Le XVIIIe congrès du Parti populaire (en espagnol : XVIII Congreso Nacional del Partido Popular) est un congrès du Parti populaire (PP) espagnol, organisé du au à Madrid, afin d'élire le comité exécutif et d'adopter les motions politiques et les nouveaux statuts.
Mariano Rajoy, président du PP depuis , est largement réélu, quelques semaines après être parvenu à se maintenir au pouvoir. Il confirme María Dolores de Cospedal comme secrétaire générale et nomme Fernando Martínez-Maíllo coordonnateur général pour la soulager dans ses responsabilités. La réforme des statuts institue pour la première fois un système de vote direct des adhérents pour l'élection des présidents aux différents niveaux du PP.
Contexte
Le congrès aurait dû être organisé au cours de l'année , mais le président du Parti populaire Mariano Rajoy décide lors d'une réunion du comité directeur national le de le reporter sine die jusqu'à la formation du prochain gouvernement espagnol. Il rejette ainsi la demande formulée notamment par José María Aznar d'organiser le congrès sans délai, après que le PP a perdu une soixantaine de sièges de députés aux élections générales du 20 décembre 2015[1].
Calendrier
Toute personne souhaitant postuler à la présidence doit déposer sa candidature entre le et le . La campagne électorale commence le et s'achève dix-huit jours plus tard, le . Les 2 565 délégués élus le sont entre le et le [2].
Le , la commission d'organisation constate que Mariano Rajoy est le seul militant à avoir fait acte de candidature, et le proclame ainsi candidat unique à la présidence du PP[4].
Déroulement
Cinq motions doivent être débattues au cours du congrès, rédigées par autant de groupes de travail[2] :
Motion économique et territoriale, coordonnée par Javier Arenas ;
Motion Éducation, innovation et culture, coordonnée par Andrea Levy ;
Motion Europe et place dans le monde, coordonnée par Pablo Casado.
Débats statutaires
Après avoir conclu un accord avec les fédérations de Madrid et de la Communauté valencienne, Fernando Martínez-Maíllo propose une réforme du mode d'élection du président national et des présidents territoriaux du parti. Le nouveau système comprend deux tours, le premier où le vote est ouvert à tous les adhérents, et le second où il est restreint aux seuls délégués. Peuvent participer au second tour les candidats ayant reçu au moins 10 % des voix, mais si l'un d'entre eux a recueilli plus de 50 % des suffrages exprimés et quinze points de pourcentage d'avance sur le candidat arrivé deuxième, il est proclamé président. Les deux fédérations concernées obtiennent cependant que leurs statuts puissent prévoir une élection directe par l'ensemble des militants[5],[6].
Le congrès est marqué par la présentation d'un amendement visant à limiter le cumul entre fonctions institutionnelles et responsabilités internes. Surnommé « l'amendement anti-Cospedal », il est proposé par Francisco Risueño, conseiller municipal, et vise à empêcher la secrétaire générale María Dolores de Cospedal d'être simultanément ministre de la Défense. Il est rejeté par 328 voix contre et 303 pour, au terme d'un second vote[7].
Questions sociales
Au sein du groupe de travail sur la motion sociale, plusieurs amendements sont adoptés dans le domaine sociétal. Le coordonnateur du groupe Javier Maroto obtient ainsi une rédaction consensuelle au sujet de la gestation pour autrui par lequel le Parti populaire ne prend pas position et renvoie celle-ci à un processus de dialogue et d'étude approfondie de la question. L'interruption volontaire de grossesse est qualifiée d'« échec pour la société qui ne peut se comprendre comme un droit »[8].
Le , Mariano Rajoy est réélu président du PP pour un quatrième mandat : sa liste pour le comité exécutif national reçoit le soutien de 95,65 % des délégués ayant pris part au vote, tout comme sa liste pour le comité directeur national. Ce résultat, supérieur au congrès de , est inférieur aux scores enregistrés lors des conclaves de et [10]. Il annonce le maintien de María Dolores de Cospedal comme secrétaire générale et promeut le vice-secrétaire à l'Organisation Fernando Martínez-Maíllo comme coordonnateur général, chargé de décharger Cospedal d'une partie de ses responsabilités et d'agir en contrepoids de cette dernière[11].
À la suite de sa victoire, Rajoy annonce le nom des membres qu'il a choisi pour entrer dans la direction nationale du parti[12]. Les derniers soutiens d'Aznar ne sont pas renouvelés au sein de la direction[11]
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↑(es) « Rajoy pospone el Congreso del PP hasta que se resuelva la gobernabilidad », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et c(es) « El Congreso Nacional del PP se celebrará los próximos 10, 11 y 12 de febrero en Madrid », RTVE, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Rajoy anuncia a su partido que se presentará a la reelección como presidente del PP », RTVE, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Rajoy, proclamado candidato único a presidir el PP en el congreso de febrero », La Nueva España, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El PP no hará primarias y propondrá la "doble vuelta" para elegir a sus líderes », RTVE, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El PP elegirá a su líder a doble vuelta tras llegar a un acuerdo con Madrid y Valencia », RTVE, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « La enmienda anti-Cospedal pierde por solo 25 votos en el congreso del PP », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El PP pospone su posición sobre la gestación subrogada hasta escuchar a expertos », RTVE, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Villacís y Gutiérrez irán al Congreso del PP en representación de Ciudadanos », eldiario.es, (lire en ligne)
↑(es) « Rajoy es reelegido presidente del PP con el 95,65 por ciento de los votos », Expansión, (lire en ligne)
↑ a et b(es) « Rajoy deja a Cospedal al frente del PP, pero refuerza a Maillo como contrapeso », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Lista del Comité Ejecutivo Nacional propuesto por Mariano Rajoy al XVIII Congreso Nacional del PP », Europa Press, (lire en ligne, consulté le ).