Les élections législatives portugaises de 2005 (en portugais : Eleições legislativas portuguesas de 2005) se sont tenues au Portugal le , afin d'élire les deux cent trente députés de la dixième législature de l'Assemblée de la République, pour un mandat de quatre ans. Elles ont été remportées par le Parti socialiste (PS), qui décroche la première majorité absolue de son histoire.
Toutefois, l'exercice du pouvoir du nouveau Premier ministre se révèle instable et faible. Outre les initiatives annoncées dans les médias par lui et démenties dès le lendemain par le ministre responsable, il a démis de ses fonctions le ministre de la Jeunesse et des Sports, Henrique Chaves, moins de deux semaines après l'avoir nommé. De plus, il a décidé de réduire les impôts tout en augmentant les traitements de la fonction publique, en contradiction avec l'objectif de respect des règles européennes, ce qui a amené à des critiques de la Banque du Portugal. L'ensemble de ces difficultés conduit le président Sampaio à annoncer, le 10 décembre, la dissolution de l'Assemblée.
Cette décision a été critiquée par Santana Lopes car, depuis la révolution des Œillets et bien qu'une telle opération soit conforme à la Constitution, aucun chef de l'État n'a dissous le Parlement avant la chute du gouvernement.
La campagne électorale s'est jouée sur des thèmes propres au Portugal, des considérations comme la participation à la guerre d'Irak ayant été reléguées au second plan, bien que l'ensemble de la gauche ait annoncé sa volonté de retirer les troupes déployées en Irak. Les questions économiques et budgétaires ont dominé les débats. Avec l'élargissement de l'Union européenne à dix États d'Europe centrale et orientale en 2004, la compétitivité du pays, déjà faible, a en effet encore décru, tandis que les succès promis par José Manuel Durão Barroso ne se sont pas réalisés, le pays continuant de ne pas respecter les critères européens de déficit public, notamment. De plus, compte tenu du poids de l'administration publique dans la vie économique du pays, presque tous les partis s'étaient engagés à la réformer, afin d'en réduire la taille et les coûts. Enfin, la question de la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse, rejetée de justesse par référendum en 1998, a de nouveau été abordée, socialistes et sociaux-démocrates annonçant alors une nouvelle consultation du peuple en cas de victoire.
Résultats
Scores
Résultats des élections législatives portugaises de 2005
Alors que la participation croît légèrement, avec une hausse supérieure à deux points, le PS remporte son meilleur résultat depuis 1975 et une majorité absolue de sièges, ce que seuls les sociaux-démocrates avaient réussi à faire jusqu'à présent. Les socialistes l'emportent dans dix-neuf circonscriptions, dont dix-sept sur dix-huit en métropole, et reviennent en force au pouvoir, moins de trois ans après l'avoir perdu. Dans son ensemble, la gauche est la grande gagnante de ces élections, avec plus de 58 % des suffrages exprimés et une progression générale, également assez marquée pour le BE, qui fait plus que doubler son nombre d'élus.
À droite en revanche, la défaite est sévère pour le PPD/PSD, qui retombe, pour la première fois depuis 1983, sous la barre des 30 % des voix et des 80 députés, obtenant là l'un de ses plus mauvais résultats. De même, le CDS/PP connaît son premier recul en sièges depuis 1987, époque où il n'en avait remporté que 4, et échoue à conserver la troisième place, qu'il avait déjà obtenue en 1995.