Élections de l'Assemblée algérienne de 1948

Élections de l'Assemblée algérienne de 1948
(premier collège)
60 délégués du premier collège de l'Assemblée algérienne
-
Corps électoral et résultats
Population 1 558 000
Rassemblement du peuple français – Jacques Soustelle
63,33 %
Délégués élus 38
Indépendants
23,33 %
Délégués élus 14
Section française de l'Internationale ouvrière – Léon Blum
6,66 %
Délégués élus 4

Élections de l'Assemblée algérienne de 1948
(second collège)
60 délégués du second collège de l'Assemblée algérienne
Corps électoral et résultats
Population 8 000 000
Votants 1 300 000
Indépendants
70 %
Délégués élus 42
Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques – Messali Hadj
15 %
Délégués élus 9
Union démocratique du manifeste algérien – Ferhat Abbas
13,33 %
Délégués élus 8

Les Élections de l'Assemblée algérienne de 1948 ont eu lieu les et en Algérie française afin d'élire les 120 représentants à l'Assemblée algérienne, organisé en deux collèges électoraux.

Contexte

Ces élections se sont tenues pendant la période coloniale française en Algérie et pendant la période des Mouvements indépendantistes Algériens comme l'UDMA de Ferhat Abbas ou le PPA-MTLD de Messali Hadj.

Le est promulgué le Statut sur l'Algérie et prévoit la création d'une Assemblée algérienne élue au suffrage universel direct avec parité entre musulmans et européens

Système électoral

L'Assemblée algérienne est élue au suffrage universel direct à deux tours par deux collèges électoraux : un collège est réservé aux européens et 58 000 de statut local composé de 60 délégués tandis que le second collège, quant à lui, est également composé de 60 délégués mais concerne 1 300 000 citoyens algériens indigènes de « statut musulman ».

Résultats

Premier collège (européen)

Les résultats du premier collèges tourne en faveur des Gaullistes.

Rassemblement du peuple français

38  /  60

Indépendants

14  /  60

Section française de l'Internationale ouvrière

4  /  60

Parti communiste algérien

1  /  60

Parti radical

1  /  60

.

Second collège (musulman)

Les résultats du second collège sont en faveur des Pro-français.

Indépendants

42  /  60

Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques

9  /  60

Union démocratique du manifeste algérien

8  /  60

Section française de l'Internationale ouvrière

1  /  60

.

Polémique et fraude électorales

Ces élections ont fait l'objet de polémique et sont accusées de fraudes électorales, surtout parce que les partis MTLD de Messali Hadj et UDMA de Ferhat Abbas avaient gagné les élections municipales de 1947[1],[2]. Yves Chataigneau, le gouverneur général de septembre 1944 à février 1948, refusait de faire intervenir l'administration dans les opérations électorales, mais son successeur, Marcel-Edmond Naegelen, a accepté le trucage des élections en 1948 et 1951[3]. Le trucage des élections se répète en 1954[4].

Ainsi, au congrès du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques une première scission a eu lieu entre les partisans d'un insurrection qui deviendra le Comité révolutionnaire d'unité et d'action et les partisans d'action politique qui resteront Messalistes et qui deviendraient le Mouvement national algérien (MNA), et entre le CRUA et le MNA a eu lieu un semi-conflit.

Notes et références

  1. Charles-Andre Julien, L'Afrique du Nord en Marche, 2e édition, Julliard 1953, pp. 321-338.
  2. Bernard Droz, article Naegelen, Marcel-Edmond (1892-1978), dans L'Algérie et la France, Robert Laffont 2009, (ISBN 978-2-221-10946-5), p. 629, article Assemblée algérienne du même auteur, p. 66, et article Statut de 1947 p. 793, du même auteur.
  3. Bernard Droz, article Assemblée algérienne, dans L'Algérie et la France, Robert Laffont 2009, (ISBN 978-2-221-10946-5), p. 66, article Chataigneau, Yves (1891-1969) du même auteur, p. 185, article Naegelen, Marcel-Edmond (1892-1978) du même auteur, p. 629.
  4. Bernard Droz, article Assemblée algérienne, dans L'Algérie et la France, Robert Laffont 2009, (ISBN 978-2-221-10946-5), p. 66.

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