Tiarko Richepin né le à Paris 17e et mort au Kremlin-Bicêtre le [1], est un compositeurfrançais.
Biographie
Fils cadet du poète Jean Richepin et frère de l’écrivain Jacques Richepin, il débute dans l’opérette en 1909 avec Sacha Guitry, pour Tell père, Tell fils[2]. L’année précédente, le , à Paris 16e[1], il a épousé Maria Amélia Sauze-Luro[α 1](1887-1943), une jeune harpiste argentine de talent[4],[5]. Ils ont un fils, Tristan Richepin (1909-1996), qui deviendra membre du trio Les Benjamins[6],[7], chansonnier, parolier et acteur[8] ; mais les deux époux ne s’entendent pas et se séparent[2].
En 1914, il connait le succès à l’Opéra-Comique avec La Petite Marchande d’allumettes, conte lyrique en trois actes[9],[10], dont le livret est dû à Rosemonde Gérard et Maurice Rostand[11]. Mobilisé comme officier de réserve pendant la Première Guerre mondiale, il est sérieusement blessé dans l’infanterie en [12]. Passé ensuite dans l’aviation, il y sert comme pilote de chasse et de reconnaissance au sein de l’armée d’Orient[13]. Il est décoré de la Légion d’honneur à titre militaire en 1919[14].
En 1915, lorsqu’Edmond Rostand quitte sa femme, Rosemonde Gérard, pour l’actrice Mary Marquet, celle-ci, de 18 ans son ainée, entame une liaison avec celui qu’elle surnomme « son Beethoven »[11].
En 1919, il s’associe avec Albert Willemetz pour Rapatipatoum[15], dont la supériorité de la musique sur le livret est signalée[α 2], et qui connait le succès au théâtre Édouard VII[α 3]. En 1927, il récidive avec Venise, initialement conçu pour l’Opéra-Comique mais créé au Théâtre Marigny, et dont la presse se fait l’écho du succès[α 4]. En 1932, avec La Tulipe noire au théâtre de la Gaîté Lyrique, dans un style musicalement relevé, qui cependant satisfait aux exigences du genre à la mode, l’« opérette à grand spectacle »[19].
Il produit sa seule comédie musicale, Le Renard chez les poules, en 1929[20]. Le , il se remarie, à Paris 17e, avec Madeleine Antoinette Marie Boyard (1898-1962)[1],[21].
Entre 1935 et 1939, il écrit quelques musiques de films. Il s’associe avec Henri Christiné à l’occasion de Yana (1937), au théâtre du Châtelet. Un grand succès accueille l’ouvrage, qui tient de l’opérette à grand spectacle (obligatoire dans ce théâtre qui en a forgé la forme) et de l’opérette d’actualité (le scénario est tricoté autour de la recherche du panchen-lama, alors réellement recherché, depuis la mort, l’année précédente, du dalaï-lama en titre)[22].
En 1941, il compose sa dernière œuvre, qui est une des rares jouées pendant la guerre. Représentée pour la première fois, le à la Gaîté Lyrique, L’Auberge qui chante a pour tête d’affiche le chanteur vedette des années sombres, André Dassary dont ce fut le premier grand rôle[23]. L’opérette est reprise au printemps 1944 avec Odette Novara dans le rôle de la femme de l’aubergiste. L’œuvre répond en tous points au « nouveau style » imposé par le régime de Vichy (par son sujet et son traitement) et sent sa « Révolution nationale »[24]. Sans doute un élément qui, s’ajoutant à l’indigence du livret, empêcha ensuite les théâtres de remettre cet ouvrage au répertoire.
Compositions
Musiques de scènes et d’opérettes
: La Marjolaine, pièce en 5 actes, musique de scène de Tiarko Richepin (Porte-Saint-Martin).
: Tell père, Tell fils, opéra-bouffe en 1 acte, livret de Sacha Guitry, musique de Tiarko Richepin (Théâtre Mévisto).
: Le Minaret, comédie en 3 actes de Jacques Richepin, musique de scène de Tiarko Richepin (Théâtre de la Renaissance).
: La Petite Marchande d’allumettes, conte lyrique en 3 actes, livret de Rosemonde Gérard et de Maurice Rostand, musique de Tiarko Richepin (Opéra-Comique).
: Rapatipatoum, pièce éditée en 1920 par Ricordi comme « conte musical en 3 actes » sous le titre Le Joli Joker, et sans doute remaniée pour l’occasion (théâtre Edouard VII).
: Tell père, Tell fils, version orchestrale au théâtre de La Monnaie.
: Venise, opérette en 3 actes et 4 tableaux, livret d’André Mouëzy-Éon, lyrics d’Albert Willemetz, musique de Tiarko Richepin (Théâtre Marigny).
: Le Renard chez les poules, opérette en 3 actes, livret d’André Mouëzy-Éon et Alfred Machard, mMusique de Tiarko Richepin (Théâtre Michel).
: La Tulipe noire, opérette en 3 actes, livret d’André Mouëzy-Éon, lyrics d’Albert Willemetz, musique de Tiarko Richepin (Gaîté-Lyrique).
: Le Barbier, court métrage de Jon J. Carnoy, avec Ticky Holgado (seulement les lyrics)
Notes et références
Notes
↑Maria Amelia Agustina Sauze Luro, dont il a eu un fils, Tristan[3].
↑« La musique de Tiarko Richepin est de qualité plus rare qu’on n’a coutume d’en rencontrer dans ce genre d’opérette. On sent qu’elle est écrite par un vrai musicien, qui a de l’invention, de la fantaisie, de l’esprit et du savoir, on y entend des parodies fort drôles, et même des airs fugués[16]. »
↑« La musique de Rapatipatoum fut très applaudie à la générale. On bissa maint morceau et entre tous un quatuor sifflé par les chanteurs[17]. »
↑« Don’t leave Paris till you have gone to applaud at the Marigny the delicious operetta Venise splendid spectacle having most sumptuous stage setting and which is assisted by the greatest stars[18] ».
↑Le Ménestrel : journal de musique, Paris, Le Ménestrel, (lire en ligne), p. 255.
↑Irénée Mauget, « Tiarko Richepin et Leconte Du Nouy », dans Avec les gloires de mon temps : de François Coppée à Charles de Gaulle en passant par Lénine et Trotsky, 77 ans de souvenirs, La Celle-Saint-Cloud, Maison des intellectuels ; Hachette, , viii-311 (OCLC460407950, lire en ligne), p. 308.
↑Pierre Espil, Edmond Rostand, une vie : « Une famille extraordinaire », Anglet, Mondarrain, , 275 p., 21 cm (ISBN978-2-91226-904-1, lire en ligne), p. 322.
↑« Le Théâtre de Paris… », La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes, Paris, , p. 12 (lire en ligne sur Gallica, consulté le )
↑Roger Vinteuil, « La Semaine musicale », Le Ménestrel, Paris, Heugel, vol. 99, no 1, , p. 13-14 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
↑« Gaîté-Lyrique », Comœdia, Paris, no 25, , p. 10 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
↑Jean Trigery, « Un quart d’heure avec… », L’Union française : hebdomadaire pour une nouvelle France dans la nouvelle Europe, Lyon, no 168, , p. 3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).