Le point culminant du territoire communal est à 280 m d’altitude, au Bois Marguerite, et le point le plus bas à 160 m, à la limite avec le territoire de la commune de Flize.
Le village est situé au pied des crêtes préardennaises jurassiques, sur les marnes bleues du lias[1].
Voies de communication et transports
Étrépigny se trouve à l'écart des principales voies mais reste proche de la vallée de la Meuse et de Charleville-Mézières. En voie routière, la D 433 permet de rejoindre la D 33 reliant Boutancourt à FLize
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 979 mm, avec 13,8 jours de précipitations en janvier et 9,7 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Charleville-Méz. », sur la commune de Charleville-Mézières à 10 km à vol d'oiseau[5], est de 9,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 928,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 39,2 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,5 °C, atteinte le [Note 1],[6],[7].
Au , Étrépigny est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Charleville-Mézières, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (43 %), terres arables (24,9 %), forêts (24,7 %), zones urbanisées (7,2 %), zones agricoles hétérogènes (0,2 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Pour ce village ardennais d’Etrépigny, plusieurs formes sont rencontrées dans des textes anciens : Esterpigny en 1252, Stirpignis en 1256, Estrepigny en 1324, Estrepigny en 1312 et 1344, Etrepigny en 1576, Tarpigny en 1589, Trepigny en 1733[1].
Le nom d’Étrépigny est probablement issu d'un nom propre romain, Sterpinius[15], ou de sterpinium, mot bas-latin désignant un terrain plein de souches[1], suivi du suffixe localisant ou de propriété (i)acum[15], d'origine gauloise et qui a régulièrement abouti à la terminaison -y dans le Nord de la France.
Histoire
La paroisse d'Étrépigny est fondée aux environs de l'an 1200 par l'abbaye d'Élan. Une première mention du village apparaît dans un acte de 1252. À l'époque, ce territoire fait partie du comté de Rethel, un des principaux fiefs de cette région[1].
Un château y est mentionné dès 1256[1],[16]. Les seigneurs d'Étrépigny ont droit de haute, basse et moyenne justice, et également droit de gruerie. Ce territoire intègre le domaine royal au XIVe siècle. Différentes familles se succèdent en ce lieu, dont Jacques de Villiers qui achète la terre le , puis la transmet à ses descendants. Deux siècles plus tard, Jean-Ernest de Terwel (~1618-1678), l'achète à son tour en 1661 et devient seigneur d'Étrepigny. Il devient également maréchal général des armées du Roi, commissaire général des troupes de Champagne, intendant pour le Roi sur la Meuse. Cet aristocrate protestant (un hérétique pour Charles-Maurice Le Tellier, archevêque-duc de Reims) meurt le à Sedan et y est enterré, transmettant la seigneurie à son épouse Marie Conquérant[1],[17]. L'édit de Fontainebleau révoquant en 1685 l'édit de Nantes, rend plus délicate la position de cette famille sur un fief intégré au domaine royal. Marie Conquérant meurt en , et Antoine de Toully achète la seigneurie en 1697[1].
De 1689 à 1729, l'église a pour curé Jean Meslier qui se plaint de ce châtelain, Antoine de Toully, l'accusant en chaire de maltraiter les paysans. Ce curé fait prier pour Antoine de Toully, afin « que Dieu lui pardonne et lui fasse la grâce d'expier en l'autre monde les mauvais traitements qu'il a fait ici bas ressentir aux pauvres et la conduite intéressée qu'il a tenue envers les orphelins ». Non content de faire sonner systématiquement de la trompe de chasse sous les verrières de l'église pendant les offices, Messire Anthoine de Touilly, chevalier, seigneur de Cléry, Saint-Martin-sur-Barre et Pouilly, obtient aisément l'appui de l'évêque de Reims, Mgr de Mailly (successeur de Charles-Maurice Le Tellier), pour réprimander le petit curé qui se le tient pour dit… jusqu'à sa mort en 1729 où, sous forme d'un manuscrit de plus de mille pages, il laisse à ses paroissiens un testament philosophique. Dans ce manuscrit, le curé Jean Meslier nie notamment l'immortalité de l'âme et affirme que l'emprise de la religion n'a été favorisée que pour permettre la domination d'un petit nombre sur les autres[16].
Antoine de Toully meurt en 1722. La seigneurie passe à sa fille, Claude Reine de Toully, qui se marie à un membre de la famille de Fuchsamberg, Gabriel Renart de Fuchsamberg. Une petite-fille de ce couple, Marie Gabrielle Renart de Fuchsamberg, épouse Léonard François Marie, comte de Moriolles. Alexandre Nicolas Léonard Charles Marie, marquis de Moriolles, est le dernier seigneur d'Étrepigny. Il émigre pendant la Révolution française, en 1793[1].
En 1814 et 1815, le village subit différentes réquisitions des troupes étrangères stationnant dans les Ardennes. Pendant la guerre de 1870, il est occupé du au . Pendant la Première Guerre mondiale, il est de nouveau occupé de 1914 à 1918. En , au début de la Seconde Guerre mondiale, la population évacue le village pour un exode vers l'Ouest de la France, puis revient progressivement. Une partie des terres cultivables est réquisitionnée par les Allemands et exploitée sous la direction d'un chef de culture de la WOL ou Wirtschaftoberleitung[1].
Sarah Mineur a été amenée à remplacer, au poste de maire, Francis Quènelisse, démissionnaire en 2018. Puis elle a présentée une liste en 2020 et a été élue au 1er tour[22],[23].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[27].
En 2021, la commune comptait 281 habitants[Note 3], en évolution de +1,81 % par rapport à 2015 (Ardennes : −3,2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'école primaire publique d’Étrépigny, sur la commune, est une école élémentaire publique, située au 1 rue Lefevre-Gineau. Cet établissement est rattaché à l'académie de Reims et se trouve en zone B[29],[30].
Des écoles maternelles existent dans des villages à proximité, comme Boutancourt à 1,1 km, Balaives-et-Butz à 1,7 km, Flize à 2,1 km, ou encore Saint-Marceau à 3,7 km[29].
Différents collèges sont situés sur la commune de Nouvion-sur-Meuse à 4,7 km, Villers-Semeuse (6,6 km), Vrigne-aux-Bois (8,7 km) et d’autres encore à Charleville-Mézières (8 km)[29].
Les lycées les plus proches sont à Charleville-Mézières (dont un lycée professionnel) et Sedan. Il faut signaler également le lycée agricole de Saint-Laurent[29].
Économie
Étrépigny se trouve à l'écart des principales voies mais reste proche de la vallée de la Meuse et de Charleville-Mézières. Elle appartient à l'aire urbaine, à la zone d'emploi et au bassin de vie de Charleville-Mézières. Peu de commerces et d'entreprises se trouvent sur place[31].
En 2010, le revenu fiscal net par foyer dans la commune était de 25 447 € pour une moyenne nationale de 23 782 €[32].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Bâti dans le village
Sa rue principale aligne des maisons caractéristiques en pierre de Dom prolongées par une allée de marronniers vénérables débouchant sur le château et l'église, hauts symboles de l'histoire peu banale de la localité.
Implantée au milieu du cimetière, elle est sans style défini, et semble de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle[1], comme semble le montrer l'existence simultanée de fenêtres cintrées qui disparaissent à cette époque, et de fenêtres ogivales. La fenêtre en forme de rosace au-dessus de la porte d'entrée est de construction ultérieure. La maçonnerie des murs a plus d'un mètre d'épaisseur[1].
Le clocher est au-dessus du porche, composé d'un cube surmonté de formes pyramidales à quatre côtés[1]. Une sacristie est adossée au mur côté sud, qui date du XVIIIe siècle[1].
Château
Si l'église du XIIe siècle est toujours celle connue par Jean Meslier, le château en revanche ne montre plus que quelques vestiges de ce qu'il a été sous l'Ancien Régime.
Cet ancien château est cité dès 1256. Une description à la fin du XVIIe siècle mentionne notamment plusieurs bâtiments, un donjon, quatre tourelles et des fossés. Il comporte également un pont-levis. Il est vendu et, ayant été ravagé par un incendie, il est détruit lors de la Révolution française, dans la dernière décennie du XVIIIe siècle[1],[16].
Une nouvelle bâtisse est érigée en 1825 par un autre personnage illustre, Louis Lefèvre-Gineau[16], physicien et député, à qui l'on doit d'avoir, en 1799, défini la masse du kilogramme. Après Louis Lefèvre-Gineau, son fils adoptif, Louis-Hercule Viez-Lefèvre-Gineau, homme des lettres, y séjourne, puis la fille de celui-ci, Louise Adelaïde Viez-Lefèvre-Gineau, mariée au célèbre éditeur Ernest Panckoucke. Mais cet édifice a été un moment abandonné au XXe siècle. Il est rénové en partie, et habité[1].
Personnalités liées à la commune
Jean Meslier (1664-1729), curé de la paroisse, philosophe des Lumières français.
Louis Lefèvre-Gineau (1751-1829), chimiste et scientifique français, homme politique, fit construire et habitat le château d'Étrépigny.
D'or à l'écusson de sable chargé d'une fleur de lis d'argent et accompagné en pointe de deux feuilles de chêne de gueules, celle de dextre posée en bande et celle de senestre en barre, au chef d'azur chargé d'un fer de lance d'or accosté de deux étoiles du même.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑« Fiche communale d'Étrépigny », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ abc et dPhilippe Seydoux, Gentilhommières et Maisons fortes en Champagne : Marne et Ardennes, t. 1, Paris, Éditions de La Morande, , 320 p. (ISBN2-902091-30-3), « Etrepigny », p. 152-153
↑J. Jailliot, « Le protestantisme dans le Rethélois et dans l'Argonne jusqu'à la Révocation de l'Édit de Nantes », Revue d'Ardenne & d'Argonne, , p. 19 (lire en ligne)
↑Olivier Durand, « Cerné de toutes parts, le maire d’Étrépigny jette l’éponge : Affaibli et acculé, Francis Quenelisse vient de démissionner. Il dénonce un harcèlement », L'Union, (lire en ligne, consulté le )« Pour Francis Quenelisse, élu de longue date, mais maire pour la première fois depuis 2014 (succédant à Jean-Marc Migeot), les dernières semaines auront été un chemin de croix ».
↑Olivier Durand, « Les citoyens appelés aux urnes le 4 février, à Étrépigny : Il faudra élire quatre nouveaux conseillers municipaux. », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).