Historique des garnisons, combats et batailles du 16e RTS
Formation
Le régiment est créé le [1] à Biskra en Algérie[2], à partir des trois bataillons de tirailleurs sénégalais : les 114e, 115e et 116e BTS[3].
Ces trois bataillons sont eux-mêmes formés en novembre 1918, avec notamment 58 hommes chacun venus du 94e BTS. Les 114e et 115e BTS, à Tolga et Farfar, sont à nouveau renforcés par 50 hommes du 94e BTS en janvier 1919[4]. En mars 1919, le 116e BTS, jusque là stationné à El Outaya, fusionne avec le 137e BTS à Nemours et Marnia[5].
Entre-deux-guerres
En août 1919, le régiment rejoint Constantinople. En mai 1920, il part pour la Syrie après le déclenchement de la guerre franco-syrienne. Il débarque les 24 et 26 mai 1920 et participe à la lutte contre les partisans du roi Fayçal[6]. Il est ensuite dispersé entre Antioche et Alexandrette[2]. Le régiment est rassemblé à Alexandrette le avant d'embarquer vers la France[7]. Il déplore au Levant 29 tués et 56 blessés, ainsi que 56 morts de maladies.
De 1922 à 1940, le 16e RTS tient garnison à Montauban[8]. Du au , il est officiellement renommé 16e régiment de tirailleurs coloniaux[1].
Guerre du Rif
Le , face à l’aggravation de la situation dans le Rif, le régiment quitte Montauban pour débarquer à Casablanca. Après avoir été regroupé autour de Fès, il opère de juin à août en bataillons séparés : les 1er et 3e bloquent aux Rifains la route vers Fez (bataille de l'Ouergha) tandis que le 2e bataillon combat dans la région de Teroual(en). Ensuite, d'octobre 1925 à début février 1926, le régiment défend les postes de Taousset, d'Achikrane et de Bibane au nord de Fez, tout en menant quelques opérations offensives. Enfin, de mai à juin 1926, le régiment participe avec la 4e division marocaine de marche aux opérations « sur les crêtes de l’Armana Ait Lila et le plateau de Doukeine »[9].
Jusqu'en , le régiment déplore 56 tués, 85 blessés et 15 disparus[10] pour un effectif de 2 194 hommes au [11]. À la fin de la guerre, le total des pertes est de 73 tués (dont six officiers), 14 disparus et 145 blessés (dont quatre officiers)[12].
Retour en France
Le , au camp de Souge en Gironde, reçut des réservistes pour des périodes d’exercices de 21 jours.
En , il fut chargé de la surveillance du camp de Septfonds où étaient internés des réfugiés républicains espagnols[8].
Campagne de France
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le 16e régiment de tirailleurs sénégalais (R.T.S.) fait partie de la 4e division d'infanterie coloniale (DIC). Il participa à la bataille de France sur la Ligne Weygand en tenant position sur la Somme à l'est d'Amiens dans le secteur d'Aubigny. Après les rudes combats des 26 et qui se soldèrent par le repli français et l'exécution par les Allemands de leurs prisonniers africains, le 16e RTS fit retraite dans l'Oise à Cressonsacq.
Le , les soldats africains du 16e RTS furent assassinés par les soldats allemands.
Le massacre de tirailleurs sénégalais se poursuivit les 9 et à Erquinvillers, des soldats allemands, appartenant probablement à la 9e division d'infanterie allemande, assassinèrent une cinquantaine de tirailleurs sénégalais prisonniers des 16e et 24e régiments de tirailleurs sénégalais[13]. Au total, aux alentours d'Erquinvillers, ce sont environ 100 à 600 tirailleurs sénégalais qui furent massacrés. Un médecin français avec l'aide d'un soldat allemand évita l'exécution de douze tirailleurs sénégalais abrités dans une cave[14].
Nouvelle formation à partir du régiment porté de tirailleurs sénégalais
Ousseynou Faye, Les tirailleurs sénégalais entre le Rhin et la Méditerranée, 1908-1939: parcours d'une aristocratie de la baïonnette, Éditions L'Harmattan, coll. « Études africaines », (ISBN978-2-343-14081-0).
Anthony Guyon, Histoire des tirailleurs sénégalais: De l'indigène au soldat, de 1857 à nos jours, Place des éditeurs, (ISBN978-2-262-08598-8, lire en ligne).
↑Scheck, R. (2007). Une saison noire. Les massacres de tirailleurs sénégalais. Mai-juin 1940. Paris : Tallandier. p. 49-51.
↑Jean Vigreux et Johann Chapoutot, Des soldats noirs face au Reich : Les massacres racistes de 1940, , 105 p. (ISBN978-2-13-073194-8, lire en ligne), p. 33.
↑Eric Deroo et Antoine Champeaux, La force noire: gloire et infortunes d'une légende coloniale, Tallandier, (ISBN978-2-84734-339-7, lire en ligne), « De la Tunisie à l'Italie »
↑Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007