Née à Paris, Yahne Le Toumelin grandit au Croisic en Loire-Atlantique aux côtés de son frère Jacques-Yves Le Toumelin. À l’âge de 10 ans, elle s’initie au dessin et réalise ses premières peintures à l’huile.
Chargée par Pierre Schaeffer et Jacques Copeau de réaliser des présentations radiophoniques d’œuvres artistiques au Studio d’essai de la RTF, Yahne Le Toumelin fait la connaissance de Jean-François Revel qui la demande en mariage à l'été 1945. En 1946 naît Matthieu Ricard.
À Mexico, elle se lie d’amitié avec Leonora Carrington qui deviendra « sa complice de toujours (…) et suivra, elle aussi, un parcours absolument décalé »[10].
En 1952, Yahne Le Toumelin et Jean-François Revel se séparent.
Le surréalisme et André Breton
En 1955, André Breton présente Yahne Le Toumelin dans sa galerie, À l’Étoile scellée.
De retour à Paris en 1956, elle rencontre l’artiste Georges Mathieu et se lie d’amitié avec Pierre Soulages et Zao Wou-Ki. En 1957, elle expose plus de 100 tableaux à la galerie Orsay et participe à l’édition du catalogue préfacé par André Breton.
André Breton rend hommage à son œuvre dans Le Surréalisme et la Peinture qui paraît chez Gallimard en 1965[12].
En 1959, Yahne Le Toumelin intègre la galerie René Drouin et, en 1961, expose dans une sélection intitulée « Essai pour la peinture de demain » présentée par Drouin[13] et Ileana Sonnabend à la galerie Marcelle Dupuis.
En 1967, Yahne Le Toumelin ouvre le Centre d’Expression, une galerie située à Paris et présentée par André Fermigier dans une critique intitulée Trois raisons pour[14]. Quelques mois plus tard, elle part en Inde, se convertit au bouddhisme tibétain et prend les vœux de nonne au monastère de Rumtek, au Sikkim, auprès de Rangjung Rigpe Dorje, le 16ekarmapa[3].
En , elle organise une démonstration intitulée La Révolution du cœur[15].
En 1969, Maurice Béjart demande à Yahne Le Toumelin de composer une fresque de 300 m2 et les costumes pour Les Vainqueurs.
Installée à Darjeeling en Inde, elle cesse de peindre de 1969 à 1975. En 1985, l'artiste s’installe en Dordogne et effectue une retraite bouddhique traditionnelle de trois ans, trois mois et trois jours au Centre de Chanteloube à Saint-Léon-sur-Vézère[16].
En 1989, Yahne Le Toumelin réalise le Voile du Radeau de la Méduse pour les décors d'Hommage à la Révolution de Maurice Béjart au Grand Palais, à Paris.
À partir de 2000, elle peint dans son atelier installé en Dordogne.
Œuvre
Du surréalisme à l'abstraction lyrique, Yahne Le Toumelin a couvert plusieurs courants artistiques à travers son œuvre.
Lumière, rire du ciel : traité de peinture, Paris, éditions Pauvert, 2001 (ISBN2-720-21435-3) ; rééd. illustrée avec une présentation de Matthieu Ricard, Paris, éditions de La Martinière, 2016 (ISBN978-2-7324-8022-0).
Bibliographie
« Le Piéton de Paris », critique d’art, Le Nouvel Observateur, 1952
André Breton, Le Surréalisme et de la Peinture, Paris, Gallimard, 1965
XXe siècle – Nouvelle série – XXXVIe Année, n° 42,
Collectif, Cahier Luc Dietrich, Cahier douze sous la direction de Frédéric Richaud, 1998
René Passeron, Les Femmes surréalistes, Paris, Jean-Michel Place, 1999
Henri Behar, Les Pensées d'André Breton : guide alphabétique, Centre de recherches sur le surréalisme, Paris, CNRS/L'Âge d'Homme, 2000
René Passeron, L’Histoire du surréalisme, Pierre Terrail, 2001
Stéphane Arguillère, Matière vivante. Regard sur le peintre Yahne Le Toumelin, Paris, Pauvert, 2001
Stephen Harris, The Art of Losing Oneself wthout Getting Lost, Surrealism Center, Manchester University-Tate Modern, 2004
Keith Aspley, Historical Dictionary of Surrealism, 2010
Frédérique Jourdaa, Mère de l’abstraction, la peintre bouddhiste Yahne Le Toumelin de retour dans la lumière, en dernière page d'Ouest France du 12 octobre 2022[17]
↑Le bon plaisir et renseignement généreux d’Henri Cartier-Bresson, INA (Radio France Culture - réf. HD3248 - 17 min 05 s : Yahne Le Toumelin, peintre) en ligne.