Le XIXe congrès du Parti populaire (en espagnol : XIX Congreso Nacional del Partido Popular) est un congrès du Parti populaire (PP) espagnol, organisé du au à Madrid, afin d'élire le comité exécutif.
Ce congrès, convoqué un an et cinq mois après le précédent, fait suite au retrait de la vie politique de Mariano Rajoy, conséquence de la motion de censure l'ayant relevé de la présidence du gouvernement quelques semaines plus tôt. Pour la première fois, les adhérents du PP sont appelés à voter pour la présidence à travers un système à deux tours, le second étant réservé aux seuls délégués.
Soraya Sáenz de Santamaría et Pablo Casado étant arrivé en tête du vote direct, ils se présentent devant les délégués. Ces derniers élisent Pablo Casado président du Parti populaire, après que celui-ci a obtenu le ralliement de María Dolores de Cospedal, troisième du suffrage militant.
Contexte
Le Parti populaire est condamné par l'Audience nationale à titre de personne morale le dans le cadre du jugement de l'affaire Gürtel, remettant en cause la ligne suivie depuis neuf ans par le parti qui consistait à pointer uniquement des responsabilités individuelles[1]. Une semaine plus tard et sur la base de cette sentence judiciaire, le secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) Pedro Sánchez parvient à renverser Mariano Rajoy par le vote d'une motion de censure, une première dans l'histoire post-franquiste[2].
Ayant quitté le palais de la Moncloa, Mariano Rajoy indique le devant le comité exécutif national du Parti populaire sa volonté d'abandonner la direction du parti, qu'il occupe depuis , ce qui oblige à la tenue d'un congrès extraordinaire[3]. Lors de la réunion du comité directeur national du , le président sortant du PP annonce que le XIXe congrès national — convoqué de manière extraordinaire — se réunira les et [4].
Bien que présenté comme le favori, le président de la Junte de GaliceAlberto Núñez Feijóo — vu depuis des années comme le successeur naturel de Rajoy — annonce dans la soirée du qu'il ne déposera pas sa candidature[5].
Modalités
Tout adhérent du Parti populaire à jour de cotisation peut se porter pré-candidat à la présidence, à condition de bénéficier de cent parrainages de militants à jour de cotisation. S'il y a au moins deux pré-candidats, la commission d'organisation ouvre une période de campagne électorale interne d'une durée maximum de vingt-et-un jours. À l'issue de celle-ci, l'ensemble des adhérents s'étant inscrits personnellement et physiquement peuvent prendre part au vote. Ils votent deux fois : pour la présidence et pour leurs délégués[6].
Les deux pré-candidats ayant remporté le plus grand nombre de suffrages sont proclamés candidats et l'un d'eux est élu président par les délégués au congrès. Si un pré-candidat remporte plus de 50 % des suffrages exprimés avec une avance d'au moins quinze points de pourcentage sur le deuxième, il est proclamé candidat unique à la présidence du PP[6].
Calendrier
La période de présentation des parrainages est fixée entre le et le . Les pré-candidats sont proclamés le et — s'il y en a plus d'un — la campagne électorale commence le lendemain. Elle prend fin le et le vote se tient le jour suivant. Les militants doivent s'inscrire entre le et le . En cas de second tour, les délégués votent le [6].
Dates
Processus
–
Présentation des pré-candidatures
–
Campagne des différents candidats retenus
Élection du président et des délégués
–
Réunion du congrès
Inscrits
Le , la commission d'organisation annonce que 66 384 militants se sont physiquement enregistrés pour pouvoir voter, ce qui représente 7,6 % des 869 535 adhérents officiellement revendiqués. Relativement à leur nombre de membres, les fédérations les plus mobilisées sont celles de La Rioja, Navarre et Melilla, tandis que celles ayant le plus faible taux d'engagement sont la Catalogne, les îles Canaries et la Galice. Ce chiffre est le plus faible des derniers scrutins au sein des partis politiques espagnols : en , l'assemblée générale de Podemos avait mobilisé 155 190 personnes, tandis que 149 951 adhérents avaient pris part aux primaires du PSOE[7],[8].
Ce très faible taux d'inscription suscite une polémique entre les différents candidats et interroge la répartition des délégués par fédération régionale. Celui-ci se faisant sur la base du nombre d'adhérents officiellement inscrits, certains territoires se trouvent surreprésentés ou sous-représentés. Si la distribution était fonction des adhérents enregistrés, la Galice compterait 94 délégués de trop et la Communauté valencienne 67, tandis qu'il en manquerait 73 à la Castille-et-León et 69 à la Communauté de Madrid, sur les 1 718 attribués à la proportionnelle des militants[9].
Comité d'organisation
Luis de Grandes.
Au cours de sa réunion du , le comité directeur national approuve la composition de la commission d'organisation du congrès (en espagnol : Comisión Organizadora del XIX Congreso Nacional del PP). La présidence revient au député européen Luis de Grandes, ancien porte-parole parlementaire. Les trois postes de vice-président sont confiés à Alfonso Fernández Mañueco, Vicente Tirado et Juan Carlos Vera[10].
Alors que les proches de Soraya Sáenz de Santamaría cherchent à présenter Grandes comme un soutien de la première heure de Rajoy, celui-ci est en réalité un inconditionnel de María Dolores de Cospedal, ainsi qu'une majorité des membres de la commission d'organisation. Le choix de Luis de Grandes est également issu des manœuvres de l'ancien ministre des Affaires étrangères José Manuel García-Margallo, opposant de premier ordre à Santamaría[11].
Le , Luis de Grandes annonce lors d'une conférence de presse la proclamation de six candidatures. Il s'agit de celles de Pablo Casado, Elio Cabanes, María Dolores de Cospedal, José Ramón García Hernández, José Manuel García-Margallo et Soraya Sáenz de Santamaría. En revanche, la candidature de José Luis Bayo n'est pas validée et un délai supplémentaire de 24 heures lui est octroyé afin que celui-ci puisse faire parvenir la centaine de parrainages requis[19]. María Dolores de Cospedal et Pablo Casado présentent alors leur démission de la direction du PP[20].
Le président de la commission d'organisation du congrès annonce également la mise à disposition des moyens du parti afin que l'ensemble des pré-candidats puissent bénéficier d'une égalité des chances ainsi que l'obligation pour les dirigeants locaux de mettre les différents sièges du parti à disposition de ceux-ci[21]. Bien que l'idée d'un débat public télévisé ait été envisagée et explicitement demandée par les « petits candidats »[22], la commission d'organisation juge l'idée trop complexe à mettre en place au vu du caractère exceptionnel du scrutin.
Le , la commission d’organisation rejette définitivement la candidature de José Luis Bayo[23]. Critiquant un congrès vicié « dès le début », Bayo annonce l'introduction d'une action en justice si le parti n'enquête pas sur les obstacles posés sur sa candidature par le Parti populaire de la Communauté valencienne (PPCV)[24].
Déroulement
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Résultats
Lors du vote direct des adhérents le , la favorite des votants déclarés du PP Soraya Sáenz de Santamaría arrive en tête, tandis que María Dolores de Cospedal perd toute possibilité de présider le parti en arrivant troisième derrière Pablo Casado. En raison de l'absence de vainqueur lors de ce scrutin, Sáenz de Santamaría et Casado doivent être départagés par les délégués au congrès, ce qui rend le soutien de Cospedal déterminant[25],[26].
Ayant reçu le soutien de María Dolores de Cospedal quelques jours avant la tenue du congrès[27], Pablo Casado est élu président du PP le : sa liste pour le comité exécutif national reçoit le soutien de 57,29 % des délégués ayant pris part au vote, alors que sa liste pour le comité directeur national obtient 56,91 %[28].
La victoire de Casado entraîne l'élection de sa liste de candidats au comité exécutif[29]. La répartition des fonctions entre les différents responsables est communiquée le [30].
↑(es) Fernando J. Pérez, « La red ilegal de Gürtel condena al PP », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Fernando Garea, « Sánchez tumba a Rajoy y llega a Moncloa con el Gobierno más débil de la democracia », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juan José Mateo, « Rajoy anuncia su dimisión como líder del PP y deja en manos de su sucesor la renovación », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Iñigo Aduriz, « Rajoy pide a los candidatos a sucederle que eviten el juego sucio », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Feijóo no optará a presidir el PP: "No puedo fallar a los gallegos porque sería fallarme a mí mismo". », El Mundo, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et c(es) Luis B. García, « El PP emprende el “complicado proceso” de elección del sustituto de Rajoy », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Iñigo Aduriz, « Fracaso de participación en el PP: solo se inscribe el 7,6% de los afiliados para votar al sucesor de Rajoy », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Raúl Sánchez, « Solo los cargos electos del PP representan en número a más de un tercio de los inscritos para votar en sus primarias », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juan José Mateo, « El censo obsoleto del PP provoca un choque entre los favoritos a suceder a Rajoy », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Ángel Collado, « Luis de Grandes, de la vieja guardia marianista, presidirá el congreso del PP », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Cospedal se hace con las riendas del Congreso Extraordinario », El Plural, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juan José Mateo, « El diputado José Ramón García Hernández anuncia su candidatura a presidir el PP. », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Leonor Mayor Ortega, « Margallo confirma que se presentará para liderar el PP. », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Juan José Mateo, « Pablo Casado anuncia su candidatura para presidir el PP. », El País, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Iñigo Aduriz, « Soraya Sáenz de Santamaría anuncia su candidatura para presidir el PP », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Cospedal da el paso y anuncia que optará a liderar el PP. », europapress.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Iñigo Aduriz, « Elio Cabanes, concejal valenciano que acusó a Rajoy de entregar "España a los separatistas", séptimo candidato a presidir el PP », eldiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Leonor Mayor Ortega, « El valenciano José Luis Bayo también aspira a presidir el PP como candidato del “cambio generacional”. », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Luis B. García, « El PP reduce de momento a seis los candidatos y renuncia a organizar debates », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Casado y Cospedal dimitirán de sus cargos en el PP para competir en igualdad de condiciones », ABC.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Jorge Sáinz, « El PP pagará la campaña de los candidatos y descarta organizar un debate », Vozpópuli, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Ángel Collado, « El debate a 7 para suceder a Rajoy, pendiente de la decisión de los principales candidatos », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « El PP rechaza candidatura de José Luis Bayo por no cumplir requisitos », EFE, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) « Bayo irá a los tribunales si el PP no investiga “obstáculos” para ser candidato », La Vanguardia, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Iñigo Aduriz, « Sáenz de Santamaría gana por la mínima a Casado, que puede ser presidente del PP si le apoya Cospedal », ElDiario.es, (lire en ligne, consulté le ).
↑(es) Ángel Collado, « Casado suma a su candidatura el apoyo de Cospedal y el respaldo del hijo de Suárez », El Confidencial, (lire en ligne, consulté le ).