformé en 22e régiment d'infanterie coloniale

Chefs de corps

  • 1934 : colonel Marie-Joseph-André Frech
  • 1940 : Jean Speckel

Historique des garnisons, combats et batailles du 16e RTS

Formation

Le régiment est créé le [1] à Biskra en Algérie[2], à partir des trois bataillons de tirailleurs sénégalais : les 114e, 115e et 116e BTS[3].

Ces trois bataillons sont eux-mêmes formés en novembre 1918, avec notamment 58 hommes chacun venus du 94e BTS. Les 114e et 115e BTS, à Tolga et Farfar, sont à nouveau renforcés par 50 hommes du 94e BTS en janvier 1919[4]. En mars 1919, le 116e BTS, jusque là stationné à El Outaya, fusionne avec le 137e BTS à Nemours et Marnia[5].

Entre-deux-guerres

En août 1919, le régiment rejoint Constantinople. En mai 1920, il part pour la Syrie après le déclenchement de la guerre franco-syrienne. Il débarque les 24 et 26 mai 1920 et participe à la lutte contre les partisans du roi Fayçal[6]. Il est ensuite dispersé entre Antioche et Alexandrette[2]. Le régiment est rassemblé à Alexandrette le avant d'embarquer vers la France[7]. Il déplore au Levant 29 tués et 56 blessés, ainsi que 56 morts de maladies.

De 1922 à 1940, le 16e RTS tient garnison à Montauban[8]. Du au , il est officiellement renommé 16e régiment de tirailleurs coloniaux[1].

Guerre du Rif

Le , face à l’aggravation de la situation dans le Rif, le régiment quitte Montauban pour débarquer à Casablanca. Après avoir été regroupé autour de Fès, il opère de juin à août en bataillons séparés : les 1er et 3e bloquent aux Rifains la route vers Fez (bataille de l'Ouergha) tandis que le 2e bataillon combat dans la région de Teroual (en). Ensuite, d'octobre 1925 à début février 1926, le régiment défend les postes de Taousset, d'Achikrane et de Bibane au nord de Fez, tout en menant quelques opérations offensives. Enfin, de mai à juin 1926, le régiment participe avec la 4e division marocaine de marche aux opérations « sur les crêtes de l’Armana Ait Lila et le plateau de Doukeine »[9].

Jusqu'en , le régiment déplore 56 tués, 85 blessés et 15 disparus[10] pour un effectif de 2 194 hommes au [11]. À la fin de la guerre, le total des pertes est de 73 tués (dont six officiers), 14 disparus et 145 blessés (dont quatre officiers)[12].

Retour en France

Le , au camp de Souge en Gironde, reçut des réservistes pour des périodes d’exercices de 21 jours.

En , il fut chargé de la surveillance du camp de Septfonds où étaient internés des réfugiés républicains espagnols[8].

Campagne de France

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 16e régiment de tirailleurs sénégalais (R.T.S.) fait partie de la 4e division d'infanterie coloniale (DIC). Il participa à la bataille de France sur la Ligne Weygand en tenant position sur la Somme à l'est d'Amiens dans le secteur d'Aubigny. Après les rudes combats des 26 et qui se soldèrent par le repli français et l'exécution par les Allemands de leurs prisonniers africains, le 16e RTS fit retraite dans l'Oise à Cressonsacq.

Le , les soldats africains du 16e RTS furent assassinés par les soldats allemands.

Le massacre de tirailleurs sénégalais se poursuivit les 9 et à Erquinvillers, des soldats allemands, appartenant probablement à la 9e division d'infanterie allemande, assassinèrent une cinquantaine de tirailleurs sénégalais prisonniers des 16e et 24e régiments de tirailleurs sénégalais[13]. Au total, aux alentours d'Erquinvillers, ce sont environ 100 à 600 tirailleurs sénégalais qui furent massacrés. Un médecin français avec l'aide d'un soldat allemand évita l'exécution de douze tirailleurs sénégalais abrités dans une cave[14].

Nouvelle formation à partir du régiment porté de tirailleurs sénégalais

Le [1], le régiment porté de tirailleurs sénégalais (RPTS) est créé en Côte d'Ivoire Nord (anciennement Haute-Volta, actuel Burkina Faso) pour défendre les colonies loyales au régime de Vichy. Il est constitué de deux bataillons, à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso[15].

Le , le régiment porté de tirailleurs sénégalais est renommé 16e régiment de tirailleurs sénégalais[1].

Rassemblé à Rufisque, il est subordonné à la 10e division d'infanterie coloniale à partir du [16]. Le régiment est dissous le [1] et fournit en juin-juillet quatre compagnies pour renforcer la 1re division de marche d'infanterie (1re division française libre)[17] et combler les pertes subies lors de la campagne d'Italie[18], tandis que ses autres éléments rejoignent d'autres unités de l'Armée française de la Libération, comme le 8e RTS[19] formé à partir du 3e bataillon du 16e RTS[16].

Dernière formation 1944-1945

Le 16e RTS est recréé le à partir d'éléments africains stationnées en France après la Libération. Subordonnés à la 1re division d'infanterie coloniale d'Extrême-Orient, les tirailleurs effectuent principalement des missions de garde dans la 15e région militaire (celle de Marseille)[20]. Le régiment est dissous le et forme le 22e régiment d'infanterie coloniale[1].

Drapeau du régiment

Il porte dans ses plis les inscriptions suivantes[21]:

Insigne

Couronne de feuilles à une ancre, brochée d’un buste de femme africaine, ancre argentée.

Personnalités ayant servi au 16e régiment de tirailleurs sénégalais

Bibliographie

  • Ousseynou Faye, Les tirailleurs sénégalais entre le Rhin et la Méditerranée, 1908-1939: parcours d'une aristocratie de la baïonnette, Éditions L'Harmattan, coll. « Études africaines », (ISBN 978-2-343-14081-0).
  • Anthony Guyon, Histoire des tirailleurs sénégalais: De l'indigène au soldat, de 1857 à nos jours, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-262-08598-8, lire en ligne).

Références

  1. a b c d e et f Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, "16+RTS" lire en ligne), p. 62
  2. a et b Guyon 2017, p. 172.
  3. Faye 2018, p. 162.
  4. Journal des marches et des opérations du 94e BTS, Service historique de la Défense (no 26 N 873/2), (lire en ligne), p. 9-10
  5. Journal des marches et des opérations du 137e BTS, Service historique de la Défense (no 26 N 873/26), (lire en ligne), p. 5
  6. Faye 2018, p. 218.
  7. Guyon 2017, p. 173.
  8. a et b http://www.museeresistance.montauban.com/uploads/files/plaquette16eRTS.pdf
  9. Guyon 2017, p. 175.
  10. Faye 2018, p. 144.
  11. Faye 2018, p. 133.
  12. Guyon 2017, p. 176.
  13. Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940. Paris : Tallandier. p. 49-51.
  14. Jean Vigreux et Johann Chapoutot, Des soldats noirs face au Reich : Les massacres racistes de 1940, , 105 p. (ISBN 978-2-13-073194-8, lire en ligne), p. 33.
  15. (en) Nancy Ellen Lawler, Soldiers, Airmen, Spies, and Whisperers: The Gold Coast in World War II, Ohio University Press (en), (ISBN 978-0-8214-1430-9, lire en ligne), p. 78-79
  16. a et b Paul Gaujac, « L’ armée coloniale se prépare pour la bataille de Provence », Ancre d'or Bazeilles, no 341,‎ , p. 26 (lire en ligne)
  17. Paul Gaujac, L'armée de la victoire (3) : De la Provence à l'Alsace, 1944, Charles-Lavauzelle, (ISBN 978-2-402-47767-3, lire en ligne), p. 54
  18. Eric Deroo et Antoine Champeaux, La force noire: gloire et infortunes d'une légende coloniale, Tallandier, (ISBN 978-2-84734-339-7, lire en ligne), « De la Tunisie à l'Italie »
  19. Vincent Joly, Le Soudan français de 1939 à 1945. Une colonie dans la guerre, Éditions Karthala, (ISBN 978-2-8111-4082-3, lire en ligne), p. 430
  20. Stéphane Weiss, Le réarmement français de 1944-1945: Faire flèche de tout bois, Presses universitaires de Rennes, , 107 p. (ISBN 978-2-7535-8746-5, lire en ligne)
  21. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007

Voir aussi

Articles connexes

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