Le ressort de la vicomté de Carentan couvrait à son origine, au XIIIe siècle une partie des paroisses situées près de la Vire et dans le Bauptois, formant le « domaine de Carentan » (partie du domaine royal français ayant rang de châtellenie[1]). Au cours du XIVe siècle, son ressort a été amputé d'une partie des paroisses situées dans le domaine de Saint-Sauveur-Lendelin, puis par la création du bailliage secondaire de Saint-Lô.
Le vicomte de Carentan, nommé par le roi, était assisté d'un lieutenant, et de plusieurs sergents fieffés. Il tenait les plaids royaux. Toutefois, le bailli du Cotentin pouvait être représenté dans la vicomté par un lieutenant particulier, différent du vicomte, et ne jugeant que des affaires relevant de la juridiction du bailliage.
Le domaine et châtellenie de Carentan était composé de revenus (impôts directs et indirects, fieffermes, fermages, droits seigneuriaux et services pour la plupart fieffés à des particuliers) perçus par la vicomté, par le biais de son receveur. En 1601, le domaine et vicomté de Carentan jouissait des bois du Plessis, de Mont Castre, de la Poterie et Mortefemme (Vindefontaine), d'Aubigny et du Petit-Parc, des « fouages, monnéages et arrière-fouages, droits du roi de haute, moyenne et basse justice, bailliage et vicomté, jour d'assises et de plaids, jours de juridictions ordinaire et extraordinaire, gardes nobles, amendes, forfaitures, confiscations, aubaine, bâtardise, épaves, marché, cens, rentes, reliefs, treisièmes, droits à pourvoir à tous les offices et à la capitainerie du château, gages des officiers, patronages, fiefs […], etc. » [2].
La vicomté de Carentan était subdivisée en treize nobles sergenteries[3]. Par la suite, certaines d'entre elles relevèrent pour partie, ou entièrement, du bailliage de Saint-Sauveur-Lendelin et de la vicomté de Saint-Lô. Les élections de Saint-Lô et de Carentan furent formées à partir de ces sergenteries, qui subsistèrent à la suppression de la vicomté après 1749.
↑Les officiers royaux des bailliages et sénéchaussées, p. 42.
↑Jean-Michel Renault, « Revue monumentale et historique de l'arrondissement de Coutances : Canton de Saint-Sauveur-Lendelin », Annuaire du département de la Manche, Julien-Gilles Travers, 28e année - 1856, p. 27 (lire en ligne).
↑Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN2-9505339-1-4), p. 45.
↑Arch. dép. Manche, ancienne cote A 14 (registre détruit en 1944).
↑Arch. dép. Manche, anciennes cotes A 40-42 (registres détruits en 1944).
↑Arch. dép. Manche, ancienne cote A 11 (doc. détruit en 1944).