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Pierre Schoeller s'est appuyé sur les travaux et la collaboration de nombreux historiens, comme Sophie Wahnich, Guillaume Mazeau, Arlette Farge et Timothy Tackett[5]. Il explique ne pas vouloir « trancher dans le débat entre historiens » mais plutôt « faire un film sur les émotions politiques, sur la manière dont les protagonistes de cette histoire, le roi, l’Assemblée et particulièrement le peuple, pensaient et vivaient eux-mêmes l’événement »[6].
Pierre Schoeller souhaite réaliser une suite intitulée Un Monde nouveau, consacrée à la Terreur et à la chute de Robespierre, si le film rencontre assez de succès[6].
Place des femmes
Selon les critiques de presse la place des femmes dans le film est très importante: elles "sont en première ligne", et "au front" , incarnées par Adèle Haenel, Izia Higelin, Noémie Lvovsky, au sein d'une "armée résolue de citoyennes" qui "se soulèvent" et "ne désarment jamais"[9] mais au contraire "marchent par milliers sur Versailles, pour crier famine auprès du roi" puis "passent des nuits blanches au sein de la toute jeune Assemblée nationale, au balcon, aiguillons du soulèvement"[10].
Accueil
Accueil critique
En France, le site Allociné propose une moyenne des critiques de presse à 3,1/5, à partir de l'interprétation de 35 titres de presse[11].
Pour Le Monde, Pierre Schoeller « concentre les images, les discours, les figures et les conflits avec une acuité intellectuelle et une énergie qui emportent tout, même la gaucherie de certains tours du récit » dans ce film qui est « un essai voué à réveiller la réflexion sur l’idée de révolution, sur son actualité (...) autant qu’un spectacle guidé par un souci de fidélité aux sources »[12]. Jacky Bornet, critique de France Télévisions a salué lui « une vision distanciée et équilibrée de la Révolution »[13] et le quotidien Ouest-France un film « intéressant et pédagogique »[14], capable de montrer en quoi « le peuple a bien été acteur de cette révolution »[14] et fort de certaines scènes qui "ont un véritable lyrisme et un souffle épique"[14]. Le quotidien Sud Ouest a salué « un montage rythmé » et observé que « ce n’est pas si souvent que le cinéma historique fait une cour royale aux femmes ».
Pour Jean-Michel Frodon dans Slate, le film « réussit plusieurs prouesses »[15], notamment celle de « relier une évocation factuellement précise et dramatiquement variée »[15] et « son approche se révèle féconde, au moins par les questions qu'elle soulève »[15] ou par « certaines réévaluations, comme l’importance de la fusillade du Champ-de-Mars du 17 juillet 1791 »[15]. Selon Jean-Michel Frodon, il se distingue de la majorité des films auxquels la Révolution française sert de cadre qui « expriment un point de vue négatif à son endroit »[15].
Pour le grand quotidien québécois Le Devoir, Pierre Schoeller « a fait œuvre utile en revisitant les principaux moments charnières entre la prise de la Bastille en 1789 et l’exécution du roi Louis XVI en 1793 ». Il se montre « le plus juste, et le plus émouvant » par la qualité de la photographie, « en optant pour le point de vue du petit peuple de Paris » mais sans exclure non plus les grandes figures révolutionnaires ou réactionnaires, même si le film s’attarde un peu trop longuement sur leurs discours[16]. Le Parisien souligne au contraire que Pierre Schoeller a soigné son ouvrage pour "donner une vie aux discours"[8] et qu'ainsi le film résonne d'un fort «pouvoir d'interpellation» puisque le peuple assistait aux débats des députés[8]. Pour Radio Canada Schoeller réussit un film « intensément démocratique », qu'il a « superbement mis en scène, éclairé avec panache, porté par une distribution impeccable » et il parvient à en faire « une réflexion aussi passionnante qu’élégante sur le pouvoir et à qui il appartient ».
Parmi les médias qui se montrent très critique face au film, Le Point dénonce « une histoire mélenchoniste de la Révolution » et Libération estime qu'il « capture cette confusion d'un cinéaste face à un sujet qui non seulement le passionne, mais surtout neutralise sa capacité à faire du cinéma » et qui « malgré ses inventions, n'en contient aucune, pas plus qu'il n'abrite le moindre personnage, la moindre interaction qui soit plausible, la moindre incarnation », et conclue à un « ratage », à un « petit théâtre d'idées, brouhaha de commentaires sur l'action politique qui n'aboutit à rien d'autre qu'à du trépignement »[17]. Dans Le Monde diplomatique, le cinéaste Gérard Mordillat estime qu'Un peuple et son roi appartient à une longue lignée de films « décevants » sur la Révolution, dont les réalisateurs « s’interdisent de défendre l’une ou l’autre cause, ou soutiennent mollement la cause du peuple, sans que ce choix s’affirme autrement que dans les intentions » et « semblent n’avoir qu’une idée très vague de la façon dont les femmes et les hommes du peuple se parlent, de ce qu’ils se disent, de ce qu’ils pensent, sinon sur un mode déclamatoire, pour réclamer la liberté, l’égalité, la fraternité ». En les opposant aux films d'Ariane Mnouchkine et Peter Watkins, il s'interroge : « peut-on académiquement tourner un film sur la Révolution ? Suffit-il de s’interroger cinématographiquement sur la Révolution pour répondre : « ça ira », en se dispensant de se poser la question de la forme ? »[18].
Box office
Lors de sa première semaine d'exploitation en France, Un peuple et son roi obtient la sixième position du box-office et compte 133 296 entrées, derrière Première Année (171 400), et devant L'Ombre d'Emily (103 377)[19]. Au bout de 13 semaines d'exploitation, le film cumule 322 495 entrées[20].