Cette réunion, constitutive, désigne un bureau national de 10 membres. Le , elle publie son manifeste qui résume son positionnement politique.
De nombreux débats agitent cependant ce petit groupement. Le nom de l'organisation, par exemple, est acquis à titre de compromis, contre la proposition initiale de Daniel Mayer qui voulait l'appeler « Union travailliste ». L'équilibre est aussi difficile à atteindre sur l'avenir de l'Algérie, la construction européenne ou l'OTAN. L'appel à voter « non » au référendum constitutionnel n'est pas non plus acquis immédiatement, certains préférant poser un ultimatum à Charles De Gaulle avant de se prononcer.
Ces divergences conduisent à ce que l'option de transformer l'UFD en parti tourne vite court, notamment du fait de l'opposition de l'UGS qui tient à conserver le caractère d'alliance de l'organisation.
Composition du bureau
Le bureau national de l'UFD comprenait dix membres, soit, dans l'ordre alphabétique : Albert Châtelet, Edouard Depreux (SFIO), Jean Hyppolyte, Maurice Lacroix (Jeune République), Gilles Martinet (UGS), Pierre Mendès-France (Parti radical), François Mitterrand (UDSR), Joseph Perrin (UDSR), Laurent Schwartz et Robert Verdier (SFIO).
En revanche, son candidat à l'élection présidentielle, le , Albert Châtelet, dirigeant de l'Union rationaliste, obtient un score honorable, favorisé par l'absence d'un candidat socialiste, remportant les suffrages de 8,46 % des 79 416 grands électeurs s'étant exprimés. Mais faute d'avoir su surmonter d'interminables débats sur sa nature et sa structure, l'UFD disparaît, beaucoup de ses animateurs se retrouvant deux ans plus tard au sein du Parti socialiste unifié (PSU).
Vers le PSU
La transformation du cartel de l'Union des forces démocratiques en parti, souhaitée par Pierre Mendès France, fut refusée par le Parti socialiste autonome (PSA) et l'Union de la gauche socialiste en raison du caractère « non socialiste » de celui-là[2]. Au sein du PSA, les pivertistes, en particulier, considéraient Mendès France comme un « petit-bourgeois »[2], tandis que le pro-européen André Philip gardait en travers de la gorge l'épisode de la Communauté européenne de défense (CED), que Mendès-France avait mollement défendue[2].
↑ ab et cKesler, Jean-François (2001). « Le parti de PMF : du parti radical au PSU. » in Matériaux pour l'histoire de notre temps. 2001, n°63-64. Pierre Mendès France et la Modernité - Actes du colloque - Assemblée nationale - 15 juin 2001. pp. 66-69. doi : 10.3406/mat.2001.403281. Georges Lefranc, bien renseigné sur les syndicats, note dans Le mouvement syndical, de la Libération aux événements de mai-juin 1968, p. 144 : « À la CGT-FO et à la CFTC on souhaite que l'attitude d'expectative prudente qui a été adoptée permùette de récolter quelques fruits. »