Créé en 1985 par Butch Buchholz, il y avait alors 56 ans qu'un tournoi de cette ampleur n'avait plus été nouvellement créé. La première édition s'est tenue au Laver's International Tennis Center à Delray Beach. L'année suivante, il est organisé à Boca Raton (Boca West) avant de s'installer sur la très chic île de Key Biscayne. En 1994, il déménage au Tennis Center at Crandon Park. Depuis 2019 il est organisé sur un tout nouveau lieu : le Hard Rock Stadium. Le tournoi est la propriété du groupe de marketing sportif IMG depuis 1999. Salué pour sa bonne organisation, il a été élu par les joueurs au titre de tournoi de l'année à 9 reprises entre 1998 et 2008[2].
Le tournoi de Miami se joue chaque année au mois de mars, sur ciment et en extérieur. Impliquant 96 compétiteurs en simple et 32 équipes de double, la compétition dure une douzaine de jours. Richement doté, il constitue un des plus importants tournois du calendrier après les épreuves du Grand Chelem et le Masters.
En 1985 et 1986 (les deux premières années), le tableau masculin est composé de 128 joueurs, et les matchs se jouent en trois sets gagnants à partir des quarts de finale. Lors des trois premières années de son établissement à Key Biscayne de 1987 à 1989, le tableau masculin comprend 128 joueurs et tous les matchs se jouent en trois sets gagnants, comme dans les tournois du Grand Chelem.
1987 : Miloslav Mečíř remporte le titre. Il bénéficie de l'abandon de Yannick Noah au deuxième set de la demi-finale. Le no 5 mondial Henri Leconte est absent.
1989 : Thomas Muster est percuté la nuit avant la finale par un automobiliste saoul, ce qui le contraint à déclarer forfait. Ivan Lendl s'adjuge donc le titre en 6 matchs et en l'absence des no 3 et 5 mondiaux Edberg et Becker. Muster remportera le titre (son dernier) 8 ans plus tard.
2004 : Guillermo Coria abandonne en finale au début du 4e set à cause d'un mal de dos qui s’avère plus tard être un calcul rénal.
2004 : Rafael Nadal, alors âgé de 17 ans, rencontre pour la première fois et surprend le no 1 mondial Roger Federer. Il s'impose 6-3, 6-3.
2005 : Roger Federer prend sa revanche sur Nadal en finale au terme d'une remontée de 2 sets à rien (2-6, 64-7, 7-65, 6-3, 6-1).
2014 : Un forfait dans chaque demi-finale envoie directement en finale sans jouer Rafael Nadal et Novak Djokovic.
2020 : Pour la première fois de son histoire, le tournoi doit être reporté puis finalement annulé à cause de la pandémie de Covid-19[3],[4].
Avant 1990
L'idée de créer un tournoi à Miami émerge dans les années 1960 et se concrétise dans les années 1980 avec l'arrivée de Butch Buchholz à la tête de l'ATP, l'association des joueurs de tennis professionnels. La volonté de Buchholz est de faire de ce nouveau tournoi le premier grand rendez-vous tennistique de l'année à l'époque où l'Open d'Australie est joué à la fin de la saison en décembre. C'est pour parvenir à cet objectif qu'il signe un partenariat avec la société Lipton qui devient le premier sponsor de la compétition. Ce que l'on surnomme alors le Wimbledon hivernal voit sa première édition se dérouler en . Dès sa fondation, le tournoi de Miami est inscrit sur le circuit ATP mais aussi WTA (le circuit féminin de tennis)[5]. Il fait partie du Grand Prix Championship Series, une catégorie de neuf tournois dont l'importance se situe juste après celle des Grands chelems.
La première édition du Lipton International Players Championships qui se tient à Delray Beach accueille 84 des 100 premiers joueurs mondiaux. Au total, le tableau masculin compte 128 joueurs et les matchs se jouent en 3 sets gagnants à partir des quarts de finale. Tim Mayotte est le premier vainqueur du tournoi de Miami dont la dotation de 1,8 million de dollar est la plus élevée sur le circuit après Wimbledon et l'US Open. En 1986, le tournoi déménage à Boca West et est remporté par Ivan Lendl chez les hommes. En 1987, le tournoi change de nouveau de lieu d'implantation pour s'installer définitivement à Key Biscayne[5]. C'est aussi à partir de 1987 et jusqu'en 1989 que le tournoi de Miami se joue au meilleur des cinq manches lors des 7 tours que compte la compétition. Le format est alors similaire à celui des quatre tournois du Grand Chelem de l'année avec un tie-break dans la 5e manche comme à l'US Open. Durant ces 3 années, plusieurs top 10 n'étaient pas présents, tout comme à l'Open d'Australie qui pour comparaison ne comporte que 96 joueurs dans son tableau de 1987. L'édition 1989 du tournoi est marquée par le deuxième succès d'Ivan Lendl à la suite du forfait de Thomas Muster percuté par un automobiliste saoul la veille de la finale.
Depuis 1990
Domination américaine
En 1990, la création des tournois Championship Series, l'ancêtre des Masters 1000 actuels, entraîne une modification du format du tournoi de Miami. Ce dernier passe à un tableau de 96 joueurs et seule la finale se joue en trois sets gagnants. Pour sa première édition sous sa nouvelle formule, le Masters de Miami voit la victoire du jeune Andre Agassi. C'est aussi en 1990 qu'est prise la décision de construire le court central actuel. En 1991, la finale passe à un format en deux sets gagnants et l'édition est remportée par l'américain Jim Courier. Quelques mois plus tard, la Floride est frappé par l'ouraganAndrew ce qui entraîne un arrêt de la construction du court central qui ne reprend qu'en décembre. Son ouverture prévue pour l'édition 1993 est reportée d'un an. Le tournoi change aussi de nom et devient le Lipton Championships à partir de 1993. Cette année, c'est un nouvel Américain, Michael Chang, qui s'impose. Un nouveau changement intervient en 1995 avec le rétablissement de la finale au meilleur des trois manches. C'est Andre Agassi qui s'impose lors de cette édition pour la deuxième fois de sa carrière. Il récidive l'année suivante en profitant de l'abandon dès le troisième jeu de la finale du croate Goran Ivanišević victime d'un torticolis. L'année 1997 voit le triomphe de Thomas Muster qui est le premier non Américain à s'imposer à Miami depuis 1990. L'Autrichien remporte là le dernier titre de sa carrière 8 ans après son forfait en finale. Après les victoires de Marcelo Ríos en 1998 et Richard Krajicek en 1999, il faut attendre l'édition de l'an 2000 pour voir le retour d'un Américain parmi les vainqueurs avec le troisième et dernier titre de Pete Sampras. C'est aussi cette année-là qu'Ericsson devient le partenaire principal du tournoi en remplacement de Lipton. Le tournoi est donc renommé Ericsson Open.
Après le dernier succès de Pete Sampras, c'est son éternel rival Andre Agassi qui s'impose à trois reprises en 2001, 2002 et 2003, ce qui constitue encore aujourd'hui le record de titres consécutifs dans le tournoi. Au total, Agassi a remporté six fois le Masters de Miami. Ce fut le record de titre pour un Masters 1000 jusqu'en 2011 avec le septième succès de suite de Rafael Nadal au Masters de Monte-Carlo. En 2002, le tournoi de Miami change de nouveau d'appellation et prend le nom de NASDAQ-100 Open'. Enfin, l'édition 2004 du tournoi voit le succès d'Andy Roddick alors récent vainqueur de l'US Open 2003. L'Américain bénéficie de l'abandon pour des douleurs dorsales de son adversaire Guillermo Coria dans le premier jeu du 4e set. C'est aussi en 2004 qu'intervient la première opposition entre Rafael Nadal et le numéro 1 mondial de l'époque Roger Federer. Ce duel remporté par Rafael Nadal est le premier d'une longue série de confrontations et d'une des rivalités les plus célèbres de l'histoire du tennis.
L'expression de Big Four désigne la domination de Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray sur le tennis masculin depuis 2008 voire depuis 2005 pour Federer et Nadal. En effet, c'est à partir de la seconde moitié des années 2000 que les quatre joueurs monopolisent presque constamment les quatre premières places du classement ainsi que les tournois du Grand Chelem et les Masters 1000 à quelques exceptions près.
Le Masters de Miami est remporté pour la première fois par l'un des membres de ce Big Four en 2005 avec le premier succès de Roger Federer. Ce dernier prend sa revanche sur Rafael Nadal alors que ce dernier menait 2 sets à 0 (2-6, 6-7, 7-6, 6-3, 6-1)[6]. Ce match reste à l'heure actuelle le seul perdu par l'Espagnol après avoir mené 2 manches à rien contre Federer. Roger Federer conserve son titre l'année suivante au terme d'une finale accrochée face à Ivan Ljubičić (7-6, 7-6, 7-6). Le Suisse devient alors le premier joueur à réaliser deux années de suite le doublé Indian Wells-Miami. En 2007, le tournoi prend son nom actuel de Sony Ericsson Open et c'est le Serbe Novak Djokovic qui s'impose face à Guillermo Cañas. Ce dernier s'illustre notamment en éliminant une deuxième fois d'affilée le double tenant du titre Roger Federer après Indian Wells. L'année suivante est marquée par le retour à une finale en deux sets gagnants. Rafael Nadal est de nouveau battu en finale par Nikolay Davydenko sur le score de 6-4, 6-2[7]. En 2009, le Britannique Andy Murray remporte le titre face à Novak Djokovic. L'édition 2010 du tournoi est marquée par l'absence de membres du Big Four en finale, une première depuis 2005. C'est l'Américain Andy Roddick qui s'impose pour la deuxième fois face au TchèqueTomáš Berdych sur le score de 7-5, 6-4. Enfin en 2011, Rafael Nadal concède sa troisième défaite en finale du Masters de Miami. Cette fois-ci, c'est Novak Djokovic qui le bat, deux semaines après avoir déjà disposé de l'Espagnol en finale du tournoi d'Indian Wells[8]. Le Serbe gagne alors son quatrième tournoi de l'année et ne concédera sa première défaite de la saison que deux mois plus tard, lors du tournoi de Roland-Garros. Il conserve son titre l'année suivante en battant Andy Murray en finale. Andy Murray remporte une seconde fois le tournoi, aux dépens de David Ferrer. Nadal a atteint la finale du tournoi à 5 reprises tous les 3 ans sans jamais parvenir à remporter le titre (2005, 2008, 2011, 2014, 2017).
Entre 2005 et 2019, seules deux éditions échappent aux joueurs du Big Four, celle de 2008 remportée par Davydenko et celle de 2018 par l'Américain John Isner, dont c'est l'unique trophée dans cette catégorie. En 2020, l'édition est annulée en raison de la pandémie de Covid-19 et celle de 2021 est en partie perturbée par la maladie. En effet, le tournoi d'Indian Wells qui se joue normalement juste avant est reporté à l'automne et le tableau du tournoi de Miami souffre de plusieurs forfaits notables, dont ceux de Novak Djokovic ou de Rafael Nadal. C'est le Polonais Hubert Hurkacz qui s'impose au terme d'une finale inattendue, face à Jannik Sinner. En 2022, c'est le jeune Espagnol Carlos Alcaraz qui gagne son premier Masters 1000, devenant le plus jeune joueur à l'emporter en Floride.
Format
En dehors des tournois du Grand Chelem, le Masters de Miami était jusqu'en 2022 le seul tournoi avec le Masters d'Indian Wells doté de tableaux de plus de 64 joueurs (Depuis 2023, c'est aussi le cas à Shanghai, Rome et Madrid). En effet, le tableau principal oppose 96 joueurs dont 32 têtes de série exemptées de premier tour. Il y a sept tours au total. À la différence des autres Masters 1000 sauf celui d'Indian Wells, Miami est aussi le seul tournoi à durer plus d'une semaine (12 jours exactement, 14 avec les qualifications)[9]. Parmi les 96 joueurs, cinq sont invités par l'organisation du tournoi et 12 sont issus du tournoi de qualification. Celui-ci se déroule les deux jours précédents le premier tour de la compétition et réunit 48 joueurs dont 24 têtes de série. Ces 48 joueurs sont répartis en 12 groupes de quatre joueurs dont deux têtes de série. Un premier tour oppose une des têtes de série avec un joueur non tête de série. Les deux vainqueurs se rencontrant en « finale » et le vainqueur est qualifié pour le tournoi principal.
Tous les matchs se jouent en deux sets gagnants avec tie-break dans toutes les manches y compris la finale qui se jouait en trois sets gagnants jusqu'en 2007 inclus. En 2006, le Masters de Miami devient le premier tournoi de tennis à être doté du Hawk-Eye, un système vidéo permettant de déterminer si la balle est ou non dans les limites du terrain[10]. Chaque joueur a le droit à trois demandes d'utilisation du Hawk-Eye (on parle de challenges) par sets.
Du fait de son format en douze jours impliquant 96 joueurs, le Masters de Miami est souvent considéré comme le Masters 1000 le plus prestigieux de la saison avec Indian Wells[11].
En ce qui concerne le tournoi de double, il oppose 32 équipes soit 64 joueurs sur 5 tours. Parmi les 32 équipes, il y a 8 têtes de série qui ne peuvent pas se rencontrer avant les quarts de finale. Les têtes de série sont déterminées selon le classement ATP de double à la date du lundi précédant le début du tournoi. Deux des 32 équipes sont invitées par le tournoi. Chaque match de double se joue en deux sets gagnants avec tie-break dans chacune des manches. Le 3e set est remplacé par un super tie-break depuis 2006.
Courts
Le Masters de Miami se joue de 1987 à 2018 sur le site du Tennis Center de Crandon Park à Key Biscayne comprenant 18 terrains de tennis en dur dont 12 sont utilisés lors du tournoi, les six autres servant de terrains d'entraînement. Le court central construit entre 1992 et 1994 était doté initialement d'une capacité de 14 000 places finalement réduite à 13 800 places en 2006[12]. La surface des courts y est en dur acrylique et plus précisément en Laykold Cushion Plus depuis l'édition 1985[13]. Cette surface est classée en catégorie 2 par l'ITF sur son échelle de rapidité. C'est donc une surface de type intermédiaire-lente[14].
À partir de 2019, le tournoi se déroule au Hard Rock Stadium avec un court central de 14 000 places[15].
Affluence et couverture médiatique
Le tournoi est retransmis en direct aux États-Unis par la chaîne CBS. Lors de l'édition 2013, 72 heures de tournoi ont été diffusées aux États-Unis (ce chiffre comprenant la diffusion des tournois féminin et masculin). À l'échelle mondiale, l'édition 2013 a été suivie par 153 millions de téléspectateurs dans 193 pays[16]. En ce qui concerne l'affluence au sein des différents stades, elle augmente significativement jusqu'en 2012 où elle s'établit à 326 131 spectateurs. Les chiffres ci-dessous concernent les épreuves WTA et ATP confondues :
Le Masters de Miami a remporté à six reprises le prix de tournoi ATP de l'année dans la catégorie « Masters 1000 » (de 2002 à 2006 et en 2008). C'est actuellement le record pour ce prix existant depuis 2001.
Records masculins
Record
Joueur(s)
Nombre
Années victorieuses
Vainqueurs du plus grand nombre de titres en simple
↑(en) The Bud Collins history of tennis : an authoritative encyclopedia and record book, New York, New Chapter Press, , 2e éd., 795 p. (ISBN9780942257700), p. 738
↑« Crandon Park », Site du Masters de Miami (consulté le ).